La BAD renforce les mécanismes de contrôle des projets en Afrique

Lutte contre la corruption

La Banque africaine de développement (BAD) renforce ses outils de vérification et de contrôle des projets en collaboration avec le Bureau de l’intégrité et de la lutte contre la corruption (PIAC), a affirmé cette institution dans un communiqué publié sur son site web à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre la corruption.

D’après le même document, la directrice du Département des opérations non souveraines et de l’appui au secteur privé, Kodeidja Diallo, a relevé que face à la situation sanitaire, la Banque avait créé de nouveaux outils pour la vérification et le contrôle des projets. Dans ce sens, la directrice a fait savoir : «Nous essayons de trouver des normes durant cette situation difficile, mais la Banque renforce surtout ces mécanismes avec PIAC. Nous devons utiliser les ressources internes pour nous assurer que la Banque continue de maintenir ses valeurs et l’intégrité». Pour sa part, le chargé des relations avec les actionnaires au niveau de la BAD, Modibo Touré, a salué, au nom du président de la Banque, Akinwumi Adesina, la contribution des experts à la réflexion sur la nécessité de la lutte contre la corruption dans le contexte de la Covid-19.
Il a, dans ce cadre ajouté : «Nous devons faire preuve d’innovation pour renforcer les pratiques de lutte contre la corruption. Malgré les défis, nous continuerons d’adapter nos processus afin de mener à bien nos projets dans un environnement sans corruption. Il faut arriver à se relever avec intégrité face à la pandémie». Les experts internationaux participants au webinaire organisée à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre la corruption ont estimé que le terrain était «favorable à la fraude et à la corruption, compte tenu du recours perpétuel à l’urgence», rapporte la BAD. «Il ne faut pas recourir toujours à l’urgence en situation de crise. Cela expose à un péril permanent», a estimé Luc Marius Ibriga, contrôleur général d’Etat (Burkina Faso) selon la même source.
De son côté, Sennye Obuseng, économiste et expert en gouvernance à Speck Dynamic (Botswana), il faut renforcer les mécanismes afin d’aboutir à des appels d’offres transparents, basés sur la réglementation. Pour lui «même en situation de crise, comme la pandémie de Covid-19, il est possible de faire des appels d’offres corrects, des vérifications d’usage, a constaté l’expert en gouvernance. Renforçons les arsenaux juridiques plutôt que d’invoquer les pouvoirs d’urgence». Il a, à ce propos, souligné le besoin d’institutions judiciaires fortes, indépendantes et courageuses. «Si nous voulons protéger les ressources publiques, il n’y a pas d’autres moyens que de renforcer le suivi, l’évaluation et les processus d’audit et de redevabilité. Ceux qui luttent contre la fraude et la corruption doivent créer une culture de bons citoyens», a-t-il ajouté.
Manel Z.