Daft Punk se sépare avec «Épilogue»

Groupe phare de l’électro française

Onde de choc dans le monde de la musique : c’est par une vidéo énigmatique postée sur les réseaux sociaux, sobrement intitulée « Épilogue », que les Français Daft Punk, duo électro le plus célèbre au monde, ont annoncé ce lundi 22 février leur séparation.

La vidéo d’un peu plus de 8 minutes montre les deux membres du groupe, sous leurs traditionnels casques de robots, avancer dans un désert. Mais ils ne marchent plus du même pas et après quelques signes de tête évocateurs d’un renoncement, l’un finit par enclencher le système d’auto-destruction de l’autre, qui se pulvérise. Une attachée de presse historique du duo a confirmé à l’AFP le clap de fin du tandem formé en 1993 par Thomas Bangalter, 46 ans et Guy-Manuel de Homem-Christo, 47 ans. Eux qui étaient donc célèbres pour leur tube One more time (« Encore une fois ») ne feront donc plus jamais de musique ensemble.
Après tout, la fin d’une histoire, c’est humain, c’est d’ailleurs le nom d’un de leur album (Human After All). Dire que les rumeurs d’un nouvel album pullulaient cycliquement. Encore récemment, la twittosphère s’enflammait pour dire qu’ils pourraient faire une apparition à la mi-temps du Superbowl. Mais personne n’avait vu venir la fin. Le duo était depuis le tonitruant et abrasif Homework (1997), le plus grand ambassadeur de l’électro française. Un statut indéboulonnable solidifié avec trois autres opus au succès à chaque fois planétaire, Discovery (2001), Human After All (2005), Random Access Memories (2013) avec le tube planétaire Get Lucky, ainsi que des performances scéniques marquantes.

Stratégie du silence et de l’anonymat
Cela faisait quatorze ans que Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo, amis depuis le lycée, ne s’étaient plus produits en concerts, sinon pour de très rares apparitions lors de cérémonies télévisées. Une absence, doublée d’une stratégie du silence médiatique adoptée dès leurs débuts – on ne connaît pas leurs visages, dissimulés sous un casque de robot -, qui suscite inévitablement attentes, fantasmes et envies. Leur anonymat était d’ailleurs un running-gag du film Eden de Mia-Hansen Love. Alors que leurs disques sont diffusés partout, les deux jeunes hommes ne peuvent rentrer dans les soirées parisiennes où ils sont invités, car les physionomistes à l’entrée ne connaissent pas leurs traits. Le musicien français Jean-Michel Jarre, pionnier de l’électro, dans une interview à l’AFP salue le « son unique » des Daft Punk, et leur fin « élégante »: « Ils ont toujours cultivé le goût du paradoxe, et quand le monde entier garde son masque, eux l’enlèvent ». Une « élégance » saluée aussi sur son compte Twitter.
RFI