Zetchi zappe la communication

Le président de la FAF, l’homme incompris

De l’Ouest au boulevard des Martyrs, le football n’a pas quitté l’actualité sportive ce week-end. Le président de la Fédération algérienne de football, Kheireddine Zetchi, invité de la Radio algérienne Chaîne III vendredi, s’est longuement prêté durant 90’ aux questions-réponses de notre confrère.

D’entrée, avant même que l’on lui pose les questions, il fit lecture d’une «lettre ouverte» à travers laquelle il cite ceux qui l’agacent, ceux qui le dérangent, ceux qui le froissent, notamment lorsqu’il est accusé de mauvaise gestion et qu’il n’arrive pas à convaincre le monde sportif. Sa réaction est toute simple, il dénonce ces accusations qu’il colle à des personnes qui veulent détruire ou faire fissurer ce qu’il a construit depuis son élection à la tête de la FAF. C’est un homme qui tentera de contrecarrer ces analyses afin de donner l’impression d’être le parfait. Le Monsieur qui semble vouloir dire, quel est aujourd’hui le modèle qui enflammerait le monde sportif ? La stratégie n’est certes pas facile à trouver, encore moins savoir comment la traiter. Serait-il, alors, l’homme incompris, tout comme le football qui est en somme fait d’incompréhensions ? Il essayera tout au long de l’émission de convaincre qu’il est conscient de ce qui reste à faire et qu’il faudra bien que la transparence complète doit être faite, mais celle-ci devra se faire d’abord dans la dignité et d’esprit de responsabilité.
Il s’est défendu d’avoir mené à terme sa mission dans la transparence durant ses dernières années, et ce, à une année de la fin de son mandat. Le boss de l’académie du Paradou, dont il peut s’enorgueillir, à travers les talents des joueurs formés dont Youcef Attal ou encore le jeune Hichem Boudaoui rappellera que ses actions puisent leur force d’une parfaite relation professionnelle avec le ministère de la Jeunesse et des Sports et qui n’est, contrairement à ce qui se dit, entachée d’aucune incompréhension. «Nous avons une relation avec le ministre cordiale, respectueuse. Cela ne nous empêche pas d’avoir des discussions sur diverses questions touchant au devenir du football. Je confirme qu’il n’y a pas de conflits, au contraire, nos relations avec le MJS sont purement d’ordre professionnel et cordiaux, tout comme avec toutes les institutions de l’Etat. Ceci ne nous empêche pas de discuter sur les statuts et la reprise du championnat. S’agissant de l’arrêt du championnat, nous avons arrêté les compétitions, et ce, dans le souci de préserver la santé des joueurs.
La volonté de reprendre le championnat, que ce soit du côté de la FAF que des Ligues ne s’est pas détachée de l’intérêt suprême de notre pays. Nous avons pris le temps d’examiner toutes les situations qui puissent nous permettre de prendre la meilleure décision… depuis la crise. Nous avons mis en stand-by les différents championnats, chose qui s’imposait d’ailleurs à travers le monde entier. Nous avons suivi avec rigueur les évènements, au vu de la gravité de la situation, nous sommes en contact permanent avec le MJS et les ligues. Nous avons mis en débat cette question de reprise, faudrait-il ou pas reprendre la compétition ? Cela ne veut pas dire qu’on n’était pas conscients de l’intérêt suprême de notre pays, au contraire». On retiendra dans son intervention que dans le cas où le championnat viendrait à être suspendu définitivement, il dira «nous allons nous adapter, dira-t-il, ce sera une préparation en vue du prochain exercice, un arrêt actif en quelque sorte».

S’agissant de la réunion tenue jeudi entre la Ligue de football professionnelle et les clubs de l’Ouest pour examiner la suite à donner à la saison, le président Zetchi indiquera qu’il s’agissait d’une nécessité d’impliquer les acteurs de football «inviter les clubs est une nécessité du fait qu’ils soient des acteurs, et de ce fait, ils ne pourront pas être exclus de cette démarche, comme je l’ai dit auparavant la responsabilité de la FAF et des Ligues est de poursuivre la compétition, qui reste une volonté réelle, et je suis partisan de défendre l’intérêt du jeu… Si nous ne reprenons pas demain, il faut bien retrouver le terrain demain, c’est-à-dire la saison prochaine. Il faut bien qu’il y ait une reprise. Il va falloir, bien entendu, reprogrammer ce championnat, et en bout de course, nous appeler à reprendre avec les conditions que nous imposera les institutions, et ce, dans le souci de veiller sur la santé des équipes».
Enfin, à la question de savoir s’il allait briguer un autre mandat «l’année 2019 a été exceptionnelle pour le football algérien, à tous les niveaux. Même en termes de résultats, nous avons largement dépassé nos prévisions. Ce qui est très encourageant, mais je ne compte pas briguer un autre mandat pour autant. Je pense laisser la place à quelqu’un d’autre, avec l’espoir qu’il réussisse à aller encore plus loin». Sur le dossier relatif à l’enregistrement sonore, il dira «l’affaire est entre les mains de la justice, nous avons toujours dénoncé ce genre de dérives. Laissons la justice faire son travail. Nous allons attendre le verdict, pour permettre ensuite à la commission d’éthique de se prononcer sur cette affaire et éventuellement punir les fautifs», a-t-il déclaré sur les ondes de la Radio nationale. Enfin, en deux mots, il reviendra sur le cas qui fâche, celui qui concerne l’exclusion des membres de l’équipe nationale du FLN.
Il réagira par cette déclaration «je démens toute intention d’exclure les membres de la glorieuse équipe du Front de libération nationale de l’assemblée générale», évoquant notamment «un grand mensonge». «Les membres au nombre de 8 sont individuellement membres de l’AG, avec droit de vote. Je ne demande à personne de me soutenir, mais d’être derrière la FAF qui représente l’Algérie». Pourquoi les joueurs actifs ne sont pas représentés au sein de l’AG ? «Pourquoi nous n’avons pas permis aux joueurs de créer leur syndicat ? Ce volet existe dans les nouveaux statuts. Il y a aussi la séparation des pouvoirs : remettre le pouvoir législative à l’AG, et le pouvoir exécutif à la FAF, ce qui n’était pas le cas auparavant, il s’agit d’une réparation de fond. Il y a aussi l’indépendance des commissions juridictionnelles, qui doivent être élues par l’AG et non pas désignées».
Synthèse de H. Hichem