Le football au cœur des défis

L’information sportive

Le public d’aujourd’hui, plus éduqué et informé, et donc plus critique à l’égard de toute information, notamment en ce qui concerne l’information sportive et des journalistes.

L’information sportive s’est considérablement développée au grand bonheur de ceux qui sont branchés à tout ce qui secoue le sport. Analyses, commentaires, interviews, débats deviennent de plus en plus monnaie courante notamment, à la veille des élections d’une Fédération nationale sportive, comme c’est le cas en Algérie. La bataille du trône de Dely Ibrahim a commencé. Des candidats se préparent et mobiliseraient déjà leur armada pour asseoir une meilleure stratégie de communication. A l’ombre de ses préparatifs, Kheireddine Zetchi, le président de la Fédération algérienne de football, finaliserait un texte qu’il soumettrait à l’assemblée générale. Il s’agirait de définir une limite de mandat au prochain élu, qui devrait limiter les mandats de présidence de la FAF à deux mandats de 4 ans. Mais – surtout – une autre proposition interdirait à une personne de plus de 70 ans d’espérer de tenter sa chance. Or, ces plans qui circulent déjà risqueraient de ne pas quitter Dely Ibrahim. En attendant, Mohamed Raouraoua, son prédécesseur, semble manifester un intérêt particulier à ces élections.
Il souhaiterait récupérer le fauteuil. La proposition de Zetchi étant gelée par le ministère de la Jeunesse et des Sports qui a « formellement interdit de procéder à la moindre modification dans leurs règlements intérieurs à l’approche des assemblées générales électives» . Ce qui pourrait être favorable, à Raouraoua (72 ans), lui qui avait cédé son fauteuil en 2017 pour Zetchi. Au moment où la FAF annonce avoir déposé, lundi, au MJS un document portant « Mesures envisagées pour la reprise du jeu» , après avoir suspendu la compétition pour cause de la pandémie du coronavirus. Le docteur Mohammed Bekkat Berkani, membre de la Commission nationale de veille et de suivi de l’évolution de l’épidémie du coronavirus et président du Conseil national de l’Ordre des médecins, rappelle que dans ce monde d’information et de rumeurs, que le football n’est pas seulement le spectacle, mais également la préservation des vies humaines. Il estime à ce sujet « qu’il y a eu un déconfinement partiel, l’autorisation de rassemblements n’a pas encore été décrétée. Donc, je pense qu’il serait mieux d’annuler la saison sportive afin de préserver la santé de tout le monde. La situation sanitaire au pays est stable, mais pas encore maîtrisable».
Et d’ajouter « à partir du moment que les mosquées, les écoles, universités et salles des fêtes non pas été autorisées à ouvrir, je ne vois pas l’utilité de poursuivre la saison footballistique, avec tout ce que cela implique comme risque réel pour la santé d’autrui» . Les présidents de certains clubs, quant à eux, veulent et souhaitent revenir sur les terrains, l’essentiel de tenter le tout pour le tout afin de gagner des points quitte à jouer les gradins vides. Ce n’est pas l’avis des professionnels de la santé, en l’occurrence le docteur Berkani qui rappelait à cette occasion « il ne faut pas compliquer davantage la situation en relançant la compétition sportive. Le football est un sport de contact, donc le risque est partout : sur le banc, dans les vestiaires et dans l’enceinte sportive en général. Donc, je plaide pour un report ou carrément l’annulation de la saison, c’est la meilleure décision qu’on puisse prendre aujourd’hui».
Après l’enregistrement sonore, voilà qu’un autre dossier prend son ticket pour s’installer dans la suite des débats. Il s’agit de ce refus de la part du commissaire aux comptes du MC Alger de certifier les comptes du bilan financier de l’exercice 2019, laissés par trois ex-présidents de ce club, en l’occurrence Ghrib, Sakhri et Kaci-Saïd. Chaque dossier est forcément un registre qui ébranle le football. Des pièces comptables administratives seraient vulcanisées. Et pourtant, il s’agit là d’un club souvent qualifié de référence au regard de la qualité de ses dirigeants qui s’exprimaient à diverses occasions en mettant en avant l’image du club. Il y aurait, et ce que regrettent grand nombre de supporters, « la surévaluation de certaines factures (équipementiers et hôtels) et même la surestimation des salaires de certains joueurs qui ne correspondent pas à leur valeur marchande» . Ce que rapporte notre confrère, illustre parfaitement les conséquences d’un manque de contrôle de la gestion des clubs et pourquoi, l’on se demande, cette absence de contrôle au moment où l’on évoquait avec force la mise en place de la DCGN. Pour protéger l’image de ce club Doyen, le commissaire aux compte accorde six mois à la direction du club pour se présenter à lui avec des documents qui corrigeraient les anomalies en attendant dans quinze jours, pour savoir ce que diront les actionnaires convoqués en AG. Reste à savoir quelle serait la position officielle de Sonatrach face de pareils actes que l’on pourra assimilés à des malversations.
H. Hichem