Plusieurs responsables locaux sur la sellette

Halte à la mauvaise gestion !

Les dernières sorties de terrain des membres de l’exécutif de différentes wilayas et daïras du pays pour des interventions ou préparations d’opérations d’assainissement ne sont pas passées inaperçues auprès du public. D’Est en Ouest et du Nord au Sud jusqu’aux confins des régions de l’extrême-Sud du pays l’on a apprécié à leur juste valeur les conséquences des inondations et autres crues d’oueds enregistrées ces dernières semaines. Il en a résulté des suspensions de fonctions de nombreux fonctionnaires prononcées à leur encontre pas le président de la République Abdelmadjid Tebboune.

C’est que ces inondations ont été exceptionnelles en pareille période. Elles ont également mis à rude épreuve les travaux d’assainissement engagés sur les structures des wilayas et des communes. C’est dire qu’actuellement, le temps est au contrôle au jour le jour des infrastructures réalisées pour assurer la bonne circulation des eaux pluviales et l’évacuation des eaux boueuses. Effectués en amont et en aval des sites urbains et agricoles, ces travaux ont permis de réguler la fureur des eaux de pluie. Comme ils ont charrié tout ce qui pouvait l’être vers la mer grâce à des travaux d’assainissement. A voir le nombre de dépôts de décombres laissés faute de prise en charge, de dépôts de gravats livrés à «abandon des gravats et autres charriés vers la mer, l’on a l’impression que les travaux d’assainissement réalisés s’essoufflent». Pour preuve, l’écroulement de nombre d’entre-eux et les dégâts qu’ils ont causés avec les dernières trombes de pluie et de boue auxquelles étaient confrontées les populations de la majorité des régions du pays. Notamment, celles où des infrastructures ont été réalisées sur le terrain par des entreprises censées être spécialisées des travaux hydrauliques et d’assainissements.
Au-delà de ces infrastructures, il y a les services de l’hydraulique des différentes régions qui s’emploient à appuyer techniquement les sociétés rurales aux abords des oueds. Ils se sont employés à mettre en œuvre des ouvrages de secours réalisés avec des moyens exploités en deçà de ceux attendus. Ce qui explique le nombre très réduit des mises en application de plan Orsec au lendemain des dernières intempéries. Elles ont été caractérisées par des pluies orageuses un peu partout à travers différentes régions du pays. Il y en a eu même là où les agriculteurs, appréhendaient la sécheresse. C’est donc avec un ouf de soulagement, que le monde agricole a accueilli ce qui paraissait être des pluies bienfaitrices. Elles ont tout de même causé des dégâts et créé des sinistres parmi un grand nombre d’habitants et de terres agricoles dans les 48 wilayas. Cette situation a imposé aux autorités locales de déclencher des alertes sous forme de mini-plans Orsec pour venir en aide aux populations sinistrées.
Ce pourquoi, les acteurs locaux ont décidé de participer à la lutte contre les inondations. Derrière ces actes de solidarité se révèlent aussi des batailles locales entre leaders de partis politiques en quête de dividendes dans la perspective des prochains rendez-vous électoraux. D’où la multiplication des sorties des organisations au lendemain des dégâts causés par les pluies. Que ce soit dans les cités, dans les quartiers, bidonvilles, daïras jusqu’aux lointains villages situés dans les zones d’ombre, partout se multiplient les élans de solidarité. Ils ont été mis en place pour soulager les sinistrés des inondations. Ces derniers scrutent le ciel avec anxiété et attendent les aides des «bienfaiteurs» locaux pour espérer un quotidien moins dur. Il reste que derrière les opérations de secours se cachent aussi des perspectives électorales. C’est qu’elles sont nombreuses les communes a, au fil des difficultés quotidiennes créées par les mauvaises conditions de vie, avoir connu des journées mouvementées avec en toile de fond une rivalité politique.
Ces communes ne peuvent plus admettre les lenteurs des travaux sur les ouvrages d’évacuation des eaux dans leurs rues et habitations. Leurs habitants ont décidé de faire appel aux responsables locaux sur la nécessité d’accélérer les chantiers. «Comment peut-on concevoir des opérations de secours strictement limitées à l’apparition de responsables sur le plateau de télévision alors que ces mêmes responsables ne font rien pour y mettre un terme ?», affirme un des élus d’une wilaya de l’Est du pays dont une commune a été gravement touchée par les dernières inondations. Elles sont nombreuses les wilayas à annoncer des aides financières importantes à plusieurs de leurs communes concernées par le problème de l’assainissement. Tout a été fait pour un appui direct aux populations sinistrées sur la base des rapports des walis, chefs de daïra, P/APC pour l’acquisition d’équipements supplémentaires destinés à l’évacuation des eaux de pluie. Les structures locales concernées avaient appelé à l’implication des acteurs locaux pour venir en aide aux populations éprouvées par les inondations et les conséquences du Covid-19.
A. Djabali