Hausse des prix des fruits et légumes

Mascara : Viande rouge et semoule demeurent inabordables

La hausse des prix est repartie de plus belle. C’est une nouvelle opération à peine voilée au mépris du pouvoir d’achat des franges démunies de la société algérienne, loin de toucher un salaire décent, et qui sont littéralement touchées de plein fouet par la nouvelle hausse des prix des produits de première nécessité ainsi que la folie mercuriale des fruits et légumes, qui connaît une hausse vertigineuse, et ce, depuis le mois d’avril de l’année en cours.

Subséquemment, des distorsions de concurrence inacceptables et surtout déloyales sont observées et pratiquées sur des consommateurs sans protection. Dans cette nouvelle grille des prix imposés, et ce, devant l’indifférence indéniable des responsables concernés par ce grave problème de flambée inflationniste, qui d’ailleurs, commence déjà à faire sortir de leur gong les ménages sans ressources, les smicards et autres fonctionnaires qui n’ont rien vu venir des revalorisations des traitements décrétés par l’État-providence. Dans ce contexte de l’alpha et l’oméga de l’inaction des pouvoirs publics qui ont choisis le silencE olympien , où selon, plusieurs personnes rencontrés ou approchés sur la question pertinente de la hausse des prix orchestrées, qui d’ailleurs, commencent sérieusement à occuper les devants de la scène sur les différentes agoras du chef-lieu, diront en ces termes, et à l’unanimité : « Il ne faut pas être spécialiste en économie ou un haut responsable de l’Etat pour nous berner par des discours de salons feutrés et boxés.
De qui se moque-t-on en effet ? Surtout, sur le fond, ou le gouvernement actuel continue de tromper la troisième couche de la société algérienne. La revalorisation colossale des salaires des fonctionnaires de l’Etat, personnel dit à solde globale et autres travailleurs des secteurs pétrochimiques a encouragé les divers intervenants et autres barons intouchables sur la scène à mettre la main dans la pâte des additions et autres soustractions dans les divers prix qui touchent les malheureux consommateurs. Comment voulez vous faire comprendre à des mandataires, aux gros bras des halles centrales, importateurs et autres grossistes que ce n’est pas tous ce beau monde qui touchent 60.000 dinars et plus. Difficile de chiffrer, si on ajoute les rappels à la pelle et on voit la conjecture aujourd’hui avec l’avalanche vertigineuse des prix qui ne cessent de grimper vu cette incroyable masse salariale ambulante via la planche à billet qui se chiffre a des milliards. Les heureux fonctionnaires de l’Etat-providence peuvent déjà sourire, mais la plupart des populations de la troisième couche de la société algerienne, cette majorité silencieuse, sont inquiets quant à cette énième flambée agencée des prix sur le marché.
Ceux-ci redoutent l’inaction des pouvoirs publics sur la question délicate des nouveaux prix affichés par la plupart des commerçants, ce d’autant que les garanties du ministre du Commerce et celui de l’Agriculture s’accusent mutuellement à chaque hausses des prix, qui ne produisent plus d’effets souhaités par les smicards et les fonctionnaires qui touchent entre 20.000 et 30.000 dinars, qui sont toujours gringalets à joindre les deux bouts. En effet, malgré les mesures coercitives et dissuasives et les promesses non tenues de maitriser le marché durant ce mois sacré de ramadhan 2020, rien ne s’est matérialisé sur le terrain. Le cas de la viande importée et spécialement locale, décriée haut et fort sur les toits par le ministre du Commerce pour mettre les bouchées double durant ce mois sacré de ramadhan, a été selon les informations qui circulent réservée à une certaine catégorie de personnes proches de la nomenklatura dominante et autres cols blancs qui se servent toujours à outrance. Ces mesures, déjà largement diffusées ne sauront être épluchée qu’au prochain conseil des ministres, qui parait-il, aura lieu après le confinement.

