La belle aventure de «Noir de Lune»

Prix «20 Minutes»

Le roman Noir de Lune ? Voilà «une épopée héroïque au souffle romanesque, à lire absolument».

Le conseil est signé de l’écrivain Maxime Chattam, président du jury du prix 20 Minutes du roman, sur le bandeau de couverture du premier livre d’Estelle Tolliac, qui sort ce jeudi. «C’est un travail qui se compte en années de vie, insiste cette professeure de Lettres de 38 ans. Je l’ai commencé, je n’étais pas mariée. Entre-temps, j’ai eu deux enfants.» Au final, elle a mis plus de six ans pour en venir à bout. «J’ai lu l’annonce du concours dans 20 Minutes».
Le thème «L’avenir appartient à la jeunesse» collait bien… Les personnages de Noir de Lune n’ont pas 20 ans. L’écrivaine haut-savoyarde les a propulsés dans un monde imaginaire parfois cruel, à une époque plus médiévale que contemporaine. C’est ce qui donne son vernis fantasy à un excellent roman d’aventure. Roman d’initiation également, où les «premières fois» ne manquent pas entre Vipéryne, Lune, Drachniel, Zar ou Johan, qui vont devoir s’aider mutuellement pour sauver une princesse rescapée d’un massacre et éviter une guerre sanguinaire entre les peuples rivaux d’un continent déchiré.

Saisissant de modernité
Noir de Lune est un roman saisissant par la modernité de ses intrigues qui fustigent les préjugés sexistes et racistes. Les femmes y jouent un rôle déterminant, n’en déplaisent aux jeunes gens pourtant galants. «J’ai toujours aimé les caractères de femmes fortes et indépendantes, explique l’écrivaine. L’une de ses héroïnes est volcanique, l’autre plus gothique (à moins que ce ne soit l’inverse). «J’ai un faible pour les personnages un peu double comme Kriss de Valnor dans la saga de BD Thorgal», cite Estelle Tolliac comme modèle de l’O’haï, mystérieuse princesse qu’elle a voulue «potentiellement effrayante alors qu’elle est en fait inoffensive».
«Et j’ai imaginé des méchants dont la cruauté est à la frontière de l’humanité, ajoute-t-elle. Avec un handicap, leur cécité, qui se révèle en même temps être leur force…» A la lire, on devine que cette autrice aime autant la grande littérature que la petite, les classiques (elle cite Rimbaud ou Victor Hugo) et les modernes (de Tolkien à Game of Thrones). Mais c’est plus précisément Twilight de Stephenie Meyer qui l’a poussée à se lancer un beau jour dans l’écriture d’un roman, elle qui jusqu’alors excellait plutôt en poésie – ce qui lui a valu quelques prix. «Ce roman, j’ai voulu en faire un livre récréatif, un pur divertissement, résume Estelle Tolliac.
C’est ce que je consomme moi-même en tant que lectrice, même si j’apprécie aussi les belles plumes. Mais je suis aussi une grande amatrice de littérature de genre, de BD, de films d’horreur et notamment de films de zombies… Malgré tout, je n’ai pas voulu exagérer les passages violents. Noir de Lune est un roman de chevalerie que je voulais accessible aux jeunes lecteurs également.»

«Bleu de Lune» à suivre
La longueur du manuscrit d’origine (plus de 700 pages) a incité Les Nouveaux auteurs et Prisma média, nos partenaires chargés de l’édition du livre, à le sortir en deux tomes. Le premier, Noir de Lune, est mis en vente ce jeudi. Le second, à paraître au printemps 2021, s’intitulera Bleu de Lune (et il est tout aussi formidable). Mais Estelle Tolliac caresse déjà l’envie d’en publier un troisième. Rouge de Lune ? Le temps le dira, mais on n’en a guère de doute. L’avenir n’appartient pas seulement à la jeunesse, mais aussi aux auteurs audacieux.
S. L.