L’été du Club des Pins

Saison estivale :

La saison estivale 2020 n’aura duré «officiellement» qu’à peine plus de deux semaines, réduite à cause du dispositif de lutte contre la pandémie de la Covid-19 qui comportait l’interdiction d’accès aux plages jusqu’au 15 août, bien qu’en beaucoup d’endroits du littoral algérien, cette mesure n’a pas été respectée par de nombreux baigneurs qui ont fréquenté les petites plages de sable et les criques comme si elles étaient une exception dans l’application de la loi.

Ce qui aura marqué également cette saison estivale, c’est surtout l’ouverture à tous les Algériens de la plage du Club des Pins, qui était réservée, depuis 30 ans, aux locataires de cette résidence d’Etat à Alger. Pour aller prendre un bain au Club des Pins, il fallait avoir du «piston» ou être invité par un résident de ce lieu fermé et protégé de toute intrusion. On appelait cela la «carte d’accès». Plus personne n’a plus besoin de recourir aux «services» d’un résident ou d’une autorité quelconque pour obtenir cette carte d’accès et aller prendre un bain au Club des Pins et bronzer sur son sable fin. Le Président Abdelmadjid Tebboune a décidé l‘accès libre et à tous au Club des Pins depuis le 21 août 2020. En familles ou en bandes de potes ou de copines, les Algériennes et les Algériens n’ont pas attendu pour prendre d’assaut ce lieu devenu mythique et symbole des privilèges accordés à leurs «clientèles» par les pouvoirs depuis 1990. Seule contrainte imposée aux vacanciers : un protocole sanitaire strict a été mis en œuvre au niveau de la plage, notamment le port obligatoire du masque et le respect de la distanciation physique. Autre contrainte : la capacité du parking.
Les plus heureux, sans doute, sont les habitants de Staouéli qui étaient des habitués de cette plage avant qu’elle ne soit réservée qu’à une catégorie d’Algériens. Depuis le 21 août, d’autres plages réservées ont été ouvertes sous la pression des riverains, comme c’est le cas, d’après un site d’informations, de plages à Ain Bénian, qui avaient été accaparées par des propriétaires de villas érigées au bord de la mer, qui ont illégalement «muré» l’accès à la plage. Les murs ont été abattus et la voie rendue libre, comme avant. C’est sans doute la grande leçon de cet été 2020, le premier été de l’Algérie nouvelle en construction qui consacre l’Etat de droit. Mais, malheureusement, tâche sombre dans le tableau estival : les noyades. Rien que durant la période du 23 au 29 août 2020, les agents chargés de la surveillance ont effectué 8.326 interventions 28 décès par noyade, dans 12 wilayas côtières (8 noyades dans la wilaya de Mostaganem), dont 17 survenus dans des plages interdites à la baignade.
L. A.