Le ministre du Commerce qui est de bonne foi, devrait ouvrir les yeux sur le monde réel des transactions : tout a augmenté plutôt flambé au marché, et ce, devant les services concernés par cette vague de bras de fer. La raison pousse à dire que cela est allé trop loin. Quelle raison ? La raison morale ? Oui. En tout cas, cette nouvelle crise sociale qui pointe à l’horizon est concoctée par des mains habiles pour jeter l’huile sur le feu, un jeu qui attise l’appétit des plus voraces pour mettre le pays à feu et à sang, et dont certains sont devenus des spécialistes en la matière. Les exemples ne manquent pas au sujet de cette mode au balcon répétitif que connait notre pays, à maintes reprises via des manipulations. Quand la politique est impuissante à empêcher des iniquités, l’inégalité, tout juste peut-elle les amoindrir un peu pour les plus vulnérables et autres smicards, alors l’opinion se tourne vers les symboles d’impunité et d’injustice. Nous y sommes. Les pouvoirs publics qui ont la destinée de ce pays partiellement fragilisé devraient ouvrir les yeux sur le monde réel et le comprendre d’eux-mêmes.
Au niveau de l’unique halle centrale du chef-lieu, situé au nord-ouest de la ville, les quelques mandataires rencontrés, ce lundi, se sont blackboulés de nous répondre, en nous recommandant de se connecter auprès de ceux qui gardent les caribous des complexes et autres chambres «frigorifiques», subventionnés par l’Etat-providence, disséminés à travers le territoire de la wilaya, et qui se compte dans la fourchette de plus de 150 chambres froides. Anarchie dans la wilaya de Mascara qui cause l’augmentation des prix est due essentiellement aux intermédiaires qui stockent dans ces fameuses chambres froides de l’Etat-providence, c’est-à-dire dans le cadre à l’appui aux profits des gros fellahs, où des quantités importantes de pommes de terre, d’oignons, d’oranges, de pommes et même de bananes pour que leur prix augmente. Les exemples ne manquent pas dans ce contexte néfaste, d’où l’absence des services concernés de l’Etat, qui sont pourtant chichement rémunéré. «A chaque hausse des prix des fruits et legumes, c’est une armada de contrôleurs des prix, de brigades mixtes qui nous chargent, à nous faire vomir cette profession de mandataire. On n’est pas ici pour enfreindre la loi, on ne fait qu’appliquer notre marge beneficiaire, qui est loin d’être préférentielle», se demande un mandataire.
Un autre mandataire, qui a voulu entretenir l’anonymat, s’exprimera en ces termes : «On ne veut pas d’intermédiaires et on réclame plus de considération vis-à-vis de notre profession et à notre égard contre ces importunes irascibles personnages sans scrupules. C’est à l’Etat de séparer le bon grain de l’ivraie. Ici, je parle en connaissance de cause, car c’est trop ! Trop même ! ». Dans cette comédie en trois temps à la Vaudeville, on parle sur le dessus de la problématique qui perdure et qui demeure sur la question de la gestion du marché, et ce vu la non concertation des professionnelles sur le devenir de ces sites qui se comptent sur le bout des doigts au niveau de la wilaya de Mascara, dont on dit à vocation agricole. Dans la foulée, on pointe du doigt les différents intermédiaires qui flambent le marché du gros, vu la faiblesse des rendements qui ont sérieusement touché l’Ouest algérien cette saison, le tout enveloppé dans une opacité totale, d’où la flambée des prix qui a fini par toucher tous les produits existants sur les étals des commerçants, y compris chez les vendeurs à la sauvette, qui sont constamment mis à rude épreuve par les services de police à travers les artères du chef-lieu et autres communes.

