Entre le discours officiel et celui des coulisses, la France refuse son mea-culpa !

Reggane (Adrar) : 61 années, les armes chimiques, un crime contre l’humanité qui en dit long

61 années aptes l’expérimentation atomique a grande échelle de la France a Reggane (Adrar), y compris la question de l’héritage radioactif et ses effets sur les populations autochtones et leurs descendants, reste menaçant.

Dans les controverses qui redoublent actuellement d’intensité, ces questions sont le plus souvent obviées. On préfère se perdre dans les interrogations sans suites possibles d’un colonisateur et ses alliés dans un stratège nucléaire et ses subtilités. Que s’est-il passé exactement après 1967 ? Dix années après ces énigmes, c’est-à-dire au cours du mois d’octobre 1997, Ahmed Attaf, qui était alors, le chef de la diplomatie algérienne, avait déclaré en ces expressions : «Nous n’avons pas de raison de douter du respect de l’engagement pris par les autorités françaises», et que, concède-t-il, (…) nous allons prendre contact avec le gouvernement français pour des explications…» Depuis, aucune portée n’a été réalisable par les différents dirigeants qui ont pilés les tables.
L’agacement général est né de ce que les Français ont déclaré sur ce brûlant dossier, et dont l’ancienne puissance nucléaire a effrontément clôturé les explications, ce qui a conféré un cachet diplomatique de calcul, le tout ceinturée dans des péripéties d’accumulation et d’asthénie sur la question des essais nucléaires dans le Sahara algérien. Les accords d’Evian comporteraient-ils des années spécifiques des bévues effroyables de la part du colonisateur français, qui traitait des activités de sa force de frappe à savoir : atomiques et chimiques sur le sol algérien jusqu’en 1967 ? Est- il possible que l’ancien occupant de 1967 à 1978, en temps de paix ait utilisé des expérimentations à B2-Namous située dans la région de Béchar, plus exactement à quelques kilomètres de la daïra de Beni-Ounif, et ce, non loin de la frontière avec le Royaume chérifien ? Il faut annexer dans ce énième crime contre notre pays, du moins stérile pour notre territoire est sans doute d’une grand utilité pour la France, pour eux seuls, les armes atomiques et chimiques surpassées la vie des Algériens, et ce, depuis un certain 13 juillet 1960. La force de frappe française est née ce jour, sur le polygone de Reggane, a l’extrême Sud-Ouest algérien.
Les expérimentations au niveau de Reggane, Hamoudia et a B2Namous sont d’historiques voies détournées. Elle confirme la technologie destructrice, la capacité de nuisance et l’équilibre de l’épouvante, qui base que la France en Algérie a utilisé la ‘’dissuasion’’ comme un instrument aussi redoutable que celui de ses autres alliés. Aucun agresseur ne s’attaquerait à un pays en sachant que sa conquête lui coûterait chère qu’elle ne lui rapporterait. Savoir dans quel sens ont été effectués ces essais nucléaires et chimiques sur le sol algérien ? On ne saurait trop le dire.
A ces questions, une réponse possible, le 13 février 1960 a 06h30mn, Hammoudia, distante de 60 kilomètres de Reggane, 2.500 personnes entre militaires et assimilées occupées à propager la première explosion nucléaire. Deux autres, plus redoutables, l’une le 13 juillet 1960 et l’autre le 1er mai 1962 ont été expérimentées au lieu- dit Polygone de Reggane. Moulay Abdeslam, âgé de plus de soixante quinze ans, nomade a l’époque, ébranlé par le cancer, nous relate l’histoire d’un crime contre l’humanité commis par la France coloniale sur une population autochtone sans défense. Des cobayes humains composés de nomades, bétail et autres dromadaires, seront expérimentés à travers le nuage radioactif.

Que sont-ils devenus ? «Désintégrés». C’est la seule réponse a laquelle sont unanimes les nomades rescapés et  leur famille qui demandent à la France de s’acquitter de la lourde  facture d’un crime contre l’humanité. Ce qui s’est passé au Sahara algérien spécialement  dans la  région profonde de l’extrême Sud-Ouest algérien, qui nous dévoile l’expérience criminelle des forces d’occupation française, qui persistent absolument dans l’impunité la plus totale.

