Que fait-on contre la désinformation et pour communiquer et expliquer ?

Vaccins et vaccination

In extremis, «à la dernière minute», selon la formule des comptes rendus des matches de football à suspens, l’Algérie a reçu les doses de vaccin Sputnik V, et a commencé la vaccination «avant la fin du mois de janvier, conformément aux instructions du Président Tebboune», comme on se plaît à le rabâcher dans certains médias.

Qu’en pensent les gens ? Beaucoup suivent les informations sur les chaînes étrangères et sur les réseaux sociaux et sont intoxiqués par les versions négativistes concernant les vaccins, en particulier le vaccin russe, et la vaccination contre la Covid-19. Il y a deux mois, Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique, a annoncé le lancement de l’Alliance pour la réponse à l’infodémie en Afrique (AIRA), pour éradiquer la désinformation rampante qui a entravé la lutte contre la pandémie sur le continent. L’Afrique n’a pas été épargnée par la désinformation liée au Covid-19 et à la vaccination, diffusée par des plateformes de réseaux sociaux non réglementées. Selon l’OMS, les informations sur la pandémie ont été partagées et consultées plus de 270 milliards de fois sur les plateformes numériques du continent, alors qu’une grande partie d’entre elles se sont avérées inexactes et trompeuses.
Que fait-on chez nous pour contrer la désinformation sur le vaccin et sur la vaccination et pour donner le point de vue algérien sur ces deux aspects ? Y a-t-il une instance chargée d’évaluer la démarche mise en œuvre dans l’«opération vaccin»? C’est l’avant-veille, que les canaux officiels ont informé de l’arrivée vendredi des premières doses du vaccin russe «Sputnik V». Selon les mêmes canaux, un autre lot de vaccin anti-Covid-19 en provenance de la Chine et de l’Inde, ainsi que d’autres pays, est attendu. En février (quand ? la source ne le précise pas), l’Algérie devrait réceptionner un lot du vaccin anglo-suédois AstraZeneca. Sur ces nouveaux arrivages, le même flou est entretenu. Quel est le calendrier de réception des doses de vaccin ? S’il n’est pas possible de l’établir, il est bon d’expliquer pourquoi ? Les mêmes questions se posent pour la vaccination ; l’effort de communication et de sensibilisation est insuffisant. Les Algériens ont en mémoire la communication désastreuse qui a accompagné l’opération de rapatriement de nos compatriotes bloqués à l’étranger, laissant planer tous les doutes sur les critères d’«éligibilité» au rapatriement, réellement appliqués sur le terrain, et entretenant la conviction que les pratiques anciennes qui ont fait tant de mal au peuple algérien, persistent et sont impunies.
C’est comme si la ‘issaba (le gang) était toujours présente pour saboter la voie vers l’Algérie nouvelle. Rompre avec les pratiques anciennes, ce ne sont pas que des mots qui ne servent qu’à être répétés pour plaire au Président, et en catimini faire le contraire sur le terrain. Que signifie «pratiques anciennes»? Quelles sont-elles ? Pourquoi faut-il rompre avec ces pratiques et comment ? Certaines associations de la société civile, transformées en appendices des autorités centrales et locales, croient que le travail de communication et de sensibilisation consiste à installer des chapiteaux et à poser sur la voie publique un haut parleur (ce qui est interdit par la loi) diffusant de la musique à tue-tête et incommodant le voisinage (c’est-à-dire les citoyens) par des nuisances sonores insupportables.
Les associations, même quand elles se sentent fortes du soutien institutionnel, choyées et «couvertes» par les autorités, devraient savoir qu’elles sont tenues de respecter les dispositions de la loi sur les nuisances sonores et sur tout ce qui concerne la tranquillité des citoyens. Des évènements sur la voie publique sont organisés pour contribuer à lutter contre l’épidémie de Coronavirus, mais à vue d’œil, il est évident que le protocole sanitaire, s’il existe, n’est respecté dans ces activités avec la rigueur exigée par la gravité de la situation. Pour une activité anti-Covid-19, on trouve parfois un haut parleur sur le trottoir qui diffuse de la musique à tue-tête, afin de rameuter et rassembler du monde, alors que tout rassemblement est interdit par les dispositions légales de la lutte anti-Covid-19. Comment, une association autorisée à agir sur la voie publique dans une activité anti-Covid-19, peut-elle ignorer l’interdiction, régulièrement prorogée, des rassemblements dans le cadre des mesures barrières?

Lakhdar A. Voir sur Internet www.lnr.dz.com