Le Coronavirus prive les Oranais de leurs traditionnels tournois inter-quartiers

A Oran, le Ramadhan a été souvent synonyme de tournois de football organisés dans les différents terrains de proximité de la ville. Cette année, mesures préventives obligent, le Covid-19 a eu raison de ces rencontres sportives, placées sous le signe de la fraternité, de la convivialité et de la solidarité.

Ces tournois disputés entre des équipes de quartiers et auxquels se joignaient également d’anciens joueurs, y compris de célèbres noms de la région et du football national, à l’image de Lakhdar Belloumi et d’Ali Meçabih, pour ne citer que ceux-là, manquent déjà aux férus de la balle ronde. Les soirées animées au niveau du stade d’«Omdurman», dans le quartier Ibn Sina (ex-Basti), du terrain de proximité du quartier «Essalam», dans la commune de Bir El-Djir, ou encore à El-Othmania (ex-Maraval) et beaucoup d’autres stades et terrains, sont devenues une tradition dans la capitale de l’Ouest depuis quelques années. L’occasion n’est pas seulement de s’adonner à des duels entre des équipes de quartier qu’une certaine rivalité sportive oppose depuis des années, mais aussi et surtout de contribuer à procurer de la joie aux familles nécessiteuses et enfants issus de milieux défavorisés. «Lors du Ramadhan passé par exemple, nous avons réussi, en organisant un tournoi au niveau du terrain de proximité de Haï Essalem, à collecter auprès des équipes participantes une somme d’argent conséquente qui a servi à acheter des vêtements pour les enfants de familles nécessiteuses en vue de l’Aïd», raconte à l’APS, Yacine, un jeune de 30 ans qui ne ratait aucun de ces traditionnels tournois. Pour son coéquipier dans la même formation du quartier «Essalem», Aïssa, «au-delà de la rivalité sportive, c’est surtout ce désir d’aider les familles nécessiteuses en offrant des habits neufs pour leurs enfants à l’approche de chaque Aïd qui a, tout le temps, fait le charme de ces tournois».

Nostalgie et triste décor
Les rencontres que le terrain de proximité de «Haï Essalem» abritait se déroulaient deux heures avant la rupture du jeûne et se poursuivaient après la prière des «Tarawih». Elles attiraient tout le temps la grande foule, composée de jeunes et de moins jeunes aussi. «Des stars du football oranais, à l’image de Belloumi, Meçabih, Boukessassa, Belatoui et plusieurs autres s’y produisaient pour l’occasion. C’était toujours un plaisir de les voir évoluer sur le terrain et suivre leurs prouesses», se souvient pour sa part Yahia, un supporter invétéré du MC Oran. Pour lui, ces tournois étaient une aubaine pour se remémorer le bon vieux temps en suivant de près ses anciens idoles, puisqu’il n’a plus remis les pieds au stade Ahmed-Zabana, enceinte de domiciliation des «Hamraoua», depuis que ces derniers «ont cessé de procurer de la joie à leur galerie», selon lui. En ces temps de confinement, un décor triste est planté aussi au mini-complexe de sport de proximité à «Haï El-Othmania». Les lieux abritaient chaque mois sacré le challenge «Ramadhan-foot», un tournoi organisé régulièrement par l’association «La Radieuse». Un véritable gala footballistique auquel des invités de renom étaient conviés ces dernières années, tels que les internationaux Faouzi Ghoulam, Riyad Mahrez, Rafik Djebbour et autre Mourad Meghni. C’est la première fois d’ailleurs depuis plus d’une décennie que les organisateurs de ce challenge se retrouvent dans l’obligation de l’annuler en raison de la suspension de toutes les activités sportives, culturelles et autres, dans le cadre des mesures préventives prises par les pouvoirs publics pour la lutte contre la propagation du coronavirus.
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