A petits pas vers les gradins, pourquoi-pas ?

Pandémie de coronavirus

Difficile pour les supporters et les joueurs de se retrouver dans un football clairement déstabilisé par la pandémie de coronavirus. «Les amoureux de la balle ronde aiment par-dessus tout se rendre au stade chaque week-end et ils ne se contenteront jamais uniquement de la télévision. Ils auront besoin de retrouver un jour ou l’autre les tribunes pour communier avec leur équipe».

«Les rencontres de football ne représentent aucun danger !» Cette déclaration émane du président de la commission médicale de la Fédération algérienne de football Dr Djamel-Eddine Damerdji. Ce signal est vite capté par les millions de supporters. Chaque club serait ainsi invité à se préparer à ouvrir les portes des stades pour la grande ambiance. Sauf qu’il va falloir aller à petite vitesse et éviter le grand «V». Seuls 500 supporters, pour chasser le silence. La dose est certes faible mais il va falloir s’y habituer en attendant des jours meilleurs, à savoir la levée du huis clos imposée dans le cadre de la lutte contre le Covid-19 qui prive ainsi le football de spectacle. Ce qui a suscité des critiques sur les réseaux sociaux. «La façon de jouer reste identique même si actuellement, on peut se parler sur le terrain. Par contre, l’environnement des matches est très étrange. On débarque dans des stades vides et on joue sans cette passion qui peut nous transcender. C’est pour ces moments de ferveur que l’on a voulu devenir professionnel. Aujourd’hui, on termine un match quasiment dans l’anonymat et on repart en tenue de football à la maison car on ne peut même plus prendre de douches dans les vestiaires du stade», disait un joueur professionnel.

Seuls 500 supporters dans les gradins
Pour les spécialistes «autoriser par exemple 500 personnes à assister à un match dans un grand stade comme celui du 5-Juillet, ne représente aucun risque. Personnellement, je suis pour le retour du public dans les stades, à condition de respecter avec rigueur la distanciation sociale et les mesures préventives», a indiqué à l’APS le Dr Damerdji, lequel estimait que «les gens craignaient pour la reprise du championnat, mais je suis persuadé que la compétition va se jouer dans d’excellentes conditions. La propagation du virus se fait plutôt au niveau des marchés, dans les grandes surfaces. Le football est un milieu sécurisé, avec une limitation à 35 du nombre des personnes autorisées pour chaque club à l’intérieur du stade, avec port de bavette obligatoire», a-t-il ajouté. Il apportera une précision de taille, en l’occurrence, il y a nécessité impérieuse de ne pas négliger un fait qui est celui de revoir le protocole sanitaire, à la lumière de la récente instruction n°21 du 30 novembre 2020, établie par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, relative à la reprise de travail.

Autrement dit…
Autrement dit, si un joueur est testé positif et qui reste asymptomatique au bout de 10 jours de confinement, sans signes cliniques, il pourra réintégrer son équipe sans passer un autre test. «Si des symptômes venaient à apparaître, il sera bien sûr soumis à une batterie de tests : scanner, PCR, et sérologie», a expliqué Dr Damerdji. Poursuivant son analyse, le docteur Damerdji ne manquera pas de revenir sur les conditions imposées par le ministère de la Santé, voire le protocole sanitaire décidé pour les entraînements et les compétitions. «Sur la base de cette nouvelle note, je vais écrire un courrier au ministère de la Santé pour revoir le protocole sanitaire mis en place pour les entraînements et la compétition, c’est devenu une obligation et une nécessité absolue pour se mettre à niveau».

Retrouver le football d’antan
Les stades ne devraient pas rester longtemps sous le couvert d’un protocole qui empêcherait les rencontres de se dérouler sans public ou encore à 500 supporters seulement. Djamel-Eddine Damerdji a d’emblée écarté l’idée de suspendre la compétition, en cas d’éventuelle flambée de cas positifs. «Je ne pense pas que la compétition puisse être suspendue de nouveau, comme ça été le cas en mars dernier. Nous devons bien cohabiter avec le virus, en prenant bien évidemment les mesures nécessaires de protection. L’objectif aujourd’hui est de permettre aux gens de se divertir, même s’ils ne peuvent pas assister aux matches. Ainsi va le ballon rond en cette période de pandémie de coronavirus où les rencontres semblent guidées uniquement par les enjeux économiques et les droits TV. Un entre-deux, en attendant, comme l’espèrent joueurs et supporters, retrouver très vite le football d’antan. Ce qui est d’ailleurs fort possible à la condition que les mentalités changent et s’enfoncent dans un autre environnement, celui de permettre au football de se reconstruire dans la totale sportivité».
H. Hichem