Prison à vie requise contre Abdelmoumène Khalifa

Fin du procès en appel du Groupe Khalifa

Le parquet général près le tribunal criminel de Blida a requis, hier, contre l’homme d’affaires (actuellement en détention), Abdelmoumène Khalifa, ancien P-dg du Groupe Khalifa, la perpétuité avec confiscation et saisie de l’ensemble se ses bien, lors du procès en appel de Khalifa Bank, ouvert dimanche dernier, suite à la réponse favorable de la Cour suprême au pourvoi en cassation du dernier verdict prononcé en 2015.

Le principal accusé, Abdelmoumène Khalifa, ainsi que d’autres accusés non arrêtés, étaient poursuivis pour plusieurs chefs d’accusations de «constitution d’association de malfaiteurs, falsification de documents officiels et usage de faux, vol en réunion, escroquerie, abus de confiance et corruption, falsification de documents bancaires, et banqueroute frauduleuse. Le prévenu principal a été condamné en 2015 par la même Cour de justice à 18 ans de prison ferme assortie d’une amende d’un million de dinar avec confiscation de tous ses biens. Dès son audition par le juge de siège, l’ancien P-dg de Khalifa Bank a plaidé de même que d’autres co-accusés dans cette affaire leur innocence et se sont dits convaincus de ce qu’ils avancent, affirmant durant les premiers trois jours qu’ils étaient victimes «d’un complot avec la complicité de l’ancien système».
Après avoir auditionné et écouté les témoignages d’une vingtaine de témoins et d’accusés, le Procureur général du tribunal criminel près la Cour de justice de Blida, Zoheir Talbi, a plaidé pour le durcissement des peines et a requis, en présence du principal accusé, une peine de la prison à vie avec la privation du détenu de l’ensemble de ses biens. Le procès en appel de dossier du Groupe Khalifa n’a en fin de compte duré que quatre jours. Il a été marqué durant les premiers jours par la contestation de certaines déclarations par certains témoins et co-accusés qui ont crié «au complot par certaines parties», sans les nommer. Des témoignages contredits avec des preuves à l’appui par d’autres témoins et accusés non-arrêtés. L’affaire du Groupe Khalifa a marqué l’esprit des Algériens pendant des années, notamment, ceux qui ont été escroqués par l’ancien P-dg de Khalifa Bank.
C’est ce qu’a affirmé le liquidateur de Khalifa Bank, Moncef Badsi, qui a indiqué, mardi dernier, lors de son audition que «près de 86% des fonds déposés à Khalifa Bank n’ont pas été restitués à ce jour, bien que plus de 10 ans se soient écoulés après le début de l’opération de liquidation», enfoncé ainsi le prévenu principal dans ce dossier qui a nié tous les faits l’impliquant dans «le transfert des fonds sans titres réguliers». Ce que contredit le rapport, de M. Badsi qui a fait cas «de 11.000 personnes inscrites sur la liste des indemnisations, dont 4.000 ont vu leurs demandes rejetées, suite à la confirmation d’une tentative d’arnaque de leurs parts pour obtenir des indemnités auxquelles elles n’ouvraient pas droit». De son côté, l’expert comptable, Hamid Foufa, désigné sur ordre du tribunal pour réaliser une expertise financière sur la situation de Khalifa Bank, a relevé que «la relation de travail entre les agences et la caisse principale de Cheraga était chaotique», signalant que «l’expertise financière réalisée en mai 2004, et ayant concerné la caisse principale de Cheraga, a donné lieu à l’enregistrement d’un trou financier de plus de 3,277 milliards de DA, suite à des retraits de fonds de neuf agences, où des trous financiers ont été également enregistrés, et qui n’ont pas été déposés à la caisse principale».
Il a mis mal à l’aise les témoignages de responsables des agences de Khalifa Bank qui ont déclaré lors de leur audition ne pas «être impliqué dans cette affaires», criant au «complot», alors que l’expert financier affirme le détournement des fonds de neufs agences vers des destinations inconnues, sans laisser aucune trace. Les expertises financières et enquêtes menées pour réexaminer le dossier ont «démontré», à entendre le réquisitoire «la culpabilité avérée du principal accusé, Abdelmoumène Khalifa».
Samira Takharboucht