On n’ouvre pas l’armoire à trophées du club sans initiatives

Si dans certains pays d’Europe, on travaille pour classer en fin de saison la région qui a accueilli plus de matches, et donc plus de supporters, chez nous, cette question aussi importante soit-elle n’est pas encore à l’ordre du jour.

Le manque d’initiatives serait-elle la cause ? Une question qui a du mal à se connecter au siège de la Fédération algérienne de football, et de certains clubs, pour avoir la réponse qui rassurerait les fans et les professionnels. Pourquoi très peu d’initiatives ne viennent arroser l’intelligence des membres dirigeants. La vie des clubs, et tout le monde l’aura remarqué, ne se distingue que par leurs résultats et titres qui garnissent les vitrines des clubs. Qu’en est-il des actions menées en direction du plus grand nombre de jeunes fans, ou des programmes en construction qui ont pour objectifs de mettre à la disposition des supporters ou autres des espaces de communication, qui permettront à tous les amoureux du club de découvrir l’histoire du club, comprendre ses stratégies, ses objectifs…
Tant d’idées peuvent fleurir le quotidien du club et des joueurs. La culture du marketing sportif trouverait, quant à elle, selon quelques avis de professionnels, du mal à s’installer au niveau de certains clubs. La vente de gadgets et autres colifichets à leurs couleurs, non seulement, mais aussi développer une stratégie de merchandising en vendant des produits (vêtements, sacs, montres, parfums…) à la marque du club, dans des enseignes généralistes, des boutiques de club, sur catalogue et via Internet. Mais l’absence de cette démarche explique le retard qu’accusent les clubs. La question identitaire est d’autant plus importante qu’elle permet de définir un mouvement du supporter qui vient au stade et consommer les différents produits en lien avec le club.

Pub ou provocation ?
Un phénomène qui n’est nullement une initiative, au contraire, vient d’être enregistré par le sélectionneur national des Lions de l’Atlas. Au lieu de mettre en valeur les performances des équipes du football africain celui-ci déclarait être était capable de battre n’importe quelle sélection africaine, y compris l’Algérie et le Sénégal, respectivement championne et finaliste de la Coupe d’Afrique des nations 2019 (Égypte). «Je ne vous cache pas qu’on est capable de battre de grandes équipes comme le Sénégal et l’Algérie et de perdre en revanche contre des équipes moins fortes», a déclaré Vahid Halilhodzic à la chaîne sportive marocaine Arryadia TV. Cette déclaration maladroite intervient dans un contexte politique et médiatique particulier.
Le technicien bosniaque qui bénéficiait d’une grande estime en Algérie semble tout faire pour la perdre. Le silence fut la réponse du sélectionneur national des Verts, Djamel Belmadi. «Quand Belmadi a été nommé, en août 2018, les réactions ont été globalement positives. Il a été vingt fois internationales algériennes, il est réputé pour être ambitieux et exigeant, et il avait eu de bons résultats au Qatar». Mais pas au point d’imaginer que, moins d’un an après la passation de pouvoirs avec Rabah Madjer, l’Algérie redeviendrait numéro Un en Afrique…» Sa réussite est le fruit d’un travail, de prise d’initiatives, d’écoute, de recherche et d’analyse. Et ce n’est pas tout. Tel est le fruit de ses initiatives qui renforcent le niveau du football national.

La réussite de Belmadi, des idées à prendre
«Sa grande réussite est d’avoir fait adhérer les joueurs à ses méthodes. En discutant avec eux, il parvient assez vite à déceler ceux qui sont dans le projet et ceux qui ne le sont pas. Il demande beaucoup, mais donne énormément. Djamel est proche des joueurs, les protège beaucoup». Le terrain est donc le plus grand laboratoire d’initiatives, de formation de jeunes…
Récemment, dans un pays européen «plusieurs clubs sportifs ont été primés dans le cadre de l’action ‘Sport Responsable’ pour leurs initiatives fortes dans les domaines de l’éco responsabilité, l’insertion, la mixité, la santé et la sécurité, le fair-play et l’accessibilité». Chercher à comprendre en quoi le club professionnel développe une identité propre, celle-ci devenant alors un enjeu dans la reconnaissance du club parmi ses publics, les médias et les autres clubs. Une stratégie qui passe notamment par une communication médiatique est bien définie et encadrée.
H. Hichem