Appel à «la désignation immédiate d’un envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental»

L’Algérie et l’Afrique du Sud réaffirment leurs engagements pour la paix en Afrique

Des questions hautement politiques liées au maintien de la paix et la sécurité en Afrique étaient au cœur des discussions qui ont eu lieux ces deux derniers jours, (mardi et mercredi), entre le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, et le président sud-africain, Cyril Ramaphosa et plusieurs autres hauts responsables d’Etat du pays.

Les deux parties ont réaffirmé leur engagement pour le processus de la paix en Afrique et pour le renforcement de la sécurité durable afin de mettre un terme aux conflits chroniques dans certains pays voisins. Ils ont abordé longuement les questions régionales et internationales d’intérêt commun et examiné les solutions à apporter à la mesure des enjeux de sécurités à travers l’intensification des actions de coopération durable entre les deux pays partenaires, en mettant en avant la collaboration directe de l’Union africaine (UA) et de l’Organisation des Nations unies (ONU) dans le règlement des conflits dans le continent. Sabri Boukadoum a profité de son audience avec le président sud-africain Cyril Ramaphosa, également à la tête de l’Union africaine pour discuter de l’évolution de la situation au Sahara occidental qui devient de plus en plus «préoccupante «. Les deux pays ont toujours plaidé pour le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Le ministre des Affaires étrangères algérien a transmis lors de son audience avec le président sud-africain, mardi dernier, les vœux du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de «la nécessité d’approfondir la coordination au sein des organisations régionales et internationales, en vue de défendre les principes de droit international et réaliser les objectifs de l’organisation continentale dans les domaines de la paix, de la sécurité et du développement», a indiqué un communiqué du ministère des Affaires étrangères algérien qui est revenu dans le détail sur les discussions qui ont eu lieu entre les différents ministres et représentants politiques sud-africain qui ont reçu M. Boukadoum. Cette première sortie diplomatique de 2021 s’inscrit dans le cadre de l’approche diplomatique de l’Algérie, attachée au règlement des conflits régionaux politiquement sans faire appel à la violence. L’Algérie a toujours préféré la voie pacifique dans la gestion des crises politiques. Solidaire mais aussi inquiète de l’escalade des violences dans les pays voisins, l’Algérie ne cesse d’interpeller et d’appeler l’UA et l’ONU à faire face à leurs responsabilités, mais surtout à élire des émissaires neutres. Ils ont souligné, à cet effet, «l’impératif pour l’Union africaine et les Nations unies d’œuvrer, de concert, pour le lancement d’un véritable processus politique à même de permettre le parachèvement du processus de décolonisation «et ont mis en évidence l’impératif de «conjuguer leurs efforts afin d’initier un véritable processus politique pour le règlement définitif de ce conflit et permettre au peuple sahraoui d’exercer pleinement son droit inaliénable à l’autodétermination et l’indépendance à travers un référendum juste et transparent, conformément aux décisions et résolutions pertinentes de l’UA et de l’ONU». Cette question a été aussi débattue avec la ministre sud-africaine des Relations internationales et de la Coopération, Mme Naledi Pandor, avec laquelle M. Boukadoum a évoqué le «plein appui à la nomination immédiate d’un nouvel envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour ce territoire occupé», un poste vacant depuis 2019. Les deux parties n’ont, par ailleurs, pas caché leurs inquiétudes quant «au regain de tensions et la reprise de la confrontation armée, entre le Royaume du Maroc et le Front Polisario, dans les territoires sahraouis occupés», a noté le même communiqué. Plusieurs autres questions étaient au menu des échanges entre les deux parties qui se sont félicitées mutuellement des «bons liens historiques entre les deux pays respectifs et ont réaffirmé, leur volonté d’ approfondir et raffermir davantage la coopération bilatérale dans les domaines économique et commercial, en vue de la hisser au niveau des excellentes relations politiques et répondre aux attentes et aspirations des deux peuples frères à la paix et au bien-être». Dans cet objectif, ils ont décidé d’«accélérer la finalisation des projets d’accord en cours de négociation pour consolider le cadre juridique régissant la coopération bilatérale, en prévision de la prochaine session de la Haute Commission Binationale». Au deuxième jour de sa visite de travail, le chef de la diplomatie algérienne a effectué un déplacement au Royaume du Lesotho, et a été reçu en audience par le Premier ministre, M. Moeketsi Majoro, et s’est entretenu avec son homologue, Mme. Matsepo Ramakoae, ministre des Affaires étrangères et des relations internationales. Les deux parties se sont entretenues sur «l’évaluation de l’état des relations bilatérales entre les deux pays et l’examen des voies et moyens de renforcer la coopération multisectorielle», selon la même source.
Samira Takharboucht