Mévente et sous-exploitation des moyens de transformation

Concentré de tomate

C’est une véritable offensive pour un plus grand rendement agricole en termes de tomate industrielle que viennent de lancer les directions de l’Agriculture de Annaba, Guelma, Skikda et Tarf. Ces quatre institutions se préparent dans les prochaines semaines à une importante récolte de tomate fraiche. Selon le directeur de la wilaya de Annaba, Boukhatem Seghir, 2020 la récolte nationale de tomate fraiche de l’année sera meilleure que celle des précédentes années.

Elle permettra de dépasser 80.000 tonnes de concentré de tomate, c’est-à-dire des promesses d’exportations confirmées. Le même responsable a argumenté son optimisme avec la récupération d’importantes surfaces agricoles hier à l’abandon. Nombre de surfaces de ces terres récupérées sont passées de 600 à 800 hectares, de variétés hybrides après avoir été exploitées par les agriculteurs. Il y a également la mise en terre de 936 hectares de plant en mottes. Pour la direction de l’agriculture de Annaba, l’utilisation prochaine du système du goutte à goutte représente une production de 1.269 ha et 369 autres en aspersion de tomate hybride. En tout état de cause, les agriculteurs des régions de l’Est du pays ont la certitude que la production du concentré de tomate pourrait dépasser les 1.200 quintaux à l’hectare dès cette année 2020. C’est à cette nouvelle situation que chacun d’entre-eux veut s’adapter aux conditions de travail. Notamment, celles que lui imposent quotidiennement les changements de la nature ou les soutiens matériels et financiers mis à sa disposition par l’Etat.
Cette situation est particulièrement ressentie ces dernières semaines dans les régions connues pour être productrices de tomate fraiche. A ce niveau, l’on avait fait du rendement/ha un objectif incontournable ; Il reste que du côté des agriculteurs présents sur le terrain, l’on est loin de cette réalité. C’est d’ailleurs ce qu’indique le communiqué de la Confédération Algérienne du Patronat (CAP). Le début du mois de février 2020, elle faisait état de l’abandon de plusieurs centaines de ses agriculteurs transformateurs de la culture de la tomate industrielle faute d’unités de transformation. «2.500 de nos adhérents ont abandonné la culture de la tomate industrielle, faute d’unités de transformation installées. S’y ajoutent celles à l’arrêt et dont le potentiel de production est estimé à 60.000 tonnes de concentré de tomate», est-il précisé par cette Confédération qui indique que 70% de cette quantité pourrait satisfaire les besoins nationaux en tomate industrielle. L’on est loin de cette spontanéité qui caractérisait chaque technicien agricole quant à être en mesure d’apprécier à leur juste valeur, les éléments d’information technique.
Même si l’on appréhende les conditions climatiques, le blocage des aides financières de l’Etat, l’absence de moyens humains, ceux matériels et que l’on dénonce le blocage des crédits de campagne, les agriculteurs producteurs de tomate industrielle (T.I) et les transformateurs restent tout de même optimistes. Pour bon nombre d’agriculteurs, il est question de dépasser les 80.000 tonnes de concentré de tomate synonyme de satisfaction des besoins nationaux. L’on parle même d’exportation à destination des régions subsahariennes de l’excédent de production. Il est prévu pour être emmagasiné dans les wilayas de Annaba, Guelma, Tarf et Skikda. Il s’agit des principales régions productrices de tomate industrielle et de concentré de tomate. A ce niveau, il est dit que l’on a du cœur à l’ouvrage. La récolte de tomate industrielle où des pics de plus de 1.200 quintaux/hectare ont été atteints, a stimulé les énergies des uns et des autres acteurs directs de la production agricole et de la transformation agroalimentaire. Il faut dire que la vingtaine d’unités de transformation de la TI n’a pas chômé.
Certaines se sont même préparées à l’exportation de leur produit n’était la survenance de «Covid-19». Il y a également le manque de préparation et d’information sur les normes imposées par l’Union européenne pour permettre l’accès du concentré de tomate algérien à ses frontières. En tout état de cause, l’on a la certitude que pour peu que les conditions climatiques restent favorables et que «Covid-19» soit maîtrisé, il est certain que le record des 1.200 quintaux de tomate industrielle récoltés à l’hectare, sera largement dépassé. Il s’agit du résultat de la politique d’appui sous diverses formes au secteur agricole appliquée par l’Etat. De là à dire que l’on s’intéresse à des possibilités d’exportation à destination des pays du continent africain, il n’y a qu’un pas que bon nombre de transformateurs se disent prêts à franchir. C’est que la filière de la TI est créatrice de plusieurs dizaines de milliers de postes de travail dont plus de 20% permanents. Et quand on sait que l’exportation nécessiterait des structures activant en permanence en amont et en aval de la production du C.T., l’on est en droit d’affirmer que des milliers d’autres postes de travail seront créés avec cette exportation.
A. Djabali