La mobilisation se poursuit

Manifestations contre la réforme des retraites en France

A l’appel des inter syndicats, des milliers de Français étaient une nouvelle fois dans la rue pour protester conte la réforme des retraites initiée par le gouvernement. C’est la quatrième journée de cette mobilisation et la première action organisée un jour de week-end (samedi) en France.

Comme d’habitude, le nombre des manifestants donné par le gouvernement et les syndicats diverge. Le ministère de l’Intérieur a indiqué que près de 963 000 personnes ont participé à cette quatrième manifestation de ce samedi 11 février 2023. De leur côté, les syndicats ont fait savoir que plus de 2,5 millions de personnes ont défilé en France contre la nouvelle réforme des retraites. Dans la foulée, les dirigeants des syndicats ont indiqué que si toutefois, le gouvernement ne révise pas sa décision relative à cette réforme, ils mettront la France à l’arrêt le 7 mars prochain. Les divers canaux de presse ont estimé que quelle que soit la source, les chiffres sont supérieurs à ceux de la journée précédente du 7 février (près de 2 millions, selon la CGT et 757 000, selon les autorités). En province aussi, les cortèges ont rassemblé plus de monde que pour le 7 février, avec un écart croissant entre les chiffres des autorités et des syndicats, en particulier à Marseille (entre 12 000 et 140 000) et Toulouse (entre 25 000 et 100 000). Ce qui craint dans les manifestations reste bien entendu les éventuelles violences qui pourraient éclater dans les grandes villes et surtout dans la capitale française. Des groupes violents profitent toujours de ces événements pour venir régler leurs comptes avec les services d’ordre. Certains viennent uniquement pour piller les magasins. A Paris, des «casseurs» se sont introduits dans le cortège avant de s’en prendre aux forces de sécurité à proximité de la station Métro de Charonne dans le 11e arrondissement. Cet état de fait a contraint les policiers à lancer des bombes de gaz lacrymogène pour repousser les assaillants. Les malfaiteurs ont également mis le feu dans plusieurs poubelles alors qu’un véhicule a été renversé et incendié. Certains citoyens prennent le risque de stationner leurs voitures et motos parfois sur l’itinéraire ou à proximité des lieux de la manifestation. Normalement, les propriétaires des véhicules ou des motos devraient éloigner leurs matériels au moins pendant les heures de la manifestation. Il est de même pour les divers matériels de chantiers qui en principe devraient être dégagés pour éviter à ce que les groupes violents ne les utilisent comme projectiles contre les forces de l’ordre. Selon de la Préfecture de police de Paris, au moins une dizaine d’individus ont été interpellés à Paris et qu’un gendarme aurait été blessé à l’œil par un jet de projectile. Une enquête a été ouverte afin de mettre la main sur ce voyou à l’origine de l’agresseur qui a visé un agent de l’ordre public dans l’exercice de ses fonctions. Les caméras des services de sécurité et surtout des magasins des établissements pourraient être les enquêteurs à identifier ce voyou afin qu’il soit présenté devant la justice et sévèrement condamné. Dans le département de la Haute Loire, la manifestation a été bien organisée par les divers syndicats. Les forces de l’ordre ont aidé les organisateurs dés le départ du cortège et aucun incident n’a été signalé. Les dirigeants et les représentants des syndicats étaient à la tête des cortèges et ont veillé à la bonne organisation de la manifestation. A travers les tracts, les représentants des syndicats ont distribué des tracs aux journalistes relatifs à cette mobilisation. «Il y a 79 ans, des femmes et des hommes de ce pays résistaient, ils ont inventé le modèle social. «Les jours heureux» avec le conseil national de la résistance (CNR). Nous avons hérité de la sécurité sociale et de notre système social de retraite qui depuis n’a subi que des attaques. Et pourtant, ce modèle n’est pas en dérive financière, à peine 3% du budget comme dit le président de la CQR. Si les retraités français sont parmi les moins pauvres au monde, c’est grâce à ce système de solidarité. C’est la preuve que notre système est bon et que nous devons le défendre quoi qu’il en coûte». Nous avons donné ici un premier paragraphe de l’intervention du représentant de la CGT de la haute Loire. Pour conclure, le représentant de la CGT de la haute Loire a ajouté, je cite : «Quand la cause est commune, la lutte doit l’être aussi. Alors mobilisation générale, construisons la journée du 16 février pour que la manifestation soit encore une réussite et que ce soit une étape supplémentaire pour monter d’un cran, début mars. C’est le chemin, le seul chemin de la victoire», a-t-il conclut. Pour rappel, la réforme de la retraite stipule, le report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans à partir de 2030, 43 ans de cotisation nécessaires à partir de 2027, prise en compte de la pénibilité, suppression des régimes spéciaux… Tels sont les principaux points de la réforme des retraites présentée le 10 janvier 2023. Il faut noter aussi que lors d’une conférence de presse, la Première ministre, les ministres en charge de l’Économie, du Travail et de la Fonction publique ont détaillé le contenu de la réforme des retraites qui va être discuté au Parlement dès le mois de février pour une mise en application à partir du 1er septembre 2023. Le projet de loi de financement de la sécurité sociale rectificatif qui portera la réforme sera présenté au Conseil des ministres du 23 janvier 2024. Cependant, le gouvernement entend porter l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans à partir de 2030 (contre 62 ans actuellement). À compter du 1er septembre 2023, l’âge légal va être relevé d’un trimestre chaque année pour atteindre 64 ans en 2030. Dans le même temps, la durée de cotisation pour bénéficier d’une retraite à taux plein sera portée à 43 ans dès 2027 (la réforme des retraites de 2014 prévoyait un allongement de la durée de cotisation à 43 ans en 2035).

De Paris : Abderrahmane Hakkar