Accalmie à Bamako et appels au rétablissement de l’ordre constitutionnel

Mali

Les Maliens tentent de retrouver une vie normale, au troisième jour de la démission forcée du président Keita, mais restent «mobilisés» pour assurer une transition démocratique fluide, au moment où les appels au rétablissement de l’ordre constitutionnel se multiplient. Jeudi, la capitale Bamako était plutôt calme et silencieuse.

Les habitants vaquaient à leurs occupations quotidiennes malgré les interrogations soulevées sur l’issue des événements. En effet beaucoup de Maliens ne cachent pas leurs craintes de ce que sera l’après IBK. En dépit du fait que le départ du président Ibrahim Boubacar Keita, soit revendiqué par les manifestants depuis juin dernier, son renversement par un coup de force sera difficile pour le Mali qui traverse déjà une grave crise sociopolitique, estiment des observateurs. Les évènements politiques récents au Mali font douter sur la finalité de ce coup de force, condamné par la communauté internationale. Le Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), qui mène depuis presque trois mois le mouvement anti-IBK, a affirmé dans une déclaration «sa mobilisation et détermination jusqu’au couronnement de sa lutte patriotique pour la restauration d’un Mali démocratique doté d’une gouvernance responsable et vertueuse».
Le mouvement dit demeurer «profondément attaché à la démocratie comme mode de dévolution et d’exercice du pouvoir», d’où son projet d’entreprendre toutes les initiatives pour que le pays puisse amorcer une véritable refondation de son système politique et de gouvernance, à travers l’ouverture d’une transition républicaine. M5-RFP compte tenir un grand rassemblement vendredi sur la place de l’Indépendance à Bamako pour rendre hommage à la lutte du peuple malien. Son leader, l’Imam Mahmoud Dicko, estime qu’«il est arrivé au terme de sa mission». Sur le terrain, le porte-parole des militaires mutins, le colonel-major Ismaël Wagué, a annoncé mercredi une série de mesures, dont la fermeture immédiate des frontières terrestres et aériennes du pays jusqu’à nouvel ordre, et un couvre-feu instauré de 21h à 5h.
Le colonel Assimi Goita, qui s’est présenté comme le président du Comité nationale pour le salut du peuple (CNSP), a déclaré que «le Mali se trouvait dans une situation de crise socio-politique et sécuritaire». Ce commandant du Bataillon autonome des forces spéciales du Mali (BAFS) qui aurait participé à toutes les opérations ayant conduit au renversement d’IBK a rencontré mercredi, les secrétaires généraux pour leur assurer le «soutien» des mutins à la continuité des services de l’Etat.
R. I.