La bibliothèque personnelle de Toni Morrison mise en vente

Littérature américaine

Ce sont pas moins de 1200 volumes, rassemblés dans son appartement new-yorkais, que l’on s’offrira, peu avant les fêtes. Certains ouvrages sont particulièrement rares, mais on y déniche surtout quelques curiosités, comme des livres de bibliothèque jamais rendus…

Décédée le 5 août 2019, Toni Morrison était romancière, essayiste, critique littéraire, dramaturge, éditrice… Mais aussi grande lectrice. Comme le souligne le site Open Culture, pour elle, « me plonger dans la littérature n’est pas une évasion », mais un « engagement provocateur avec le monde contemporain ».

Appartement à saisir, livres fournis
Soigneusement rangés par ordre alphabétique sur de spacieuses étagères blanches, les 1200 volumes qui constituent sa bibliothèque personnelle peuvent aujourd’hui être achetés. L’appartement de l’autrice est en effet mis sur le marché, mais heureusement pour le porte-monnaie des lecteurs, le bien immobilier fait partie d’une vente séparée. En attendant le jour où cette précieuse collection d’ouvrages sera numérisée et accessible au public, le prix de la bibliothèque, dont les œuvres ne peuvent être achetées séparément, est à négocier directement avec la famille de l’écrivaine.
Vous pouvez consulter le catalogue des titres sur le site de la Galerie de Michelle Sinclair Colman. Parmi les ouvrages, on trouve notamment des livres sur le président américain Obama, des Mark Twain, des James Baldwin, des Henris Dumas… Certains textes contiennent des autographes de célébrités comme Elie Wiesel ou Denzel Washington. La galeriste a également fait plusieurs observations générales. Il semble que l’auteure se soit montrée très attachée à l’aspect des ouvrages puisqu’aucun livre n’a la tranche abimée, et pas une seule page n’est cornée.
Un défi ! Les marque-pages utilisés par Morrison étaient assez peu orthodoxes et des rubans et cartes de visite lui ont servi à se situer dans sa lecture. Dernière curiosité, quelques livres de bibliothèque jamais retournés ont été remarqués. Le plus intéressant de ces ouvrages reste une copie de sa propre œuvre, L’Œil le plus bleu (traduction Jean Guiloineau ed 10/18), emprunté à la bibliothèque publique de Burnaby. Le texte comporte de nombreuses notes, soulignement, et correction. Reste à savoir si ces griffonnages sont le fait de l’auteure ou si, justement, ces annotations l’ont intéressée au point de ne pas rendre le livre.
G. R.