Football contre pandémie

Sport – Covid-19

Les discours ne rejoignent pas les promesses et les promesses ne s’alignent pas avec les objectifs, et les objectifs censés séduire ne se précisent pas. Le football semble faire face à des tentatives de remise en cause de ses objectifs. Le mal ne se cache plus, il devient visible et les plus avertis se mobilisent pour soigner ce qui reste de leur feuille de route. Ce sport si populaire a toujours été au cœur des grands débats et souvent un miroir des enjeux.

«Une activité économique majeure, et une des très rares activités dont les règles sont fixées à l’échelle mondiale, et évoluent de la même façon dans le plus grand club professionnel anglais et dans le plus petit club amateur du Sénégal», soulignait avec force un économiste. La dernière option ne se colle pas aux clubs, à la majorité des clubs, plutôt. Le président de la Ligue de football professionnel, Abdelkrim Medouar en était une référence. Le football est bloqué, ne fabrique plus rien, ses tentatives divisent plus qu’elles ne mobilisent. Comment expliquer le revirement du président de la LFP, si ce n’est la conséquence d’un étouffement de toutes visions qui puissent redonner de la fraîcheur à ce sport. Suspendue en mars dernier en raison de la pandémie de coronavirus (Covid-19), la reprise des différents championnats était dans l’attente de la réponse du ministère de la Jeunesse et des Sports. En Europe, un groupe d’associations de supporters, apprend-t-on, vient d’ailleurs de se prononcer pour le maintien de la fermeture aussi longtemps que les spectateurs ne seront pas admis dans les stades. Même pour les grands clubs. Beaucoup de questions se posent alors : dans quels stades pourront-elles jouer ? Auront-elles des spectateurs ? Comment pourront-elles rentabiliser leurs activités? «Pour l’épreuve populaire de l’édition 2019/2020, le bureau fédéral n’a pu se prononcer sur cette question car il est en attente d’une suite à donner par la tutelle, compte tenu de la spécificité de cette compétition», a indiqué l’instance fédérale mercredi dans un communiqué repris par l’APS.

Président de la FAF : la Coupe d’Algérie ferait exception
S’agissant de la Coupe d’Algérie, elle est suspendue depuis mars dernier à l’instar du championnat, à l’issue des quarts de finale (aller), disputés les 10 et 11 mars. Les clubs qui restent encore en lice sont le CABB Arréridj, l’ES Sétif, l’US Biskra, le WA Boufarik, l’USM Bel-Abbès, l’Amel Boussaâda, le Paradou AC et l’ASM Oran. Pour le président de la FAF, Kheireddine Zetchi «la Coupe d’Algérie sera également soumise à l’approbation de l’assemblée générale, mais son organisation est possible par rapport au championnat, dont la reprise est difficile au vu de la situation sanitaire actuelle. Dame Coupe sera jouée même en guise de préparation en vue de la saison prochaine», a-t-il indiqué sur les ondes de la Radio nationale.

Les autres clubs…
Des clubs relevant de la Ligue nationale de football amateur et de la Ligue inter-régions, «se considérant lésés par les règles de départage appliquées dans les cas d’égalité», ont introduit des recours pour «être rétablis dans leurs droits», a rapporté mercredi la Fédération algérienne sur son site officiel. «Sur demande du président de la FAF, Kheïreddine Zetchi, les membres du bureau fédéral ont reçu les présidents et représentants des clubs relevant de la LNFA et ceux de la LIRF se considérant lésés par les règles de départage appliquées dans les cas d’égalité. Les débats se sont déroulés dans une ambiance détendue et empreinte de démocratie et de franchise. Les dossiers de ces clubs seront traités par la Commission fédérale de recours», indique la fédération dans un communiqué. L’autre question qui figure dans les registres des protestations figurent celles des clubs du JS Haï Djabel et CRB Dar El-Beïda (LNFA) ainsi que de l’ES Berrouaghia, du CRB Hennaya, de l’ARB Ghriss, du SA Sétif et de l’AB Barika (LIRF) qui font savoir leur rejet quant à la décision de ne pas bénéficier d’accession, dans le cadre du léger remaniement du nouveau système pyramidal de compétition, appliqué à l’issue de la consultation écrite initiée par la FAF auprès des membres de son assemblée générale pour décider du sort de la saison 2019-2020, finalement arrêtée à cause de la pandémie de coronavirus. Reste à connaître les décisions qui seront prononcées par la Commission fédérale de recours. Autrement dit, «si le droit à tous de jouer et d’assister à son spectacle revient, le football retournera à son mode de fonctionnement d’aujourd’hui. Et si ce droit ne revient pas, il disparaîtra, remplacé par des jeux vidéo plus vrais que nature». Ainsi va le football.
H. Hichem