Les manifestants étaient au rendez-vous, les «Casseurs» aussi…

Journée de grève et manifestation contre les réformes des retraites en France

A l’appel de l’intersyndicale, des milliers de Français ont observé une journée de grève dans les différents secteurs pour dire «Non» à la réforme des retraites, préconisée par le gouvernement. Dans la foulée, des manifestations grandioses ont été organisées, une nouvelle fois, dans la rue et des incidents ont éclaté, notamment à Paris.

Le ministère de l’Intérieur a indiqué que près de 1, 28 million ont manifesté en France au cours de cette journée de mobilisation. Ce n’est pas le cas de la CGT qui a annoncé que plus de 3,5 millions de manifestants sont descendu dans les rues en ce jour du 7 mars 2023. Les syndicats ont annoncé qu’ils restent mobilisés et plus que jamais décidés à poursuivre les grèves et les manifestations jusqu’au retrait définitif du projet de réforme initié par le gouvernement. De son côté, la présidence de la République campe sur ses positions tout en indiquant que «la porte de l’exécutif est toujours restée ouverte» pour discuter de la réforme des retraites, sans toutefois répondre directement à leur demande d’être reçus «en urgence» par Emmanuel Macron. «La porte de l’exécutif est toujours restée ouverte. C’est ce qu’a notamment rappelé le président de la République dans ses expressions récentes sur la réforme des retraites» lors de ses visites au marché de Rungis ou au Salon de l’agriculture, a appris France Télévisions auprès de l’entourage d’Emmanuel Macron, interrogé sur cette requête de l’intersyndicale au terme d’une journée de mobilisation record contre la réforme. A Paris, le nombre des manifestants a atteint près de 81 000 selon la préfecture de police et 700 000 selon les syndicats. Des dizaines, voire des centaines de milliers de personnes ont une nouvelle fois manifesté mardi à Paris à l’appel des syndicats contre la réforme des retraites. Face à un gouvernement qu’il considère comme «sourd» aux revendications de la rue, ils sont nombreux à soutenir les grèves reconductibles mais aussi le blocage du pays. Comme on s’y attendait, des heurts ont opposé des «Casseurs» aux forces de l’ordre dans certains quartiers de la capitale. Des projectiles ont été jetés sur les policiers alors que des véhicules ont été brûlés et endommagés. En marge de ses échauffourées, une vingtaine de «Casseurs» ont été interpellés à Paris, a-t-on appris. Selon la préfecture de police de Paris, vingt-deux personnes avait été interpellées, notamment à la Place d’Italie. Quelques incidents ont été signalés également à Lyon, Rennes, Nantes et à Bordeaux. A Nantes, la police a procédé à au moins 11 interpellations lors de cette manifestation, selon les chiffres communiqués par la Préfecture à l’AFP. Un rassemblement pour exiger leur libération a eu lieu en fin d’après-midi. Il y a lieu de signaler que plusieurs lycéens ont manifesté au cours de cette journée du 7 mars 2023 dans les quatre coins du pays. Selon, un journal de la Loire, en début d’après-midi, juste avant les prises de paroles des syndicats, les pompiers ont pris en charge un homme de 51 ans qui venait de chuter. D’après des témoins, il serait tombé d’une statue installée sur les marches de l’Hôtel-de-Ville, au bord des escaliers, au niveau de la Grande Rue. Il serait tombé d’une statue sur la tête. Une bonne partie des manifestants n’ont pas vu ce qui se passait. «Ce n’est qu’à la fin des discours qu’on est venu nous dire ce qui venait de se passer, raconte Mireille Carrot, secrétaire générale de la CGT Loire. Un homme serait tombé sur la tête». Ce sont des policiers qui lui ont prodigué les premiers soins. Médicalisé sur place par une équipe du SAMU, le blessé a été évacué dans un état grave sur le CHU de Saint-Etienne. Dans le département de la Haute Loire, plus précisément dans la ville du Puy en Velay, il y avait beaucoup de monde en ce 7 mars 2023. La manifestation s’est déroulée dans le calme, une bonne parfaite organisation et un service d’ordre impeccable. Alors que les manifestations se sont terminées en queue de poisson dans plusieurs villes, les manifestants au puy en Velay ont choisi d’achever cet évènement en beauté. En face de la préfecture, des dizaines de manifestants ont dansé sous la musique diffusée par un hautparleur par les syndicalistes.

«Nous ne voulons pas bloquer l’économie du pays, nous voulons bloquer cette réforme qui est injuste, injustifiée et brutale.»
Prenant la parole devant la foule, les responsables des syndicats ont indiqué dans leurs interventions qu’ils ne voulaient pas mettre l’économie du pays en arrêt mais, l’objectif consiste à stopper cette réforme selon eux, injuste, injustifiée et bruitale. Ecoutons, le responsable De la CGT : «Bravo à toutes et tous, votre détermination depuis le 19 janvier est exemplaire ! Tout le travail d’information, les actions, les mobilisations, les manifestations font qu’aujourd’hui 70% de la population est opposée à cette réforme et que 93% des actifs refusent de prendre 2 ans fermes. Le gouvernement n’a eu de cesse de mentir pour expliquer que cette réforme était nécessaire pour justifier l’injustifiable ! La solidité de notre mobilisation est due au large front syndical dont nous pouvons tous nous féliciter. Personne n’est tombé dans le piège du gouvernement qui cherche à diviser les organisations syndicales, à diviser les salariés entre jeunes et vieux, entre public et privé, entre salariés et usagers. Nous avons tous compris que cette loi est une loi de régression sociale pour tous ! Il est donc nécessaire de la combattre tous ensemble». En somme, la mobilisation continue avec les syndicats qui ne lâche rien et le gouvernement qui campe ses positions. Attendons pour voir.n
De Paris
Abderrahmane Hakkar