Attar répond : «Le gaz est vendu dix fois moins cher en Algérie»

Éventuelle réduction des tarifs de gaz et d’électricité en hiver

Subventionné par L’Etat, le coût réel du gaz algérien destiné à la consommation locale est vendu à perte. C’est ce qu’ a affirmé, le ministres de l’Energie, Abdemadjid Attar, avant-hier, soulignant que «le gaz est vendu en Algérie dix fois moins cher que dans les autres pays grâce aux subventions de l’Etat».

Il a mis l’accent sur l’impératif de cibler ces subventions, appelant à l’adoption de nouveaux mécanismes pour orienter ces aides vers les catégories vulnérables. Quant à la réduction des prix du gaz en hiver, le ministre du secteur a écarté cette possibilité, précisant que «les montants affectés par l’Etat à la subvention de l’électricité dans les régions du Sud du pays a dépassé, en 2019, 18 mds de DA» «Les subventions étatiques sur le gaz et l’électricité coûtent au Trésor public des sommes considérables, d’où la nécessité de prendre des mesures spéciales pour orienter ces aides vers les catégories vulnérables, notamment avec la hausse du niveau de consommation nationale de gaz (47 milliards de m3 en 2020)», a-t-il recommandé, lors de son intervention devant les députés lors d’une séance plénière . Cette réponse est adressée aux députés qui l’ont déjà interpellé sur l’éventuelle réduction des prix du gaz et de l’électricité, exceptionnellement «en hiver pour certaines villes les plus impactées durant cette saison». «L’établissement des prix du gaz et de l’électricité ne relevait pas des prérogatives de son département mais de la Commission de régulation de l’électricité et du gaz (Creg), qui fixe le prix à 34,17 centimes par thermie, en vertu d’une décision, alors que le prix réel est de 42,89 centimes par thermie», a-t-il expliqué. De plus la situation financière de la Sonelgaz ne lui permet pas de prendre ce risque. Pour M.Attar, la situation «ne permet pas à Sonelgaz de préserver son équilibre financier», précisant que «celle-ci recourt, dans sa tarification, à quatre tranches, à travers lesquelles, elle prend compte de la nécessité de préserver le pouvoir d’achat du consommateur. La tranche 1 appelée tranche sociale, est estimée à 16,82 DA/Th (en cas d’une consommation inférieure à 375 Th», alors que «le tarif de la tranche 2 est estimé à 0,3245 DA/th. Le soutien de l’Etat représente un taux de 65 % de la valeur de consommation des ménages dans les régions du Sud du pays», a ajouté le ministre. Interrogé, également, sur «la réticence des compagnies relevant du Groupe Sonatrach, quant à la réalisation de certaines structures publiques dont le manque se fait sentir dans la wilaya d’Illizi, notamment celles relatives aux infrastructures et portant essentiellement sur la vie du citoyen, et ce, en dépit de l’inscription des projets depuis plus de dix années», M. Attar a affirmé que «cette responsabilité incombe aux autorités locales et ne relève pas de la compétence de Sonatrach». Cette dernière «peut uniquement contribuer avec un soutien financier ou à travers la participation via des filiales dans la réalisation de certains projets dans le respect du code des marchés», a-t-il souligné. Le ministre a toujours situé les prérogatives de la Sonatrach dans celles d’accomplissement de ses métiers de base.
Samira Takharboucht