Le partenariat public-privé toujours en attente d’une loi spécifique

Maintien du taux d’intégration fixé pour l’industrie automobile à 30%

L’Etat veut créer des conditions de succès du partenariat public-privé qui représente une opportunité pour la réussite du plan de la relance économique 2020/2024 élaboré par le Gouvernement.

Plusieurs mesures de soutien à l’action d’investir et de produire sont introduites dans la loi de Finances 2021 visant ainsi l’accroissement de la production nationale, la réduction des importations, l’assainissement du climat d’investissement et l’encouragement des exportations. Ces points devraient figurer dans le prochain projet de loi sur les PPP. L’implication du secteur privé est essentielle pour la mise en œuvre du plan du redéploiement économique des entreprises de l’Etat, selon les déclarations du ministre des Finances Aymen Benabderrahmane, qui est revenu, hier, lors d’une conférence de presse sur la volonté du Gouvernement éliminer les obstacles bureaucratique considérés comme l’un des principaux goulots d’étranglement qui étouffe toute action d’investir ou d’entreprendre afin d’augmenter la croissance, le taux d’intégration national et se libérer des importations. C’est la démarche suivie dans le traitement du dossier de l’importation et du développement du secteur automobile. Dans l’objectif de diversifier les sources de financement et s’affranchir de la logique rentière, l’Etat vise à promouvoir le partenariat public-privé qui fera jouer l’intérêt national avant tout et générer de la richesse à moyen terme. C’est ce qu’a déclaré, M. Benabderrahmane aux médias expliquant les différentes modalités et mécanismes de soutien à l’investissement, rappelant dans ce contexte, que son département s’attèle à l’élaboration «d’un projet de loi régissant le mécanisme de partenariat public/privé (PPP) visant la création et la gestion des structures publiques à travers les financements du secteur privé contre les revenus d’exploitation». Un mécanisme qui prendra en compte toutes les mesures de facilitations fiscales en faveur des opérateurs économiques privés. Ces derniers ont exprimé à maintes reprises l’impératif de restructurer ou de réviser le régime fiscal national et instaurer un cadre plus stable et cohérent.
Les opérateurs économiques privés réclament un cadre d’investissement favorable, moderne et libre. En réponse à cette problématique, le premier argentier du pays a assuré que la direction générale des douanes s’emploie à la restructuration de son système fiscal à travers la simplification de certaines règles et la numérisation de son système d’information et de gestion pour mieux apprécier les enjeux. Il a mis l’accent sur la nécessité du «dialogue et de collaboration entre les deux secteurs (public-privé) en vue de résoudre les goulots d’étranglements, la bureaucratie qui entrave toutes les actions d’investissement dans le pays». Ainsi pouvoir à travers ce partenariat stratégique à la fois réaliser tous les projets structurels introduits dans la LF 2021 et des investissements publics afin de profiter des capacités des entreprises privées. Ce qui permettrait aux entreprises publiques en difficulté de surmonter les contraintes budgétaires et relancer leurs activités en berne depuis plusieurs mois en raison de la crise sanitaire (Covid-19) et économique. L’importance du partenariat public-privé a été soulignée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune lors d’une récente rencontre avec des représentants du patronat. Il a invité les opérateurs économiques privés à contribuer au succès du Plan de relance économique, estimant, substantiellement, que le secteur public a beaucoup à apprendre du mode de gestion des entreprises privées et de leur force d’innovation et efficacité.
Faire appel au privé pourrait aussi avoir des effets sur la gestion des entreprises publiques déficitaires en quête de financement. Comme le cas de l’Eniem, nécessitant une recapitalisation. Cette option pourrait faire progresser la privatisation du secteur public. Lors de son intervention, hier, sur les ondes de la radio nationale, le ministre de l’Industrie, Ferhat Ait Ali Braham, a annoncé que le problème de l’Eniem sera réglé définitivement dès «aujourd’hui». La solution a été examinée hier soir, à en croire ses dires. Les importations des véhicules neufs plafonnées à 2 milliards de dollars Il est revenu, également, sur le dossier de l’industrie automobile et de celui de l’importation des véhicules neufs après le renoncement définitif à l’importation des véhicules d’occasion de moins de trois ans, estimant que «l’importation des véhicules n’est pas une fin en soi, mais la vocation de l’Etat est de promouvoir une industrie nationale». Ce dossier était un véritable casse-tête chinois pour le ministre de l’Industrie qui s’étonne de la «fixation des citoyens sur l’importation de ce type de véhicules, tout en connaissant la situation financière inconfortable du pays». Il a affirmé, en revanche, que «le recours à l’importation des véhicules, est autorisé afin d’alimenter le marché national, tout en donnant la priorité à l’industrie automobile», affirmant «le maintien de taux d’intégration fixé pour l’industrie automobile, établi à un minimum de 30% lors de la première phase d’activité». Dans ce cadre, il a annoncé que «le Gouvernement a décidé de libérer l’importation des véhicules neufs afin de répondre aux besoins du marché national, en octroyant les premières autorisations prochainement aux concessionnaires retenus». Les importations des véhicules neufs seront plafonnées à 2 milliards de dollars.
Samira Takharbocuht