Accords tripartites visant à lutter contre l’immigration clandestine africaine

Coopération tripartite Tunisie-Italie-Europe

L’Union européenne (UE) a mobilisé une enveloppe de 10 millions d’euros, soit 32 millions de dinars pour aider la Tunisie à acquérir des vedettes gardes-côtes et du matériel nécessaire pour lutter contre l’immigration irrégulière qui a refait surface ces derniers temps.

Selon la commissaire européenne chargée des Affaires intérieures, Ylva Johansson, qui s’exprimait aux médias, la mobilisation de fonds vise à lutter contre la traite des êtres humains, en allusion aux réseaux de passeurs actifs dans le domaine de la migration clandestine. «L’UE va apporter tout l’appui nécessaire à la Tunisie pour engager des réformes économiques stratégiques», a-t-elle promis. Sur la même longueur d’onde, la ministre italienne de l’Intérieur Luciana Lamorgese a jugé insuffisante la mise en place d’une approche sécuritaire pour lutter contre la migration irrégulière, estimant que la Tunisie mérite tout le soutien pour mener à bien son plan de développement. De son côté le ministre italien des Affaires étrangères Luigi Di Maio, a prévenu que les migrants arrivant en Italie de manière irrégulière seront rapatriés illico presto. Une séance de travail tripartite Tunisie-Italie-Europe a eu lieu dans la mi-août 2020 au palais de Carthage, sous la présidence du chef de l’Etat Kaïs Saied.
Elle a été notamment consacrée à l’examen de la question migratoire. La délégation euro-italienne comportait outre le ministre italien des Affaires étrangères et le commissaire européen à l’élargissement et la politique de voisinage, la ministre italienne de l’Intérieur Luciana Lamorgese et la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson. Les migrants arrivant en Italie de manière irrégulière seront rapatriés, a averti, à Tunis, le ministre italien des Affaires étrangères Luigi Di Maio, à l’issue d’une séance de travail Tunisie-Italie-Europe, présidée par le chef de l’Etat Kaïs Saied au palais de Carthage. Selon la secrétaire d’Etat chargée de la gestion du département des Affaires étrangères, Selma Ennaifer, le président Kaïs Saied a indiqué que la mise en place d’une approche de développement global encourage les migrants à ne pas quitter leur pays d’origine et «la pleine détermination de la Tunisie à développer la coopération avec toutes les parties concernées pour trouver des solutions à ce phénomène».

Le Président Kaïs Saied plaide pour un accord global avec l’Italie
«Cet accord devrait permettre aux jeunes tunisiens de circuler en Europe de manière légale », a-t-il précisé, en présidant au palais de Carthage une séance de travail tripartite Tunisie-Italie-Europe. Selon la même source, le Président a formé l’espoir de voir l’Union européenne et l’Italie continuer à développer leur coopération avec la Tunisie, notamment sur le plan économique, et ce en vue de créer un espace euro-méditerranéen pacifique sûr et prospère. Le commissaire européen à l’élargissement et à la politique de voisinage Olivér Várhelyi, a fait part de la volonté de la commission européenne de renforcer la coopération avec la Tunisie à travers la création de nouveaux postes d’emploi et de nouveaux métiers pour les jeunes tunisiens. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la mise en place d’approches conjointes et multipartites pour le traitement des principales questions liées au développement économique solidaire, à la sécurité et à la crise provoquée par le nouveau coronavirus. Le président de la République avait rencontré, en juillet dernier, la ministre italienne de l’Intérieur Luciana Lamorgese. Les deux parties avaient abordé des questions liées à la migration clandestine, notamment après l’augmentation du flux migratoire vers la péninsule italienne à partir des côtes tunisiennes, a-t-on informé.
Oki Faouzi