Vers un déconfinement estival partiel

Mosquées, plages et lieux de détente, seront rouverts

Le Président Abdelmadjid Tebboune a donné un écho positif à la demande des Algériens de pouvoir faire leurs prières à la mosquée, de même qu’il a également répondu favorablement aux millions de vacanciers qui ne peuvent se passer de la plage durant l’été.

C’est ce qui ressort du communiqué de la Présidence de la République concernant la réunion du Haut Conseil de Sécurité (HCS) tenue lundi, sous la présidence du Président Tebboune, et consacrée à l’évaluation de la situation dans le pays à la lumière des récents développements concernant la pandémie du Covid-19. Les conditions du retour des fidèles aux mosquées dans le respect des prescriptions sanitaires imposées par la pandémie, ont été examinées par le HCS. A ce sujet, le président de la République a instruit le Premier ministre à l’effet de programmer une réouverture graduelle des lieux de culte, qui sera limitée, dans une première phase, aux seules grandes mosquées d’au moins mille places, et qui soient en mesure de permettre la distanciation physique indispensable, avec comme impératif le port du masque par tous. Le président de la République a également chargé le Premier ministre de prendre les mesures qui s’imposent pour un accès graduel des citoyens aux plages, et aux lieux de récréation et de détente, en particulier dans la conjoncture estivale actuelle en tenant compte, là aussi, de l’impératif du respect des conditions sanitaires.
Il a, à ce titre, ordonné aux responsables des services de sécurité de veiller, par une présence renforcée, à l’observation sur le terrain des consignes de distanciation entre les estivants et de port du masque. Le président de la République a chargé le Premier ministre de préparer des décrets en vue de prévoir les modalités pratiques pour une application flexible de ces mesures. L’Etat restera vigilant quant au respect rigoureux de ces mesures par les citoyens, lesquelles mesures peuvent être remises eu cause en cas d’aggravation de la situation sanitaire. Il y va de la santé de tous. Il s’agit de toute évidence de l’amorce d’un processus de «déconfinement partiel», tout en maintenant un haut degré de vigilance face à la propagation du Coronavirus. Hier matin, sur les ondes de la Chaîne III dont il était l’invité de la rédaction, le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, a prévenu que si les mesures de précaution ne sont pas respectées, rien n’empêche de reconfiner à nouveau. Il a fait observer que le pays vient de subir sa seconde phase de contamination au virus, puisque, explique-t-il, des 200 cas diagnostiqués positifs au début de l’apparition de la pandémie, «nous avons frôlé les 700 cas, entraînant une saturation du nombre de lits et «quelques ennuis d’oxygène».
Mais depuis, assure-t-il, nous avons constaté que les chiffres baissent, «qu’il y a moins de sujets atteints et moins de décès». Rappelons que plusieurs wilayas côtières ont décidé d’interdire l’accès aux plages à partir du 1er juin, jusqu’à nouvel ordre, dans le cadre des mesures de lutte contre la propagation du Covid-19. La fermeture des plages et autres endroits de détente, a été justifiée par le risque accru de contamination, aggravé du fait des déplacements des populations de plusieurs régions vers les côtes. Mais tout le monde a constaté, en particulier le 2ème jour de l’Aïd El Adha, que les baigneurs ont pu se rendre dans plusieurs plages, avec une promiscuité sur le sable, les rochers et dans l’eau, contraire à toutes les mesures barrières qu’il est difficile d’imposer, alors l’épidémie était en ascension.
A propos des mosquées, le 16 juin dernier, dans un contexte sanitaire marqué alors par des résultats positifs dans la lutte contre l’épidémie de Coronavirus et la levée partielle du confinement et l’ouverture de certaines activités, la commission de la Fatwa avait mis l’accent sur l’impératif de maintenir les prières suspendues dans les mosquées «par précaution» et sur la base de l’avis émis par les experts de la santé publique. Les experts de la santé publique avaient affirmé que la conjoncture ne permettait pas l’ouverture de toutes les activités, notamment celles connaissant une forte affluence dans des espaces fermés, tels les mosquées. Les membres de la commission ont plaidé pour les conditions appropriées pour la réouverture des mosquées dans l’horizon immédiat «sans aucune crainte que ces mosquées soient à l’origine de la propagation du virus, de contamination ou des retombées désastreuses et dangereuses sur la santé et la vie spirituelle».
Lakhdar A.