La grève blanche lancée la semaine dernière reconduite hier dimanche

Indisponibilité, depuis plusieurs mois, de plus de 330 médicaments

Les pharmaciens d’officines tirent, une nouvelle fois, la sonnette d’alarme et alertent sur l’indisponibilité, disent-ils, depuis plusieurs mois, de dizaines et de dizaines de médicaments.

«La liste des médicaments en rupture dépasse largement les 335 médicaments déjà recensés», note le Syndicat national des pharmaciens d’officines (Snapo) dans un communiqué rendu public avant-hier samedi. Un document à travers lequel ce Syndicat a annoncé, la reconduction, pour hier dimanche, la grève blanche lancée, rappellent les rédacteurs du document, il y a une semaine et ce, en raison de la situation qui caractérise le marché du médicament, et l’enregistrement de nombreux médicaments en situation de rupture depuis plusieurs mois. «La régularité de la disponibilité des médicaments n’est pas garantie, et c’est une question de sécurité sanitaire, estime le Syndicat qui précise que l’accès équitable de tous les pharmaciens au médicament n’est pas garanti non plus».
Cette fois-ci, fait savoir le Snapo, le mouvement est national, et tous les Bureaux des wilayas de cette structure syndicale sont appelés à y participer. «Nous rappelons que le principe de cette grève blanche s’exprime par un boycott des commandes. Aucun pharmacien ne passera de commande auprès de ses fournisseurs. C’est un mouvement qui tient à exprimer la colère des pharmaciens et leur désarroi, en raison de leur quotidien professionnel très difficile, et en raison des problèmes rencontrés en matière d’approvisionnement de leurs officines», font remarquer les rédacteurs de ce communiqué. Rappelant que la mission principale du pharmacien est d’assurer l’accessibilité du médicament aux citoyens. Malgré tous les rapports et correspondances établis par le Snapo la situation, regrettent les rédacteurs du document, reste inchangée.
«Bien au contraire, nous enregistrons chaque jour d’autres médicaments qui disparaissent du marché et de nos étalages», poursuit le communiqué de cette structure syndicale. Faisant observer que le Snapo a eu recours à ce genre de mouvement de protestation, une grève blanche, pour ne pas pénaliser les malades. Pour le Snapo, les ruptures, réelles ou provoquées, entraînent des pratiques inadmissibles sur le marché du médicament, dont les pharmaciens sont victimes, ce qui complique davantage la situation. «L’éthique et la déontologie doivent sévir au sein du secteur de la distribution, et doivent être imposées à tous les niveaux du secteur du médicament.
L’élaboration des textes doit aussi faire l’objet d’une véritable concertation ouverte à tous les acteurs concernés par le médicament. Les difficultés rencontrées aujourd’hui sont le fruit et les conséquences des décisions prises de manière unilatérale et en dehors de toute concertation», ajoute la même source. Considérant qu’arrêter de commander un jour par semaine ne risque pas d’avoir des conséquences négatives sur l’accessibilité des citoyens aux médicaments, car nos officines vont pouvoir continuer à fonctionner avec leurs stocks disponibles.
Rabah Mokhtari