Premier vol direct et première visite officielle israélienne au Maroc

Signature de plusieurs accords israélo-marocains

Moins de deux semaines après le rapprochement organisé par les Etats-Unis, la visite d’une délégation israélienne au Maroc arrivée par le premier vol direct entre les deux pays s’est soldée par la signature de plusieurs accords de coopération, le 23 décembre 2020. La liaison aérienne entre Tel Aviv et Rabat a été inaugurée par Jared Kushner, gendre et conseiller du président américain sortant Donald Trump, ainsi que le conseiller à la Sécurité du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, Meir Ben Shabbat.

L’avion s’est posé à l’aéroport de Rabat avant une série de rendez-vous officiels dont une audience au palais royal. Cette visite est le premier aboutissement de la longue négociation qui a conduit le Maroc à devenir le quatrième pays arabe à se rapprocher d’Israël, en contrepartie d’une reconnaissance américaine de sa souveraineté dans l’ancienne colonie espagnole du Sahara occidental. Cet accord a été qualifié de tournant historique par Mohamed VI, marquant une nouvelle percée majeure pour la paix, selon le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Une déclaration tripartite signée le 23 décembre dans la capitale marocaine incluant l’ouverture d’un consulat américain à Dakhla au sud du Sahara occidental, aide américaine au développement de cette ancienne colonie espagnole, rétablissement de relations diplomatiques entre Israël et le Maroc, développement de la coopération économique et ouverture de vols directs entre les deux pays. Dans une entente signée le même jour, les Etats-Unis ont promis trois milliards de dollars de soutien financier et technique à des projets d’investissement privés au Maroc et en Afrique subsaharienne en coordination avec des partenaires marocains, ont rapporté certains médias.
Jared Kushner a répété avec force le soutien du président Trump au Maroc sur la question du Sahara occidental, territoire désertique que revendiquent aussi la population du Polisario soutenue par l’Algérie. Les négociations pilotées par les Nations unies sont au point mort depuis le printemps 2019. En reconnaissant la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, le président Trump a rejeté les droits réels du Polisario, il a mis en route une discorde dans toute la région du Maghreb. Le Polisario, lui, veut l’indépendance et demande que soit organisé le référendum d’autodétermination prévu par l’ONU. Une normalisation des relations israélo-marocaines au détriment de la cause palestinienne ? Le Maroc est le quatrième pays arabe à annoncer cette année une normalisation de ses relations avec Israël, après les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan. Israël et le Maroc ont de leur côté signé le 23 décembre quatre accords de coopération dans les domaines de l’eau, de l’aviation et de la finance.
Le bureau de liaison avec Israël fermé en 2000 sera rouvert à Rabat dans un délai de deux semaines, a précisé le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita. Les vols directs vont permettre aux touristes israéliens de venir directement au Maroc. Jusque-là, les quelque 50.000 à 70.000 touristes qui venaient chaque année d’Israël, pour bon nombre d’entre eux originaires du Maroc, devaient transiter par d’autres pays. «Ce voyage a captivé l’imagination des Israéliens, et surtout le million d’ascendance marocaine», a souligné Jared Kushner. Le Maroc compte toujours la plus importante communauté juive d’Afrique du Nord (environ 3.000 personnes). Cependant au même titre que le Sahara occidental, le soutien aux Palestiniens y est considéré comme une cause nationale. Dès l’annonce de la reprise des relations diplomatiques, Mohammed VI avait donc assuré au président palestinien Mahmoud Abbas la poursuite de l’engagement permanent et soutenu du Maroc en faveur de la cause palestinienne juste. Si la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara a été largement saluée dans le royaume, la reprise des relations avec l’Etat hébreu a été critiquée.
Le jour de la signature des accords, une coalition regroupant une trentaine d’associations et de partis d’extrême gauche marocains a dénoncé la visite de la délégation sioniste, appelant à résister à la normalisation avec Israël. Israël et le Maroc avaient déjà entretenu des relations officielles dans les années 1990, avant le déclenchement de la deuxième Intifada en 2000. Un général sioniste tire sur des protestants israéliens non armés Après s’être retrouvé assiégé par les membres de Haredim protestant contre le service militaire obligatoire, le commandant de l’armée sioniste aurait tiré sur les manifestants non armés en raison d’une intervention tardive d’une unité spéciale de police. Terrifié, le général Yoel Strick, a échappé à la foule à l’entrée de la ville de Qods alors qu’il s’apprêtait à tirer avec son arme personnelle sur les manifestants protestant contre l’arrestation d’un étudiant qui ne s’était pas présenté au bureau de recrutement pour recevoir son sursis de service dans l’armée israélienne, a rapporté le journal Yedioth Aharonot le 24 décembre courant. Plus de 2.000 juifs ultra-orthodoxes ont bloqué l’entrée de la ville et encerclé le véhicule du général Yoel Strick secouru par les agents de la police déployés dans la ville de Qods. Après l’intensification des affrontements, les manifestants ont répondu à l’action de la police avec des bouteilles incendiaires. Cinq manifestants ont été arrêtés, mais le major général Yoel Strick a reçu mardi son arme de poing qu’il pourra utiliser le cas échéant. La situation dans les territoires occupés n’est en aucun cas en faveur du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. Israël prétendait maîtriser la crise de la pandémie de Coronavirus pour montrer qu’il était capable de résister à toutes sortes de tempêtes, même une pandémie, révèle-t-on dans la presse israélienne.
Oki Faouzi