Rezig table sur la Zlecaf pour stimuler la croissance économique

Relever le défi d’une zone de libre-échange africaine inclusive

L’Algérie se dit être fin prête pour intégrer la zone du libre-échange continentale pour l’Afrique (Zlecaf), en se mettant au diapason des aspirations des pays membres qui souhaitent faire de cet espace la plus vaste zone de coopération et de libéralisation des échanges commerciaux. L’objectif serait d’agrandir la communauté économique régionale et stimuler les bénéfices, mais surtout répondre aux contraintes des déséquilibres du commerce extérieur et se libérer de la dépendance à l’occident. Même si les potentialités ne se répartissent pas de façon uniforme, l’enjeu demeure très important pour l’économie nationale.

Dans une déclaration à la presse, le ministre du Commerce, Kamel Rezig a affirmé la disposition de son département pour accélérer la réalisation des zones franches dans le Sud du pays. La plaque tournante des échanges commerciaux à l’avenir. Des mesures incitatives pour le développement des régions frontalières du Sud du pays sont mises en place par le ministère de tutelle. Parmi ces mesures, «la levée du gel sur le retrait des registres de commerce liés aux activités commerciales pour la distribution en gros de tous les produits non alimentaires dans ces wilayas frontalières, et la mise en œuvre de l’arrêté interministériel entre les ministères du Commerce et des Finances, définissant les conditions et modalités d’exercice du commerce de troc frontalier dans les wilayas frontalières de l’extrême-Sud du pays», a-t-il indiqué. L’Algérie ne ménagera pas ses efforts pour développer la Zlecaf en mettant en place une plate-forme locale unique dont elle a besoin pour promouvoir ses marchandises et surtout pour être plus compétitives. Un centre d’intérêt commun pour exporter ses produits et faciliter l’accès à un marché commun qui permettrait de créer de l’emploi pour les habitants des régions du Sud. «Notre pays qui a la qualité de fondateur de cette zone de libre-échange doit développer davantage ses capacités d’exportations des différents produits industrielle et technologiques», a déclaré, jeudi dernier, M. Rezig lors d’une visite de travail dans la région de Béchar, exprimant la volonté de l’Etat de se faire une légitimité économique extérieure par l’exportation de ses différents produits brut ou transformés. L’intégration de la Zlecaf permettrait de générer de la devise et de l’emploi. «Nous voulons être de véritables acteurs économiques au sein de cette zone de libre-échange entre pays africains. La Zlecaf sera un atout majeur pour les opérateurs économiques algériens et contribuera aussi au développement de l’économie nationale». Progressivement, l’Algérie cultivera ou fabriquera les produits les plus demandés sur le marché africain potentiellement important pour l’économie nationale, en attendant, elle compte exporter les produits déjà disponibles en facilitant l’accès à ce marché aux opérateurs économiques qui devraient sortir et entrer librement dans cette zone concurrentielle, réglementée et sécurisée. En même temps, les prix des marchandises devraient répondre à l’offre et à la demande afin d’avoir un marché en main. Cette zone de libre-échange créera une véritable dynamique de la monnaie et le développement des échanges, toutefois, en absence d’une monnaie commune ou d’échange. Quant à la monnaie de l’échange, elle pourrait toutefois susciter un débat. En perspective d’intégration prochainement de la Zlecaf prévue pour bientôt, le ministre du Commerce évalue les différentes marchandises à mettre sur ce marché commun. Il a inspecté lors de son déplacement, la nouvelle cimenterie de Ben Zireg (40 km au nord de Béchar) dont «le volume de la production est estimé à 1 million de tonne/an, vient en renfort à la production nationale de ce matériau de construction qui est de l’ordre de 40 millions de tonnes/an soit un excédent de 20 millions de tonnes/an, d’où la nécessité de réfléchir dès maintenant à l’exportation à l’avenir de ce matériau vers les pays africains frontaliers avec la région du Sud-Ouest du pays», a-t-il souligné en invitant les acteurs économiques à intensifier leur production. Représentant un grand potentiel, la vente des produits laitiers est aussi à encourager. M. Rezig a d’ailleurs visité plusieurs unités de production relevant du secteur privé dont une laiterie au Nord de Béchar. Cette dernière produit quotidiennement 20.000 litres de lait en sachet d’un litre, et elle est appelée «à augmenter sa production à 40.000 litres/jour, et ce, dans le cadre d’un plan de son extension», ont déclaré ses responsables au ministre. Pour rassurer les acteurs économiques sur place, le ministre leur a assuré que «d’autres mesures suivront et viseraient uniquement le développement de l’économie local et national».
Samira Takharboucht