Des chars spécialement équipés ont avancé vers le point ‘O’, pour recueillir des échantillons au sol. Des hommes scaphandres sont entrés dans la zone contaminée et ont ramassé le matériel, les cobayes humains et animaux. Le 13 février 1960, on appuyer sur le bouton de l’horreur qui déclenchait cette boule tumescente qui s’éleva comme un ballon d’air chaud, gigantesque venteux où s’engouffra le sable, qui nous raconta l’effroyable récit vécu par sa famille ou du moins ce qui en reste, révèlera : « Le bruit de l’explosion déferla sur le plateau et s’éloigna en s’engouffrant. Puis le nuage diabolique s’agença à la cime de la boule comme un immense choux fleur, rouge sang d’abord, ensuite couleur de rouille, puis blanc, s’immobilisa une demi heure dans le ciel et s’effaça laissant derrière lui des poussières invisibles». Moulay Abdeslam, dont on a malheureusement plus de nouvelles à son sujet depuis quelques temps, a, au cours de notre entrevue, se souvient de cette boule de feu, qui avait jailli, dégageant une terrible bouffée de chaleur. Des millions de degrés. L’air se dilata brutalement. La pression était mille fois plus forte que celle de la pression atmosphérique. Le souffle, éteignit les incendies d’expérimentations allumés dans les alentours ciblés. Il véhiculait de la ferraille et des pierres, vu la puissance de l’explosion.
Selon des chercheurs et spécialistes dans le nucléaire, l’expérience vécue par les nomades qui ont survécu et qui se rappellent de cette onde sismique, qui, rappelons-le, avait été ressentie a plus de 800 kilomètres de rayon du point ‘O’. Plusieurs témoignages, pour la plupart une minorité de rescapés, qui font état avec amertume, qui était unanimes pour déclarer : «Des hommes figures en cagoules blanches qui se promenaient autour de l’endroit où notre campement était installé, ont réquisitionné nos animaux. Par la suite, ils ont réunis par groupes disposés tous les cent mètres et exposés au rayonnement sans vie et disloqués». L’autre vieux miraculé, Mohammed El Baghdadi ou Baghdad, un sexagénaire, natif de la région de Timiaouine, vivant dans un piteux état, durement éprouvé par la maladie et sans couverture sociale aucune, a vainement cherché sa famille au cours de ce premier essai, à les retrouver n’a rien donné. De Hammoudia à Reggane Plateau, combien d’autres cobayes humains Algériens a-t-on expérimentés ? Des centaines, des milliers ? Ces questions sont le plus souvent esquivées. On préfère dire le matériel cobaye.
Allusion faite aux carcasses d’avions et du matériel reformé, dont on a voulu savoir si elles exploseraient sous l’onde de choc, et dont assurément des nomades étaient installés. Que sont-ils devenus ? «Désintégrés». C’est la seule réponse a laquelle sont unanimes les nomades rescapés et leur famille qui demandent à la France de s’acquitter de la lourde facture d’un crime contre l’humanité. Ce qui s’est passé au Sahara algérien spécialement dans la région profonde de l’extrême Sud-Ouest algérien, qui nous dévoile l’expérience criminelle des forces d’occupation française, qui persistent absolument dans l’impunité la plus totale, où pratiquement tout les gouvernements français qui se sont succédés demeurent de marbre, jusqu’à ce jour, sur la question des dédommagements et la prise des personnes et ayant droit qui ont contactés des maladies (cancers), d’ailleurs avérés. Nonobstant ces indifférences inouïes venant de la part de l’ensemble des gouvernements français et de la majorité de la classe politique française, qui d’ailleurs, n’ont même pas daigné d’émettre des ‘’excuses’’ au peuple algérien, pour les crimes commis.
En attendant les explications de l’actuel gouvernement français sur la question, dont la conduite est très évitée. Pour conclure, nous dirons que politiquement correct, les Algériens ont été trompés, et ce, faute d’une classe politique forte et rompu à défendre les intérêts de ses administrés y compris les élus des deux Chambres, des pantouflards qui préfèrent squatter les hôtels 5 étoiles, que de défendre les indéfendables. Laissons du temps au temps. La France refuse de purifier l’histoire, et ce, en plaçant l’historien Benjamin Stora pour donner un double discours manifeste qui confirme le subtil camouflet de la désinformation sur l’histoire de la guerre d’Algérie. Simplement. C’est pourquoi, nous continuons à réclamer au même titre que l’Association des vétérans des essais nucléaires (AVEN), élisant siège à Lyon en France que la zone des retombées au Sahara soit revue, et que les travailleurs civils et militaires ayant travaillés sur site d’essais nucléaires bénéficient d’une présomption de causalité stricte.
MANSEUR SI MOHAMED