Le ton monte entre Trump et Biden

Présidentielle aux Etats-Unis

Donald Trump et son rival démocrate Joe Biden ont échangé de vives critiques lundi en entrant dans la dernière étape de la campagne pour la présidentielle américaine, qui se joue dans un pays à vif.

En ce jour de fête du Travail, ouvrant traditionnellement la dernière phase, intense, des présidentielles, le candidat démocrate à la Maison Blanche, sa colistière Kamala Harris et le bras droit de Donald Trump, Mike Pence, se sont rendus dans deux Etats appelés à jouer un rôle clé le 3 novembre : le Wisconsin et la Pennsylvanie. Comme s’il ne voulait pas rester sur la touche, le tempétueux dirigeant républicain, devancé par Joe Biden dans les sondages a, lui, convoqué par surprise une conférence de presse à la Maison Blanche. Frappés par la pandémie de Covid-19 qui a fait plus de 185.000 morts et mis l’économie à genoux, les Etats-Unis sont aussi secoués par un mouvement historique de protestation contre le racisme et les violences policières, qui dégénère parfois en émeutes, et par des manifestations pro-Trump, comme celle organisée lundi à Portland, dans l’Oregon, où plus de 300 véhicules ont défilé.
Un cocktail potentiellement explosif, comme lors de récents rassemblements endeuillés par des tirs, à Portland et Kenosha dans le Wisconsin. Tous les coups sont permis Dans ce contexte, Donald Trump a fait du rétablissement de «la loi et l’ordre» le cœur de son message de campagne. «Biden veut livrer notre pays au virus, il veut livrer nos familles aux violentes hordes d’extrême gauche et nos emplois à la Chine», a-t-il encore lancé lundi. En faisant miroiter l’arrivée d’un vaccin contre le nouveau coronavirus et un rebond «fantastique» de l’économie juste avant l’élection, le Président américain a aussi mis en garde contre Joe Biden et «les démocrates radicaux» qui feraient «immédiatement s’effondrer l’économie». Il a accusé son rival et sa colistière Kamala Harris de politiser la recherche d’un vaccin contre le Covid-19, après que cette dernière a affirmé qu’elle ne «croirait pas» la seule parole du Républicain. «La Chine profite des gens stupides, et Biden est quelqu’un de stupide», a aussi déclaré le 45e président des Etats-Unis. Soulignant ses liens avec les syndicats, rappelant ses origines modestes, Joe Biden s’est lui rendu lundi en Pennsylvanie pour rencontrer des dirigeants syndicaux, dont le président de la plus grande fédération américaine AFL-CIO, Richard Trumka.
Donald Trump «a été trop lâche pour s’attaquer au Covid» car il craignait une chute de la Bourse, a accusé l’ancien bras droit de Barack Obama. Alors que la mobilisation des ouvriers, que le milliardaire républicain avait largement séduits en 2016, sera clé le 3 novembre, il a ajouté que la présidence Trump avait surtout bénéficié à «ses amis riches». Si la campagne s’intensifie, elle reste loin du rythme frénétique traditionnel à cette période. Après des mois de confinement puis de déplacements très limités, l’agenda sur le terrain de l’ancien vice-président de Barack Obama, 77 ans, reste plus léger que celui de Donald Trump qui, à 74 ans, organise des discours en plein air devant des centaines de partisans et répond bien plus souvent, comme lundi, aux questions des journalistes.
R. I.