Dix ans après la révolution du Jasmin, les Tunisiens s’insurgent

L’Algérie de nouveau à l’épreuve !!

L’Algérie est entourée de pays instables sur le plan politique, économique et surtout sécuritaire. En plus de faire face à la menace terroriste, de banditisme au niveau de ses frontières avec la Libye, le Niger, le Mali, elle devra redoubler de prudence quant au risque de recrudescence des troubles civils en Tunisie.

Un pays que les Algériens considèrent comme étant un pionnier de la Révolte arabe et de la démocratie. Depuis plusieurs mois, la Tunisie est confrontée à une crise économique sans égal qui a conduit le pays vers une implosion sociale certaine. Les mouvements de protestations s’organisent d’ores et déjà. Les appels à manifester se multiplient. La nuit de samedi et de dimanche était celle de la colère en Tunisie. Le calme retrouvé hier, semble bien éphémère. Les jeunes Tunisiens toujours en quête de justice sociale. Des manifestations pour dénoncer la précarité sociale et la récession économique ont tourné aux affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre, dans la nuit de samedi à dimanche. La situation sanitaire du Covid-19 a mis à genoux l’économie du pays impactant, particulièrement, le secteur informel, source de revenus d’une grande majorité des jeunes Tunisiens. Cette austérité a suscité chez eux un grand sentiment d’injustice et de crainte quant à leur avenir, ce qui a nourri l’esprit de fronde chez les jeunes qui ont répondu présent aux appels à marcher pour réclamer de meilleures conditions de vie. Malheureusement, la situation s’est vite dégénérée et transformée en émeutes et affrontements violents entre les jeunes et les forces de l’ordre, qui ont touché particulièrement les abords de Sousse, où la police a lancé des grenades lacrymogènes pour tenter de disperser les manifestants qui ont verrouillé les axes de la ville «en incendiant des pneus et pillent des magasins», selon les médias tunisiens qui décrivent une nuit chaotique qui inquiète les autorités, mais aussi les politiques et les citoyens qui craignent un regain de violence, dix ans après «la révolution du Jasmin» qui a marqué la Tunisie et conduit au renversement du pouvoir de Ben Ali, en 2011. Le confinement est une véritable bombe à retardement pour l’injustice sociale et qui risque de déclencher une fronde sociale brutale. Les sociologues et les économistes ne cessent de mettre en garde contre l’implosion sociale dans le pays. Des groupes de personnes ont appelé les jeunes Tunisiens à manifester au moment où le pays célébrait le dixième anniversaire de la «Révolution du Jasmin» qui a renversé le pouvoir de Zine El Abidine Ben Ali, marquant le début des «Printemps arabes» en 2011. L’Algérie, la Tunisie et le Maroc ont résisté à la révolte arabe qui a basculé d’autres pays dans des guerres infinies. Rescapée et pionnière, la Tunisie œuvre toujours pour installer son processus de démocratisation freiné par les guerres intestines et les divergences en intérêt et des visions des partis politiques. Le Gouvernement tunisien devra agir vite pour contenir une éventuelle escalade de violence dans le pays. La situation politique et sécuritaire de la région n’arrange pas la Tunisie et l’Algérie. L’enjeu est surtout sécuritaire pour l’Etat algérien qui œuvre pour maintenir la stabilité et la paix dans la région et relever ce défi à la mesure de ses moyens et de ses objectifs. La situation extérieure de l’Algérie est de plus en plus inquiétante. Elle fait face à de sérieuses menaces terroristes, (Boko Haram au Niger, Daech en Libye et les Chebab au Mali» et à l’envenimement de ses relations diplomatiques avec le Maroc à cause du dossier sahraoui, mais aussi à l’instabilité politique en Tunisie. L’Algérie a d’ailleurs toujours aidé la Tunisie à surmonter ses difficultés financières et mettre en œuvre son processus de démocratisation. Solidaire avec le peuple tunisien, le gouvernement algérien n’hésite pas à approvisionner le marché tunisien en produits alimentaires et soutenir financièrement l’Etat voisin en crise. L’Algérie a toujours dénoncé la violence dans ce pays, même au niveau de ses frontières qu’elle sécurise davantage depuis quelques mois pour lutter contre les banditismes et la contrebande. Aujourd’hui, les Tunisiens font leur bilan. Dix ans après la «Révolution du Jasmin», le bilan politique et économique du pays est très «mitigé». Le pays a connu la succession de neufs gouvernements, ce qui a compliqué la bataille judiciaire menée par la Tunisie pour la restitution des avoirs du clan Ben Ali, placés dans des banques helvétiques. Selon le Tribunal pénal fédéral suisse, la procédure arrive à sa fin et les avoirs du clan Ben Ali seront débloqués au cours de la semaine en cours. «Les proches du président tunisien déchu risquent d’entrer en possession de leurs avoirs gelés dans les banques helvétiques, car le délai du blocage à titre préventif de ces fonds expire mardi prochain», ont rapporté les médias locaux tunisiens. Ce qui sonne comme un aveu d’échec pour l’Etat tunisien qui devra faire face à la frustration et déception de sa population.
Samira Takharboucht