Les inquiétudes des opérateurs économiques 

Commerce

Le secteur socioé-conomique est perturbé par les ravages de «Covid-19»  Aucun pays, aucune région du monde n’en a échappé. Un peu partout à travers le territoire national, la situation économique est à l’affolement. Particulièrement du côté de. ceux à vocation industrielle. C’est ce qu’ont révélé des sources concordantes qui affirment que plusieurs industries sont actuellement en cessation d’activité.

«Nous avons une rupture de stocks de matières premières. Ce sont notamment des intrants importés. L’approvisionnement de ces matières premières est en fait perturbé en raison de l’arrêt de toutes les activités économiques dû au confinement dans les pays d’origine. C’est pourquoi, nos unités de production ne tournent plus», affirme notre source qui ajoute : «…En outre, louer des bus pour le transport du personnel, et aménager les sites de production pour pouvoir respecter la distance d’un mètre constituent une charge supplémentaire que nous ne sommes pas en mesure d’assumer techniquement ou financièrement». Ce que semble vouloir confirmer dans une de ses déclarations le directeur de la communication de Naftal. Il a précisé que la consommation des produits pétroliers, notamment les carburants, a enregistré une baisse drastique depuis le début du confinement sanitaire.
Ce qui a entraîné une baisse de presque 50% du chiffre d’affaires de la Société nationale de commercialisation de produits pétroliers (Naftal), Ce déclin de la consommation est observé depuis l’instauration du confinement sanitaire, à la mi-mars, en raison de la propagation de l’épidémie du Coronavirus (Covid-19). Celle-ci a réduit la consommation des produits pétroliers, tous types confondus, à des taux allant de 50% jusqu’à 80 %, explique la même source. Le même constat est relevé du côté des industries métallurgiques en cessation d’activité depuis la mi-février 2020. «Nous avons une rupture de stocks de matières premières. Ce sont notamment des intrants importés. Il y a aussi les difficultés à bénéficier d’un apport régulier de matière première dont l’approvisionnement est perturbé en raison de l’arrêt de toutes les activités économiques généré par le confinement dans les pays d’origine.
D’où cette tendance à la cessation des activités de production de l’ensemble des secteurs» a argumenté un cadre dirigeant dans une entreprise publique implantée à l’Est du pays. Aux problèmes d’approvisionnement en matières premières, s’ajoutent la régularité à leur poste des salariés. Au-delà des prescriptions d’arrêt de travail déposées, il y a l’indisponibilité en nombre suffisant des moyens de transport en commun. Un seul salarié absent entraîne, parfois, l’arrêt systématique de toute l’unité de production. La situation est aggravée par l’impossibilité des employeurs .à disposer quotidiennement de moyens de transport adaptés aux sites et horaires de travail. Notamment prévoir des sites à même de pouvoir faire respecter la distance sanitaire prévue. D’un mètre, celle-ci est synonyme de charge supplémentaire pour nombre d’entreprises industrielles et mêmes celles petites et moyennes entreprises déjà en difficulté. A ce dernier niveau, particulièrement en ce qui concerne l’agro-alimentaire, la gestion du secteur relève d’une gymnastique quotidienne. Confinement oblige, tous les obstacles sont envisageables de la chaîne de distribution des marchandises aux détaillants. «Il faut prendre en compte le fait que les grossistes ne commercialisent plus tous les produits.
Seuls sont admis ceux qualifiés de premières nécessités. Il y a aussi les contrôles routiers que les transporteurs subissent à longueur de trajets», révèle un des commerçants. Il était en pleine opération de déchargement des sacs de semoule et bidons d’huile, deux produits sous pression que les consommateurs se disputent. Nombre de conducteurs de poids lourds se trouvent bloqués durant des heures pour une défectuosité mécanique que, faute de mécaniciens et autres agents de dépannage, n’ont pas eu le temps de réparer. La situation atteint son paroxysme avec l’interdiction d’accès en zone urbaine des poids lourds. Ce qui pose problème aux transporteurs ne pouvant pas assurer l’approvisionnement des commerces de gros ou de détails. D’où cette vision de fermeture générale qui perturbe les plus tenaces dans l’exercice de leur métier. L’on n’a pas atteint le niveau catastrophe au plan socio-économique, mais c’est tout comme au regard de l’inexistence de toute activité. C’est-à-dire là où avant Covid-19, les chiffres d’affaires des uns et des autres permettaient de croire en une reprise rapide de notre économie.
C’est-à-dire au gré des décisions de relance prises quotidiennement par les décideurs. Pour l’heure, l’industrie de l’emballage, celle des carburants, les fruits et légumes et autres du tertiaire et des services permettent de croire que les chiffres d’affaires des uns et des autres seront maintenus au strict  minimum. D’autant que la moitié des industriels opérant dans le secteur agroalimentaire sont atteints de plein fouet par cette crise sanitaire. Bon nombre se sont déjà positionnés en cessation d’activité pour cause de Covid-19. Même s’ils arrivent à disposer de la matière première comme les petites entreprises de récupération des déchets ou de fabrication d’emballage, des chefs d’entreprise affirment ne plus pouvoir produire. Ils mettent en avant les difficultés auxquelles sont confrontés leurs effectifs à se déplacer pour être à leur poste de travail ou à effectuer des livraisons. Surtout que, par respect des conditions sanitaires, tous les commerces doivent baisser rideau à 15h00 pour ouvrir le lendemain à 7h00. Ce qui a pour conséquence directe, la baisse des ventes. Il s’avère très difficile de livrer des marchandises dans les autres régions. Accorder une vente à crédit aux distributeurs régionaux du fait de l’incertitude de la situation économique dans le pays.
A. Djabali