Covid-19 et rentrée scolaire, l’équation compliquée du gouvernement

Le prochain Conseil des ministres en fixera la date définitive

La date définitive de la rentrée scolaire 2020/ 2021, fixée préalablement, pour le 4 octobre, sera décidée lors du prochain Conseil des ministres, a fait savoir, hier, le ministre de l’Education nationale, Mohamed Ouadjaout, lors de la rencontre de concertation avec différents syndicats du secteur et des associations de parents d’élèves. Elle a fait l’objet d’un large et riche débat qui s’est soldé par l’émission d’une liste de propositions, avancées par chaque partie en prenant compte de la situation épidémiologique et des moyens à dispositions de chaque région du pays.

Dans ce contexte, le ministre a suggéré l’allégement du volume horaire de 45 minutes et la division des classes de cours en deux groupes, l’un le matin et un autre le soir, en fonction des moyens disponibles dans chaque région. Toutefois, cette proposition n’a pas fait l’unanimité auprès du Cnapeste qui dit «favoriser une solution nationale et commune», tandis que l’Association nationale des parents d’élèves a approuvé l’approche du ministère et a appelé à «reprendre les cours rapidement». Au terme de cette séance de dialogue, un document listant toutes les propositions devra être déposé sur la table du gouvernement et soumis à un débat au cours du prochain Conseil des ministres. Le sort de cette rencontre scolaire sera connu la semaine prochaine. En attendant, les enseignants et les parents d’élèves devront rebattre leurs cartes et se concerter pour réussir à surmonter cette épreuve difficile et accompagner au mieux les élèves dans cette rupture qui a duré près de sept mois.
«Le ministère a étudié toutes les hypothèses pour assurer une rentrée scolaire 2020/2021, mais nous n’avons pris aucune décision, préférant vous écouter en tant qu’acteurs, ouvrir un dialogue avec vous et les parents d’élèves et soumettre les propositions au gouvernement qui doit décider en dernière instance», a déclaré le ministre lors de son allocution d’ouverture du dialogue. Une dernière ligne droite avant que le gouvernement ne statue sur la rentrée scolaire 2020/2021, perturbée par la crise du Covid-19. Dans ce flou et face à ces nombreuses incertitudes qui entourent cette rentrée, les parents et les élèves sont dans la tourmente et s’accrochent à la décision qui découlera du Conseil des ministres. Certains parents gagnés par l’anxiété ne cachent pas leurs inquiétudes et préoccupations quant à l’impact de cette rupture sur leurs enfants qui commencent à oublier tout ce qu’ils ont appris durant les quelques mois de cours. D’autres semblent plus sceptiques et réticents quant au retour de leurs enfants en cours la menace du Covid-19, et ce, malgré la stabilisation de la situation sanitaire, mais le risque de contamination demeure omniprésent, notamment, dans les espaces communs. Conscient de toute cette situation qui divise les parents et les syndicats, le ministère de l’Education affirme son engagement à mettre en place tous les moyens nécessaires pour endiguer la progression du Covid-19 dans les écoles, faisant part, dans ce sens, de sa volonté d’étudier toutes les propositions et d’en discuter avec les différents syndicats des activités de la prochaine rentrée et du volume horaire y afférent. Il a suggéré, d’ailleurs une semaine de cours de six jours, de samedi à jeudi, avec des horaires plus flexibles.
«La durée des cours sera de 45 minutes et les classes seront divisées en deux groupes, l’un le matin l’autre le soir», a-t-il ajouté et s’est dit favorable à toute autre proposition adaptée au contexte particulier de chaque région. La proposition du ministre de l’Education n’a pas convaincu Méziane Mériane, président du Snapeste , qui a exprimé des réserves et ses doutes quant à l’apparition de déséquilibre d’apprentissage entre les différentes régions, recommandant de trouver une solution nationale et commune. De son côté, Mme Djamila Khiar, présidente de l’Organisation nationale des parents d’élèves a adhéré à la proposition du ministère, appelant à «reprendre rapidement les cours en révisant le volume horaire des cours». Cette année, la crise du nouveau Coronavirus a eu raison d’une rentrée scolaire prévue habituellement au début du mois de septembre de chaque année. Après le report de la date initiale fixée pour le 4 octobre prochain par le gouvernement, par souci de la santé des élèves et de leurs parents, l’opinion publique aussi exprime son désarroi quant à cette situation inédite.
Samira Takharboucht Voir sur Internet www.lnr.dz.com