Cette énième augmentation, et qui ne sera assurément pas la dernière, a touché les fruits et légumes, les légumes secs, la viande rouge, blanche, les poissons en particulier, les produits detergents,ect. Le pouvoir d’achat de la troisième couche baisse de plus en plus, les produits de première nécessité ont connu une hausse spectaculaire, à l’exemple des pois-chiches, lentilles, haricots, sans compter les stockages organisés pour reproduire les pénuries, comme au bon vieux temps. Au delà de ces raisons, si l’on observe la courbe éhontée de la mercuriale où les marchés sont totalement incontrôlables, avec une fluctuation des prix hors atteinte et dont le légume national, qu’est la pomme de terre est cédé entre 40 et 50 dinars le kilogramme selon la qualité et le calibre mis sur le marché, les oignons entre 80 à 90 dinars, la tomate carrément à 150 dinars, les poivrons à 150 dinars, les haricots verts à 350 dinars, les aubergines vendus entre 120 à 140 dinars, les concombres à 110 dinars, les carottes à 75 dinars et les navets sont cédés à 80 dinars le kg, et ce, depuis la première décade du mois de ramadhan à ce jour.
Les fruits, il vaut mieux ne pas manipuler vu les prix affichées, spécialement les produits dits de «1er choix», à l’exemple de la pomme Golden à 700 dinars, la banane à 250 dinars, les oranges à 250 dinars, y compris les fraises dans la fourchette de 400 dinars le kilogramme, des produits de luxe que la plupart des algériens de la deuxième couche ne peuvent pas se permettre. Dans le chapitre des légumes secs, c’est la débandade, et ce, compte tenu d’une situation sociale sensible, l’anarchie a prévalu sur un pouvoir d’achat qui n’existe plus. Plusieurs produits ont été signalés comme étant indisponible dans les divers commerces spécialement dans les magasins des l’OAIC où la plupart ont mis les clés sous le paillasson, et ce, vu les ruptures de la chaine de distribution «organisée» par des barons intouchables. Par contre, chez certains commercants, le prix des légumes secs qui sont exposés sont hors de la portée des ménages, selon le calibre, le pois chiche se monnaye à 280 dinars, les lentilles à 170 dinars, les haricots blancs à 180 dinars le kilogramme et même les pois cassés non pas échappé à cette incroyable hausse des prix, où le prix varie entre 140 à 160 dinars. Une situation qui a fortement déstabilisé les cours des légumineuses.
Le même constat pour la viande rouge qui est taxé a 1500 dinars le kilogramme et 1000 dinars le congelé «Made in Brasilia», d’ailleurs de très mauvaise qualité. Le poulet vide, quant à lui s’est stabilisé avec des prix qui varient entre 200 à 220 dinars le kilogramme et enfin le baromètre du pauvre, qu’est la sardine a vu son prix affiché entre 700 à 500 dinars le kilogramme, et pour le poisson rouge, qui n’est pas largement commercialisé au chef-lieu de la wilaya, demeure un fruit interdit et hautement chère pour les bas salaires. Parole d’un vendeur de poissons à la criée sur la place publique, qui nous dira en ces termes : « C’est quoi 500 dinars pour vous le kilogramme de sardine, vous qui touchez 50.000 dinars et des rappels». Bref, notre ami le vendeur à la sauvette qui était un peu étourdi par le jeûne se trompe de casquette. Dans un certain contexte, notre bonhomme dit vrai, c’est quoi 500 dinars le kilogramme de sardine pour un salaire de 50.000 dinars et des rappels.
Que les bas salaires baissent la tête, surtout quand des responsables se font servir par camion entier de fruits et légumes. Le peuple est tous nu ! Pour clôturer cette mascarade à Mascara, les marchés de proximité qui n’ont pas encore vu le jour demeurent fermés, a vu ces derniers temps, l’ancien atelier de maintenance de l’Opgi qui a été transformé en une sorte de marché de proximité dénudé de toutes commodités (transport, aménagement, et autres facilités), sise à proximité d’un lycée près de la Protection civile, menant à la gare routière, pouvant contenir plus de 75 étales a vu seulement deux marchands de fruits et légumes s’installer. Finalement, nos deux petits revendeurs ont mis les clés sous le paillasson. Actuellement vidés de leur substance humaine, ces marchés de proximité ont été victimes de la politique d’incompétents qui ne font pas la différence entre les serviettes et les torchons.
Manseur Si Mohamed