«Une reprise prématurée du championnat sans garantie, non merci»

Toufik Korichi (CRB)

Le directeur général du CR Belouizdad, Toufik Korichi rejette toute idée de remettre les pieds dans un stade, notamment dans une phase où la vie humaine est extrêmement menacée par la pandémie.

Il s’est même étonné que des appels à une reprise se multiplient alors que rien ne presse. Il s’agit, tout simplement de choisir deux options : le foot ou la vie. Ce n’est pas aussi difficile que ça, c’est l’idée que vient de mettre Korichi en exergue dans une interview qu’il a accordée à notre confrère Compétition. Sans hésitation agitée, il dira que l’idée de s’accrocher à l’idée d’une reprise après «l’Aïd est extrêmement dangereux du fait qu’il est difficile, voire impossible d’éviter d’exposer des vies humaines au danger». Pour l’ancien directeur technique national, il ne faudrait pas toucher le fond pour tenter de revenir à la surface, «il faut prendre, aujourd’hui et pas demain, les dispositions qui sauveraient la saison footballistique, comprendre le football national. A-t-il raison ou pas ? L’interview est allée justement dans ce sens pour le faire parler et décrypter ensuite ses réactions. On comprendra dans cet échange de questions-réponses, que Korichi est catégorique, personne n’est aujourd’hui en mesurer de prédire la fin de ce cauchemar, il tire «la sonnette d’alarme, quant à la catastrophe que pourrait engendrer une telle reprise.
Il souligne qu’il n’y a pas de logistique adaptée pour accompagner les clubs dans cette ‘aventure à haut risque’». Sur un autre chapitre, le DG du CRB est convaincu que ses confrères le suivront dans son raisonnement, et ce, pour sauver les vies humaines. «Reprendre sans l’éradication totale et certaine de ce virus est dangereux, irresponsable et dénué de sens… On ne peut pas jouer avec la vie des gens pour le football». Cerné par cette menace, le boss est persuadé que le sujet de reprise devra s’éloigner de tout commentaire pour l’instant, il s’interrogera avec ironies : «Quelle mesures faudrait-il prendre sur le terrain ? Jouer avec des masques, sanctionner les contacts entre joueurs ? Le marquage lors des balles arrêtées sera-t-il arrêté ? Comment éviter que des joueurs se touchent, respirent, se frottent ? Une forte démonstration de maîtrise de ce sport jaillit de ses propos et pour compléter le tout, il s’interrogera sur le comment s’assurer que l’arbitre, le dirigeant, le délégué, journaliste n’est pas contaminé».
Enfin pour démonter toutes les idées de la Ligue de football national qui semble oublier quelques aspects, notamment les déplacements des joueurs par bus, dormir dans les hôtels… Comment peut-on être sûr que tout est nickel ? S’est-il interrogé. C’est dire que le moindre faux pas risque de coûter très cher aux gestionnaires qui auraient décidé de remettre la machine en marche. Chaque déplacement est un risque pour toute la délégation. Il expliquera en toute liberté, les mise en danger des vies humaines, notamment lors des déplacements des équipes sur une distance de 2 000 km par bus, sachant que les avions sont collés au sol «va-t-on les obliger à faire toute cette distance en 48h, si un autre match est programmé 3 jours après ?», en tenant compte du fait que tout doit être bouclé en deux mois. Voilà une interview relatée par un professionnel qui refuse de s’accrocher à des idées qui risqueraient de déstabiliser le football national, et qui risqueraient de connaître d’autres situations compliquées pour le stabiliser.
Enfin, à une dernière question relative à l’avis des instances, Korichi avouera qu’il n’était pas présent lors de l’établissement du plan d’action qui, peut-être, dira-t-il, sera corrigé, «je n’en sais rien, mais je sais par contre qu’il y a mieux à faire». Quelle est la stratégie du Chabab dans cette situation ? Il reconnaîtra que même sa situation n’est pas moins risquée, elle ne va pas régler tous les problèmes, mais il est résolument convaincu que la solution passe par l’arrêt du championnat et préparer la saison prochaine, après avoir désigné le CRB comme champion d’Algérie et envoyer la liste des clubs devant représenter l’Algérie aux compétitions africaines. «Qui vous dit que la JSK, le MCA, l’ESS ou les autres seraient contre cette idée ?». Nous reviendrons demain dans notre édition sur la synthèse de cette intéressante interview réalisée par notre confrère.
H. Hichem