L’ANIE relèvera le défi du référendum

Révision constitutionnelle

Dans un contexte dominé par les contraintes imposées par la situation sanitaire créée par l’épidémie de Coronavirus, Mohamed Chorfi, président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), a tenu à rassurer, hier matin, l’opinion publique, quant à l’état de préparation de l’ANIE face à l’échéance du 1er novembre prochain, date fixée par le Président Abdelmadjid Tebboune, pour le référendum sur la révision constitutionnelle.

Mohamed Chorfi pense que le président de la République convoquera la commission électorale, au plus tard le 16 septembre, pour être dans les délais de 45 jours avant la date du référendum. La période de deux mois et quelques jours qui précèdent la tenue du référendum ne constitue pas un obstacle quant à l’accomplissement du rôle de l’ANIE, a-t-il affirmé sur les ondes de la Chaîne I de la radio algérienne, dont il était l’invité du matin. Bien que ce délai soit court, l’Autorité est prête à relever le défi, a-t-il indiqué. Il fait constater que le défi du 1er novembre comporte plus d’un symbole, notamment la détermination d’un groupe de moudjahidine à affronter les forces de l’OTAN. Il fait observer que la réussite de l’élection présidentielle du 12 décembre 2019, aux plans technique et politique, signifie la confirmation des capacités de l’ANIE. Pour Mohamed Chorfi, le président de la République dispose d’un personnel qui a les compétences, la volonté, l’engagement, ainsi que le patriotisme, pour relever le défi.
Il a expliqué que la pandémie du Coronavirus avait empêché la tenue du référendum dans les délais promis par le président de la République, ajoutant que l’annonce de la date n’était pas une surprise d’autant plus que nous avons appris à vivre avec la Covid-19, a-t-il souligné. S’agissant du rapport qu’il a remis au président de la République, Chorfi a indiqué qu’il contient des détails sur les capacités de l’autorité et sa situation financière afin qu’elle joue pleinement son rôle. S’exprimant sur le rôle des nouvelles technologies dans l’organisation du référendum, il s’est dit favorable surtout qu’elles ont démontré leur efficacité dans la protection de l’information et dans l’assainissement des listes électorales, lors de la tenue de la dernière élection présidentielle. Selon lui, il n’y a aucun empêchement au recours à ces technologies pour pallier au manquement des moyens humains. Une commission dirigée par deux ingénieurs a mis au point une application pour les inscriptions à distance.
Mais, Mohamed Chorfi a exclu le recours au vote par Internet. «Il peut être objet de fraude, comme l’ont montré les expériences dans d’autres pays», a-t-il fait remarquer. Le président de l’Autorité en charge des élections a fait savoir que le président de la République a pris la décision de créer «une commission gouvernementale chargée d’accompagner et assister sur le plan logistique et technique l’ANIE». Le Premier ministre conduira les consultations pour la constitution de cette commission et en rendra compte au président de la République, avant qu’elle ne devienne opérationnelle. Il ne s’agit pas d’une ingérence du gouvernement de cette commission dans les prérogatives de l’Autorité électorale qui est indépendante comme son nom l’indique. Au contraire la mise en place de cette commission va accompagner les membres de l’ANIE sur le plan technique et logistique et leur permettra de se consacrer à leur mission principale: la protection des voix des électeurs et la garantie de la transparence du scrutin.
Rappelons que le Président Tebboune a reçu lundi Mohamed Chorfi qui lui a présenté un exposé sur les préparatifs en cours pour l’organisation des échéances électorales programmées, à commencer par le référendum sur le projet de révision de la Constitution. C’est au cours de cette rencontre et, à la lumière des consultations du président de la République avec les parties concernées, que le Président Tebboune a décidé de fixer la date du 1er novembre 2020 pour la tenue de ce référendum. Pour le Président Tebboune «l’Algérie nouvelle a grand besoin d’adopter une nouvelle attitude où les actes et les paroles se correspondent et où les bons comportements et le dévouement dans le travail se conjuguent. L’Algérie a grand besoin de bases solides sur lesquelles reposera la Constitution consensuelle dont l’esprit est inspiré de la Déclaration du 1er novembre, une Constitution qui nous rassemblera et nourrira l’espoir en l’Avenir».
Lakhdar A.