Le joueur mérite-t-il le salaire d’aujourd’hui ?

Football algérien

Ali Bencheikh, le grand stratège du MC Alger n’a jamais cessé de dire qu’aucun joueur algérien, actuellement, ne mérite les salaires faramineux de 350 millions de centimes, de 200 millions de centimes. A-t il raison ou tort ? Nous pensons qu’il a raison, et pour cela, les instances suprêmes doivent revoir la copie qui régie le jeu à Onze.

Ils doivent élaborer un règlement, une loi qui stipule que quiconque qui veut jouer au football, doit en premier, honorer les couleurs de son club, respecter les clauses de son contrat, redorer le blason d’autrefois d’un sport qui regorge de belles histoires de fratrie de bons sportifs. Ces footballeurs qui ont fait la gloire du football algérien. Celui qui veut jouer au football, doit en premier lieu servir le club natal, défendre ses couleurs, ne jamais tricher, respecter les supporters et ne pas être gourmand en ce qui concerne le salaire. Il est inadmissible qu’un joueur de football puisse se permettre un salaire de 350 millions, ce n’est pas méritant. Le football en Algérie est le second soleil du monde pour les Algériens qui adorent le jeu à Onze. Ils aiment leurs clubs, chacun à sa manière, et ils vont au stade pour se distraire, voir un beau match, soutenir leur équipe dignement. Ce n’est pas un gala de boxe. Oh que non ! Pas du tout.
Le football est un sport qui est d’abord une éducation, un comportement, une relation interactive qui réunit les différents membres d’une équipe… Et c’est un jeu. Tous les membres d’une équipe doivent avoir un comportement exemplaire, à l’intérieur, à l’extérieur des stades, et à tous les niveaux. Ce qui se passe dans nos enceintes sportives est inquiétant car dans la logique des choses, le football algérien a perdu de sa verve et traverse actuellement la plus mauvaise crise de son histoire à cause de son environnement malsain et pourri. Il n’y a que l’argent qui compte. Et pourtant, des joueurs comme les Lalmas, Meziani, Bencheikh, Nassou, Abrouk, Selmi, Seridi, Zerga, Zenir, Madjer, Assad, Kaci-Said, Chaib et autres ne courent plus les rues. Ils ont laissé la place à une autre génération, plus matérialiste. Idem pour les supporters, respectés et respectueux, qui ont abandonné les stades, laissant la place à une autre génération de jeunes désœuvrés, irrespectueux, spécialistes des mots vulgaires, violents et qui ne reculent devant rien. Dans l’intérêt du sport-roi, et pour retrouver sa véritable place, les magouilleurs et les opportunistes connus ne doivent plus faire partie du football algérien. La situation est devenue catastrophique.
Le bricolage et l’anarchie ont trop duré dans ce nouvel environnement où les hommes intègres, sages et d’éducation exemplaire sont mis à l’écart. Notre football a besoin de sang neuf et de nouvelles têtes capables de gérer dans les normes cette discipline.Tout est à revoir au niveau de la sphère footballistique. Il faut cesser de se lancer des accusations à tort et à travers, mener une campagne de sensibilisation à travers tous les réseaux sociaux et faire montre de vigilance contre tout dérapage et loin de toute forme de violence. Aussi, il faut avoir le courage d’interdire l’accès au stade aux mineurs. Le football algérien est-il en danger ? Sur ce point, il faudrait que les responsables de cette discipline et les pouvoirs publics prennent des décisions fermes pour endiguer ce fléau et le bannir à jamais des stades. Il est inadmissible que des présidents de club soient sujets à des attaques ignobles visant à les déstabiliser.
Idem pour les arbitres, équipes, joueurs ou entraîneurs qui se voient touchés dans leur dignité. Durant la période postindépendance, aller au stade était un vrai régal, un plaisir. Ceux de l’ancienne génération qui se remémorent encore les moments de bonheur vécus dans les travées des stades d’Algérie, le football était considéré comme un spectacle, une fête. On allait au stade en famille, frères et enfants, ou en groupes d’amis pour assister à une belle rencontre de football. Il y avait du respect, les joueurs jouaient pour le plaisir et défendaient les couleurs du club : tous les joueurs et les membres dirigeants d’une même équipe avaient des comportements très honorables. Le football en Algérie est le sport-roi, c’est tout d’abord une éducation, un comportement exemplaire, une relation interactive réunie entre les différents membres d’une équipe.
Kouider Djouab