Accélération du développement des activités pour l’exportation

Pêche et ressources halieutiques

Le contrat portant sur la fourniture de deux bateaux de pêche réalisés par la Société Algeria-Koréa Marine Service (SARL Sakomas) Tizi-Ouzou connaît depuis le 20 mars dernier, un début de finalisation à partir du chantier naval de Sakomas, sis à Azeffoune (60 km au Nord de Tizi-Ouzou). Il s’agit de la première exportation vers la Mauritanie via le port de pêche algérien Tipasa d’une des deux embarcations.

Rappelons que lors de sa présentation au conseiller en relation extérieur de l’ambassade de Mauritanie en Algérie, El Hossein Ahmed Oulhassen, le 7 mars 2020, du premier prototype totalement construit par la Société Algeria-Koréa Marine Service (SARL Sakomas), une des deux embarcations avait fait l’objet de propos élogieux du diplomate mauritanien. Tout en affirmant que ce partenariat concrétise l’une des multiples facettes des relations commerciales algéro-mauritaniennes, le diplomate a tenu à souligner que la première embarcation réalisée par l’Algérie pour le compte de la Mauritanie est un produit excellent. Il répond à la demande du marché mauritanien». Il a également souhaité voir Sakomas élargir ses relations économiques avec la Mauritanie en développant un partenariat avec la société de construction navale de son pays et aller au-delà de la simple opération de vente, mais aussi de voir beaucoup plus de produits de cette société (Sakomas) et ceux d’entreprises algériennes sur le marché mauritanien».
El Hossein Ahmed Oulhassen a estimé nécessaire de développer des relations commerciales entre les deux pays pour être hissées au même niveau que celles politiques et amicales entre les deux peuples». Pour sa part, le conseiller du ministre de la Pêche et des Productions halieutiques, Belami Lamine, a salué cet événement. Il a exprimé son bonheur de voir un produit algérien prêt à être exporté. « Le bateau fabriqué par Sakomas que nous encourageons, affiche un taux d’intégration de 65% ce qui est réjouissant. Cet investissement rentre dans le cadre de la politique du gouvernement qui prône actuellement un investissement 100% local et prêt à être exporté», a-t-il souligné. Les deux bateaux de pêche construits par Sakomas sont réalisés en fibre de verre, une technicité acquise pas cette société auprès de son partenaire sud-coréen Hyundai. Le Président-directeur général de Sakomas, a indiqué à l’APS que des contrats pour la construction de 10 bateaux de pêche au profit de clients mauritaniens, de 20 à 30 mètres, sont en cours d’élaboration. Sakomas a aussi reçu des commandes du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, a-t-il fait savoir.
La cérémonie de présentation du premier bateau construit, le second étant en voie d’achèvement, s’est déroulée en présence de l’ambassadeur de Mauritanie par intérim, Mohamed Ould Habib, du président d’APC d’Azeffoune et de la présidente de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA) Saida Neghza. Celle-ci a rappelé que Sakomas, membre et représentant de la Confédération, «jouit d’une expérience dans l’industrie navale. Elle lui permet d’aller vers l’exportation. D’ailleurs des conventions de fabrication de bateaux de pêche sont en cours d’élaboration avec des clients de Mauritanie, de Côte d’Ivoire et du Sénégal», a-t-elle révélé. Au même titre d’ailleurs que la fiche technique présentée. Il s’agit de bateaux de 14 m et d’une vitesse de 16 nœuds, dotés, entre autres, d’un réservoir d’eau douce d’une capacité de 600 litres, d’une timonerie, de neuf calles de poissons d’une capacité totale de 10m3 et d’un réservoir de gasoil de 1.000 litres. Rien ne dit que cette capacité de création d’embarcations de pêche serait maintenue.
Et pour cause, les gens de la mer et les aquaculteurs algériens ont eu à vivre de nombreuses mauvaises expériences. Certains projets en voie de finition comme l’acquisition des embarcations destinées à la pêche hauturière, maritime et celle aquacole ont été livrés à l’abandon. Cela avait été fait aussitôt partir en 2014, l’ancien ministre de la Pêche et des productions halieutiques, Sid Ahmed Ferroukhi. Ce dernier a été rappelé au même poste au lendemain de l’installation à la Présidence de la République de Abdelmadjid Tebboune. Ce qui lui a permis d’examiner ce dernier mardi à Alger, avec les représentants des professionnels du Conseil élargi de la Chambre algérienne de la pêche et de l’aquaculture (CAPA), les voies et moyens du développement du secteur. Il y a lieu de préciser que Sid Ahmed Ferroukhi ancien ministre de l’Agriculture, membre et député FLN, avait été un des rares responsables à annoncer en mars 2019, sa démission du parti et rejeter sa qualité de député au sein de l’Assemblée Populaire Nationale (APN).
Et comme pour démontrer sa détermination, il a tenu à expliciter, sa position pour affirmer en mars 2019 : « Alors que nous vivons depuis ces derniers jours des moments exceptionnels, dans notre pays, notre devoir est d’entendre, d’écouter et de nous imprégner d’une grande sagesse pour accompagner ce mouvement social important pour l’avenir de notre pays. J’ai toujours pensé que l’exemple et l’exemplarité sont des vertus indispensables pour construire de nouveaux possibles en phase avec l’aspiration de nos concitoyens…» Par ce passage de sa déclaration rendue publique alors que d’autres s’accrochaient encore bec et ongles au pouvoir, Ferroukhi a brassé large dans les aspirations populaires. Il s’était préparé à reconquérir en temps opportun un ministère de l’Agriculture ou celui de la Pêche qu’il avait géré. Il permettra ainsi aux Algériens d’espérer voir se concrétiser leurs aspirations légitimes.
A. Djabali