Tourner le dos au passé, est-ce possible ?

Football

Amar Bahloul aime jouer avec les mots qui mettent dans l’embarras et les clubs et les médias.

Le «peut-être» de la fin de saison en juin 2021, prononcé au terme de la réunion du bureau fédéral, tenue dimanche après-midi au siège de la Fédération algérienne de football à Dély Ibrahim, dérange, notamment lorsqu’il déclare que «la date exacte n’a pas encore été fixée, mais nous espérons terminer la saison au mois de juin». On est encore dans le doute. Rien n’est officiel. La pandémie est certainement la barrière qui pourrait tout remettre en cause. Un «non» annoncé dans l’immédiat, aurait été mieux accueillie par les gestionnaires des clubs. La reprise qui a échappé à cette crise du Covid-19, le serait-elle pour la fin de la saison ? Pour Bahloul, «le coronavirus pourrait générer le report de certains matches, surtout si certains joueurs sont testés positifs au Covid-19, ce qui pourrait repousser la fin de la saison au-delà du mois de juin». Deux hypothèses sont là, alignées mais sans connaître laquelle des deux est certaine.
Une reprise dans le doute et une crise qui ne toucherait que quelques clubs, les autres par sûr. Mais il peut toutefois conduire à terme sa feuille de route, en l’occurrence «tout sera mis en œuvre pour que les matches se jouent dans les temps… et permettre ainsi à la saison de s’achever dès le début de l’été». Voilà un agenda qui ne rassure personne, il y aura tout un travail de préparation qui risque de tomber à l’eau. Tout cela n’est pas encore clair. Ce n’est certes pas la faute à la FAF, mais quelque chose incite les patrons des clubs à aller chercher à leur manière la bonne réponse. Le football est connu de tous. Ce n’est plus un championnat de quartier, mais il s’agit, et ils ne cessent de le rappeler, d’une compétition professionnelle. Les plus engagés sur le terrain ne veulent plus perdre de temps, ils disent être prêts à jouer un calendrier du début à la fin, sans interruption et pas à moitié. Les empreintes du passé des saisons ne se sont pas effacées, et elles ne le seront pas.
Dans toutes les discussions et débats, ce sujet revient sur la table et contamine tout le monde, puisque c’est tout le monde qui veut une solution définitive, et dont la majorité est prête à respecter. Pour l’instance qui cache à peine son inquiétude, elle a eu sa part de stress et ne souhaiterait pas rester longtemps dans cette situation. Qu’en est-il des supporters qui attendent derrières les portails des stades ? Eux sont en butte à d’autres angoisses. Insécurité, violence, précarité et pandémie qui étouffent la moindre quiétude. C’est un autre dossier qu’il va falloir intégrer dans cette situation qui soumettra les clubs à un calendrier inédit car «ils devront jouer deux matches par semaine pour pouvoir honorer les 38 journées inscrites au calendrier de cette saison», mais selon Bahloul «il n’y a pas d’autre choix que de faire avec. Ce sont les clubs qui ont choisi cette formule de compétition, et ils devront donc en assumer les aléas», en promettant cependant «de les accompagner» et de les «aider à faire face à d’éventuelles difficultés».
La saison qui se veut nouvelle, se doit d’échapper à l’anxiété, et à la peur de l’incertain. Alors que les caisses se vident et la création de valeur s’érode, et les mêmes revendications ne s’éloignent pas trop, immanquablement, cette spirale se déclenche si de nouvelles dispositions intelligentes, donc efficaces, ne sont pas prises au risque de remettre le compteur à zéro, ce qui ne figure pas au programme de la nouvelle saison footballistique. Une campagne serait la bienvenue avant le coup d’envoi pour conduire un vrai projet commun à même de redresser le football et mobiliser, gestionnaires et joueurs, avec comme observateurs les médias. Sinon comment réduire le volumineux dossier de la Commission de résolution des litiges qui «a traité près de 600 dossiers cette année, selon Bahloul, et d’ajouter que le montant des arriérés qui sera versé par l’EPTV à la Ligue de football professionnel pour les saisons 2018-2019 et 2019-2020 s’élève à environ 55 milliards de centimes».
H. Hichem