Une course contre la montre est engagée pour une économie non-rentière

Conseil des ministres

«L’Algérie est dans une course contre la montre pour édifier une économie non rentière qui permettrait d’améliorer les recettes du Trésor et de créer des emplois», a affirmé, ce dernier dimanche, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors du Conseil des ministres qu’il a présidé. «Nous devons améliorer les recettes du Trésor, créer des emplois pour les jeunes et réduire nos importations avec pour objectif la préservation des réserves de change», a-t-il souligné à l’adresse des membres du Gouvernement.

Evoquant la portée du dernier remaniement ministériel avec la création d’importants départements en lien direct avec le quotidien du citoyen, le Président Tebboune a donné, à chaque ministre, des directives concernant la feuille de route à préparer en prélude de sa présentation en Conseil des ministres, après examen au niveau du Gouvernement. A ce propos, il a instruit le ministre de l’Agriculture et du Développement rural de préparer le cahier des charges de l’Office de Développement de l’Agriculture industrielle en Terres sahariennes afin de pouvoir engager, dès 2021, la culture du maïs et les cultures sucrières ainsi que celles oléagineuses afin d’augmenter les capacités nationales agricoles et garantir la sécurité alimentaire. Le ministre des Transports a été instruit de revoir le transport, sous toutes ses formes, en optimisant tous les moyens disponibles pour dynamiser le trafic aérien domestique, et permettre à l’Algérie de retrouver sa place dans le domaine du transport maritime, à travers l’élargissement de la flotte maritime en vue de la prise en charge du transport des voyageurs et de marchandises, de et vers l’Algérie et économiser ainsi les coûts en devises des prestations des compagnies étrangères, Cette réalisation est «vitale» pour l’Algérie même si cela passe par l’acquisition de nouveaux navires pour renforcer la flotte nationale du transport maritime, a-t-il affirmé.
Il a, par ailleurs, instruit le ministre des Mines d’accélérer, par voie de presse, le recrutement d’ingénieurs et d’experts dont seront constituées les équipes en charge de la gestion du département de façon à lui conférer un rôle axial dans le cycle économique, à commencer par le recensement précis de toutes nos richesses minières en perspective d’exploitation en vue d’alléger la dépendance aux hydrocarbures et créer de la richesses et des emplois. C’est sur cette même voie de recherche de développement du pays que le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables a été instruit de focaliser, dans son programme les opérations de production des énergies renouvelables à même d’être concrétisées sur le terrain. De choisir, aussi, des wilayas pilotes pour l’élargissement de l’expérience de transition énergétique, à commencer par la généralisation de l’éclairage public à l’énergie solaire dans tout le pays. Dans son intervention, le président de la République a appelé la secrétaire d’Etat, auprès du ministre de la Jeunesse et des Sports, chargée du sport d’élite, de mettre à profit son expérience sportive mondiale réussie pour la détection des jeunes talents, dès l’école primaire.
La démarche est censée servir de base pour l’émergence d’une nouvelle génération d’élite sportive nationale. Particulièrement en cette veillée de Jeux méditerranéens 2022 que l’Algérie abritera et qui doit permettre à notre pays d’atteindre sa gloire d’antan en terme de performance mondiale en athlétisme et bien d’autres disciplines. Toutes ces mesures sont appelées à être mise en application en tenant compte de l’impact social et économique de la pandémie de la Covid-19. Pour, aussi, améliorer l’accès aux services pour les populations les plus vulnérables. Elles interviennent en appui aux ressources budgétaires de l’Etat engagées pour contenir la pandémie et atténuer son impact socio-économique. Elles sont synonymes de préparation de l’Algérie au redressement post-Covid-19 attendu avec pour objectif la sauvegarde des moyens de subsistance des populations les plus vulnérables, notamment celles qui ont le plus souffert de la pandémie. Le président de la République a également souligné la nécessité de promouvoir les opportunités par un meilleur accès aux différents et nombreux services offerts par l’Etat.
C’est d’ailleurs dans ce cadre que des mesures rapides d’envergure ont été prises pour renforcer les actions de lutte contre la pandémie. Elles portent entre-autres sur l’amélioration de la veille épidémiologique et les interventions de santé publique. Ce que, du reste, a mis en relief le porte-parole du Comité scientifique de suivi de l’évolution du coronavirus, Dr. Djamel Fourar. C’était ce dernier dimanche lorsqu’il a affirmé que l’Etat a mis en place les moyens nécessaires de riposte et de prise en charge des patients impactés. Il a parallèlement invité les citoyens au respect des mesures barrières afin de «briser la chaîne de contamination». En marge du bilan quotidien de l’évolution de la pandémie, M. Fourar a indiqué dans une déclaration à l’APS que «l’Etat a mis en place les moyens nécessaires du point de vue structures ou médicaments pour la prise en charge des malades, en impliquant les autres secteurs, chacun en ce qui le concerne».
Le même responsable a indiqué que, le meilleur moyen de réduire le nombre de cas, est «l’application stricte des mesures préventives, notamment l’obligation de port de la bavette, comme stipulé dans le décret exécutif». Pour ce qui est du nombre de wilayas où quotidiennement il y a le plus grand nombre de foyers d’activité du virus, il a cité Batna, Sétif, Blida, Alger, Constantine, Ouargla, Oum El-Bouaghi, Bouira, Tébessa et Guelma. Ce qui explique son appel au renforcement des enquêtes épidémiologiques pour éviter tout développement et permettre de mieux lutter contre la pandémie. Le Dr Fourar a ponctué son intervention en appelant les responsables de toutes ces wilayas, à «mettre en place un plan de communication local en vue de sensibiliser leurs citoyens au respect des gestes barrières pour casser la chaîne de transmission du virus».
A. Djabali