Un acquis pour les artistes

L’animation culturelle sur la toile

L’animation culturelle et artistique virtuelle occupe une place proéminente sur le web et les réseaux sociaux cet été à Annaba notamment avec le confinement à domicile, dans le cadre des mesures de lutte contre le Covid-19 et la suspension des activités artistiques et culturelles qui avaient pour habitude de drainer les foules.

«Pour que l’artiste perpétue sa mission de sensibilisation, essentiellement durant cette crise sanitaire exceptionnelle, il a fallu faire preuve d’inventivité pour préserver le lien avec le public en exploitant la Toile et créer une ambiance récréative et divertissante, mais aussi pour véhiculer des messages de sensibilisation et de prévention», a affirmé à l’APS, le directeur du théâtre régional de Annaba, l’artiste Abdelhak Benmaârouf. «Le défi pour les artistes de Annaba durant cette pandémie qui a affecté le monde entier est de jeter des passerelles interactives virtuelles pour s’introduire, à travers l’image et le son, dans les foyers afin d’offrir du divertissement aux enfants mais aussi aux familles avec un éventail de programmes artistiques et de sensibilisation, en plus de divers concours visant à créer un lien virtuel avec tous les membres de la famille», a ajouté M. Benmaârouf.
A la faveur de ces actions innovantes, le théâtre régional de Annaba a investi les foyers avec des représentations théâtrales quotidiennes diffusées sur les réseaux sociaux, en particulier sur la chaîne YouTube du théâtre qui propose depuis les quatre derniers mois, des représentations théâtrales pour enfants et d’autres destinées aux adultes, à raison de deux représentations par jour, a souligné la même source. M. Benmaârouf a fait savoir, par ailleurs, qu’en plus des productions propres au théâtre régional de Annaba, ce dernier a fait appel à d’autres œuvres théâtrales produites par le théâtre national algérien et d’autres théâtres régionaux, en plus des œuvres de certaines associations et coopératives culturelles activant dans le quatrième art, afin d’animer et enrichir son espace virtuel. Dans ce contexte, en vue d’atteindre un degré d’interaction culturel élevé via le web, le théâtre régional de Annaba a lancé des concours parallèlement aux représentations théâtrales et les actions de sensibilisation relatives à la situation sanitaire exceptionnelle prévalant actuellement, notamment «Masrah El Aîla», une sorte de mini monologues dédiés à la pandémie de coronavirus, filmés à l’aide d’un Smartphone, a-t-il détaillé.
Cela, confie-t-il, en plus d’un autre concours intitulé «Ridae El masrah» consacré à la meilleure photographie reflétant la réactivité des enfants vis-à-vis des représentations théâtrales virtuelles suivies au sein du foyer, en plus d’autres concours de dessin et de contes populaires. Selon M. Benmaârouf, le théâtre régional de Annaba a réussi, à travers ces activités novatrices, à «briser l’isolement et à transformer le confinement en un moment de communion entre les adultes et les plus jeunes», en particulier l’animation «Ahkili Hidjaya», qui a permis à des jeunes de raconter des histoires de notre riche patrimoine, avec le concours de leurs parents. Il a assuré, en ce sens, que les membres du comité d’organisation de ces manifestations ont précisé que ces activités virtuelles ont recueilli plus de 15 000 followers.

Manifestations virtuelles sur le cinéma et la photographie
En plus de divertir les internautes et briser le mur de l’isolement généré par cette situation sanitaire exceptionnelle, les activités virtuelles concoctées à Annaba ont donné lieu à d’autres manifestations culturelles virtuelles consacrées au septième art et à la photographie, a indiqué, pour sa part, Dalil Belkhoudir, réalisateur à l’origine du festival virtuel international du court-métrage. A cet égard, M. Belkhoudir a estimé que «l’initiative novatrice de lancer un festival virtuel du court-métrage en avril dernier s’est imposée en devenant une manifestation virtuelle mensuelle et un espace de communication et d’échanges entre les professionnels du cinéma, mais aussi une occasion de former et stimuler les talents dans le domaine du cinéma et de la production de courts-métrages».
Selon lui, le nombre croissant des participants de l’intérieur et de l’extérieur du pays, passant de 20 courts métrages durant la session d’avril à 33 durant celle de juin, traduit bel et bien «l’accueil favorable qu’a reçu cette initiative par la famille du septième art, en particulier les amateurs de cinéma pour lesquels la manifestation constitue une opportunité de formation et d’apprentissage en échangeant notamment à distance avec des professionnels de la photographie, du montage et de la réalisation».
La photographie est également à l’honneur à travers des activités culturelles et artistiques virtuelles matérialisées par une animation intitulée «Le Salon virtuel de la photographie», qui a vu la participation, via le web, de pas moins de 1 112 photographes de 22 pays, notamment l’Algérie dont les œuvres ont porté sur le confinement instauré dans différentes régions du pays, a fait savoir le photographe Ahmed Hamel, à l’origine de cette initiative. Selon M. Hamel, les nombreuses photographies exposées durant ce Salon virtuel, dont des photos du Sud de l’Algérie et de pays arabes et africains, ont mis en exergue le confinement imposé par la pandémie de Covid-19 qui a boosté la créativité de ces artistes, et le bon usage des réseaux sociaux par les jeunes.
R. C.