Appel à annuler la décision de Trump sur le Sahara occidental

Fondation Kennedy

La Fondation américaine RF Kennedy pour les droits de l’Homme a lancé un appel à la nouvelle administration Biden pour l’inciter à annuler la décision dommageable de Trump sur la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.

La Fondation américaine RF Kennedy pour les droits de l’Homme a lancé un appel à la nouvelle administration Biden pour l’inciter à «annuler la décision dommageable» de Trump sur la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. «Pour que la situation ne s’aggrave pas davantage, l’administration Biden doit rapidement annuler la décision dommageable de Trump sur le Sahara occidental en déclarant son désaccord avec elle, (et) soutenir activement un effort de règlement de l’ONU redynamisé», écrit la présidente de la fondation RF Kennedy. Kerry Kennedy explique que, «cela comprend la nomination d’un nouvel Envoyé personnel pour le Sahara occidental, un poste critique qui n’a pas été pourvu depuis plus de 18 mois, ainsi que l’inclusion d’un mandat de droits de l’homme attendu depuis longtemps à la mission de maintien de la paix des Nations Unies dans la région». Elle rappelle que, «pendant la campagne électorale, Biden a promis que l’Amérique donnerait à nouveau l’exemple dans les affaires internationales», estimant qu’«il s’agit d’un premier test clé». Rappelant également que la reconnaissance par l’administration Trump de la «prétendue» souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental fait suite à l’agression militaire marocaine dans la brêche d’el Gueguerat, le 13 novembre 2020 qui a menacé l’accord de cessez-le-feu déjà fragile avec le Front Polisario, Kerry Kennedy estime «qu’en tant que personne qui travaille activement pour la paix dans la région depuis des années, il est clair que l’administration Trump joue avec le feu». «En décembre 2020, l’administration (Trump) a troqué le droit sahraoui à l’autodétermination – le mandat sur lequel les Etats-Unis eux-mêmes ont été formés – contre un accord dans lequel le Maroc reconnaît l’entité sioniste, ignorant des décennies d’efforts menés par les Nations Unies (ONU) pour parvenir à un accord entre le Front Polisario et le Maroc», déplore la présidente de la fondation Kennedy. «Alors que les victoires sont claires pour l’entité sioniste et le Maroc, le peuple sahraoui est à nouveau vulnérable et ignoré», ajoute la fille de Robert Kennedy, faisant savoir «qu’en tant que l’une des rares organisations de défense des droits de l’homme autorisées par les autorités (marocaines) à visiter le territoire, nous savons que les choses n’ont fait qu’empirer». Elle a notamment cité le cas de la militante sahraouie, Aminatou Haidar qui en décembre dernier, «a commencé à subir une nouvelle vague d’harcèlement, y compris une surveillance constante et une campagne de dénigrement, après avoir annoncé la création d’une nouvelle organisation de défense du peuple sahraoui». Regrettant la non tenue d’un référendum sur l’autodétermination au Sahara occidental promis depuis longtemps, Kerry Kennedy a, en outre, rappelé que des Sahraouis vivant dans la région «sont contraints de vivre dans un état d’oppression dans lequel ils vivent depuis près de quatre décennies,entraînant des effets négatifs à long terme sur leur culture et leur bien-être général». «Malgré les obligations internationales du Maroc en matière de droits humains, il existe une impunité quasi absolue pour les exactions commises contre le peuple sahraoui, qui vit dans un état de peur et d’oppression constante», déplore également la présidente de la fondation Kennedy, assurant que, «dans le Sahara occidental sous contrôle marocain, la présence écrasante des forces de sécurité, les violations des droits à la vie, à la liberté, à l’intégrité personnelle et à la liberté d’expression, de réunion et d’association créent un état de peur et d’intimidation qui viole l’état de droit et le respect des droits de l’homme du peuple sahraoui». «Il n’y a pratiquement pas de poursuites des violations des droits de l’homme, et les fonctionnaires responsables des violations et de la torture marchent librement dans les rues», a-t-elle martelé.

APLS : poursuite des attaques contre les forces d’occupation marocaine
Les unités de l’Armée populaire de libération sahraouis (APLS) ont poursuivi vendredi leurs attaques contre les retranchements de l’armée de l’occupation marocaine au niveau du mur de sable, a indiqué un communiqué du ministère sahraoui de la Défense. Selon le communiqué militaire n°100 rapporté par l’Agence de presse sahraouie (SPS) «les unités avancées de l’APLS ont mené, jeudi, des attaques contre les positions de l’armée d’occupation marocaine dans les zones de Tnouchad et d’Oudi El-Dhemrane (secteur de Mehbes)». «Vendredi, des unités de l’APLS ont ciblé les positions des forces de l’occupation marocaine dans la zone de Rous Essabti (secteur de Mehbes)», ajoute la même source. Les attaques de l’APLS se poursuivent contre les positions de retranchement des forces de l’occupant marocain postées le long du mur de la honte, a conclu le communiqué.

Paris appelé à intervenir pour mettre fin à l’agression contre Sultana Khaya
Le représentant du Front Polisario en France, Mohamed Sidati a lancé vendredi un appel «pressant» au gouvernement français pour qu’il intervienne auprès des autorités marocaines afin de mettre fin à l’agression dont est victime la militante sahraouie Sultana Khaya. «Voilà plus de 80 jours que Sultana Khaya et sa famille, sont assiégées, soumises à l’isolement, interdites de sortir et de recevoir des visites, par les forces d’occupation marocaines au Sahara occidental», déplore Mohamed Sidati, faisant savoir que, «le motif invoqué est que Sultana Khaya serait « coupable » de manifester son attachement à la liberté des siens et de son peuple, le peuple sahraoui». Dans ce contexte, M. Sidati a lancé un appel «pressant aux autorités françaises pour qu’elles interviennent auprès des autorités marocaines avec qui elles ont de multiples liens, pour que soit mis fin à cette situation intolérable». «Nous disons au gouvernement français et à ceux qui défendent les libertés qu’il s’agit de venir en aide non seulement à une famille en danger, mais aussi à toute une population en danger, en raison de l’occupation», a-t-il ajouté. Selon lui, «il est nécessaire d’intervenir de toute urgence pour mettre fin au calvaire de Sultana Khaya et à celui de ses concitoyens au Sahara occidental», assurant que «c’est une obligation morale et politique pour la France, pour l’Europe (et) pour la communauté internationale». Le représentant du Front Polisario en France rappelle que depuis le 13 février, «Sultana et sa famille sont soumises à des traitements de plus en plus ignobles, dans la tentative de les faire se consumer par l’isolement et la terreur». Néanmoins, il a indiqué que Sultana «est une résistante indomptable, qu’elle continue de crier haut et fort son défi à l’occupation», ce qui ajoute, selon lui, «à la nervosité de ses bourreaux, qui s’acharnent contre elle et les siens». «Il s’agit bien là d’un crime, alors même que l’occupant marocain veut agir en toute impunité», a-t-il martelé. M. Sidati a, en outre affirmé que «cette situation intolérable est un affront, non seulement au peuple sahraoui qui se bat les armes à la main pour défendre ses droits légitimes à l’autodétermination et à l’indépendance, mais aussi à tous ceux qui ont à cœur les droits humains, la justice et la liberté». «S’en prendre à une femme et à toute une famille qui refusent la reddition est le signe d’une vraie bassesse, et nous rappelle que l’usage de la force ne saurait primer sur le droit», a-t-il déploré. «Encore une fois nous vous adjurons d’intervenir pour elle et pour eux», conclut Mohamed Sidati.
R.I