Le repas de la honte des écoliers

Oued Lili (Tiaret)

Toutes les combines sont bonnes et chacun trouve son compte, et la main corrompue tend sa main ses derniers jours sur le repas servi aux scolarisés ruraux à travers les établissements au nombre de neuf, éparpillés sur le sol de Oued Lili. L’élève a le droit à une croûte, un œuf et une cuillère à soupe pour calmer son ventre creux durant cette période glaciale .

Notre virée nous a conduit aux écoles Hemaidia, Gouacem, Boudiaf, Aboueker, In sofien, Dar bosri, Hallouz, Kouba et Ghllal où sont servis plus de 2.500 repas de la honte, un seul menu loin des dispositions applicables aux cantines scolaires, dont le plus grave, le fameux plat reste loin des regards des responsables concernés, à leur tête le maire de Oued Lili. De nombreux établissements scolaires dans la commune de Oued Lili n’offrent pas de repas aux élèves.  C’est le cas des écoles citées, a-t-on appris des parents d’élèves. Par ailleurs, plusieurs cantines scolaires continuent d’offrir des repas froids aux écoliers, ont indiqué à La Nouvelle République les parents d’élèves. Parmi ces écoles, on cite celles du chef-lieu communal, quant aux zones d’ombre, une autre histoire plus grave à ne pas dénoncer la cantine scolaire se trouve dans un état lamentable. Les parents d’élèves réclament la réhabilitation de cette structure qui menace la vie de leurs enfants. Dans le nord de la wilaya de Sétif, de nombreux établissements scolaires qui ne disposent pas de cantines scolaires utilisent des salles pour servir le repas de midi, a-t-on indiqué. Le manque d’équipements dans les cantines a été aussi soulevé dans cette commune.
Par ailleurs, le problème de la surcharge des classes plane toujours sur de nombreux établissements sur les hauteurs de cette commune cicatrisée par son conseil communal qui remonte à l’ère coloniale se trouve dans un état déplorable à cause de l’étanchéité, ce que témoigne cette bâtisse en bois pour ne pas dire «ghetto». Selon les parents rencontrés sur les lieux, la visite de Monsieur le wali de la  wilaya, ses  instructions tant attendues tardent à venir et aucun élu n’a bougé le doigt, nous explique un enseignant, la honte dans un pays indépendant le corps fragile d’un marmot  n’ouvre pas droit au désert même pas une date.  Certaines classes des trois écoles que compte cette localité rurale comptent plus de 700  élèves, indiquent des parents d’élèves. Chaque mère est obligée de préparer le repas pour son fils.
Si le conseil de coordination et de concertation pour les écoles a été installé dans les communes du nord de la wilaya, à l’instar de Oued Lili, l’installation de cet organe de coordination et de concertation dans plusieurs patelins tarde à voir le jour pour assurer des conditions de scolarisation acceptables dans les écoles primaires. A oued Lili, tout se transforme, un maire fait la sourde oreille, le fournisseur fait sa  loi  et les rapports accablants transmis aux autorités concernés  restent comme une lettre égarée dans une boite postale. Qu’attend la haute instance pour intervenir pour mener une enquête afin de dévoiler où va l’argent du fonds communal des collectivités locales et quelle main  gère ce chapitre qui a dévié vers les autres cieux ? A Oued Lili la facturation existe, de la viande rouge à la viande blanche sans oublier les fruits de luxe, mais la réalité sur les tables devant les ventres creux, le plat servi et celui que préfèrent nos gestionnaires, les pattes de toutes sortes, un œuf, une croûte et bon appétit les petits.
Hamzaoui Benchohra