Medouar face à ses paris

Football algérien

Le premier responsable de la Ligue de football professionnel, Abdelkrim Medouar, aime la communication.

Il n’est pas certain que ce type de stratégie marketing donne, à l’avenir, de meilleurs articles, parce qu’il y a toujours une ambigüité dans «la réponse à des besoins» et parce qu’il est difficile de découvrir les besoins en information. Vendredi, poussé par ces montées d’informations sur ce dossier relatif à la reprise ou pas du championnat, le président de la LFP, a donné, non seulement sa version mais aussi a fait part de ses réserves. Abdelkrim Medouar n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour dire ce qu’il a sur le cœur. Pour lui, «les résultats des consultations de la Fédération algérienne de football avec les membres de l’assemblée générale à propos de l’avenir des compétitions sont connus à l’avance». Voilà un choix de réponse qui ne serait pas du goût de l’autre partie, surtout lorsqu’il déclare que «toute l’Algérie connaît le résultat de cette consultation». Il lui semble que la meilleure manière de soigner au mieux l’image du football, est de tout ranger et faire l’économie de toutes supputations, lesquelles à l’évidence, n’auraient aucune répercussion positive sur la vie du football, puisque «la majorité choisira la troisième option», indiquera-t-il. Pourquoi cette stratégie au moment où le football national cherche à grandir et aller vers une confirmation d’un football de qualité. Medouar qui fut la cible de la part de plusieurs présidents de clubs durant les saisons footballistique, tenterait-il de soigner son image auprès de l’opinion sportive nationale ? Les observateurs évoquent une manière de se frayer un chemin, une meilleure voie qui puisse lui permettre de se démarquer de ses erreurs de gestion. Une gestion qui n’a cessé de mettre le feu à ses relations avec les présidents de clubs, et surtout par ses décisions qui avaient déçu plus d’un. Le voilà maintenant, face à ces mêmes présidents avec un autre visage, celui de l’écoute, de la compréhension et surtout de l’acceptation des critiques qui avaient juché son parcours. Lors de son passage à la Radio nationale, son discours a surpris : «Les choses sont claires : tout le monde veut l’accession sans la rétrogradation, et c’est ce que cherchent les équipes». Et d’ajouter : «Bien sûr, chaque président de club cherche son intérêt, alors que la FAF devrait rechercher l’intérêt public». Cela veut dire que le président de la Ligue fustige la FAF. Il s’affiche en homme de communication et surtout de transparence : «La dernière décision du bureau fédéral de convoquer une assemblée générale extraordinaire n’obéit pas à un cadre juridique et je ne sais pas la raison pour laquelle la FAF a insisté pour tenir une assemblée générale dans la mesure où le BF a le pouvoir de prendre des décisions, et je ne sais pas ce qui l’a empêché d’assumer ses responsabilités». Et pour consolider sa position, il dira : «J’ai dit aux membres du BF lors de la dernière réunion fin juin que cette proposition de l’AGEx risque d’être refusée par le ministère de la Jeunesse et des Sports». Il démentira le secrétaire général de la FAF, Mohamed Saâd, qui n’avait pas hésité à porter des critiques sur son instance lorsqu’il affirmait qu’aucune proposition concrète n’est venue de la LFP «je suis désolé, les déclarations du SG sont fausses, au contraire, nous avons fait des suggestions à la FAF, mais malheureusement, elle ne nous écoute pas, et les propositions doivent venir de certaines parties pour être acceptées». Il précisera que la veille de la dernière réunion du BF «nous avons fait une proposition à la FAF, juste après la dernière réunion avec les clubs des Ligues 1 et 2, la veille de la dernière réunion du BF et Mohamed Saâd m’a remis, lui-même, le rapport que j’ai lu lors du BF alors que je l’ai même discuté avec le président de la FAF». Enfin, il termine en laissant un message «à ceux qui veulent être candidat pour briguer un second mandat. Je leur dis qu’il est encore trop tôt… Les responsables des clubs ne cherchent que leur intérêt, et non celui du football national». Le clash est engagé, les mots prennent des ailes et les qualificatifs ne se rebiffent pas. Sur un ton assez sec, il affirmait «hier, ils étaient tous avec Raouraoua, puis tous avec Zetchi et demain je ne sais pas avec qui… Ils disent des choses en face, mais ils font autre chose par la suite lorsqu’ils sont en coulisse… Je ne possède aucune information sur le sujet, car je suis comme vous. Je ne suis au courant de rien puisqu’on ne m’informe pas. Mais ce que j’ai pu avoir comme informations, mardi dernier, c’est qu’une réunion du bureau fédéral pourrait avoir lieu les 28 ou 29 juillet prochain, pour annoncer les décisions officielles». Voilà un président qui n’est pas content et se dit deviner déjà la réponse. Sur un autre plan, c’est le président de la JS Saoura, Zerouati, qui monte au créneau pour annoncer, à qui veut l’entendre et le croire, que «la consultation écrite est synonyme de manipulation et populisme pour faire plaisir à des intérêts particuliers en prévision des élections de la FAF», a écrit le pensionnaire de la Ligue 1 sur sa page Facebook qui joint à son communiqué, une photo du formulaire de la consultation tout en le signant, avec le cachet du club.
H. Hichem