Les villes occupées soumises à un blocus sécuritaire marocain asphyxiant

45e anniversaire de la proclamation de la RASD

Les Sahraouis dans les villes occupées s’apprêtent à célébrer le 45e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), sous un blocus sécuritaire asphyxiant imposé par les forces d’occupation marocaines.

Les militants sahraouis des droits de l’Homme dans les différentes villes occupées entreprennent de célébrer cette occasion en dépit d’une militarisation de ces régions, soumises à une forte présence des appareils de répression marocains qui interdisent le moindre rassemblement. Depuis Laayoune occupée, la militante sahraouie des droits de l’Homme Fatmatou Dehouar a relevé dans une déclaration à l’APS, la détermination des Sahraouis à célébrer cet anniversaire qui raconte l’histoire d’un peuple libre ayant décidé d’édifier son Etat contre vents et marées. Bien que la célébration de cet anniversaire se déroule sous un blocus, les Sahraouis tiennent à marquer cette date en hissant l’emblème national ou en se rassemblant au domicile d’un militant pour se remémorer le processus d’édification de l’Etat et les sacrifices des chouhada, a-t-elle dit.
Affirmant que cet anniversaire était l’occasion pour susciter l’espoir quant à la capacité du peuple sahraoui à parachever sa souveraineté sur l’ensemble de ses territoires, Mme Dehouar a assuré que le «Makhzen est incapable de priver les Sahraouis de célébrer cet anniversaire». S’exprimant depuis la ville de Smara, le militant Hammadi El Nasri a rappelé la conjoncture délicate qui caractérise la célébration, cette année, du 45e anniversaire de la proclamation de la RASD, notamment après la reprise de la lutte armée le 13 novembre 2020, une démarche qui a avorté, selon lui, «les tentatives d’étouffement de la cause sahraouie». Misant sur l’échec de la cause et la capitulation du peuple sahraoui, ce plan dangereux a été porté par des puissances pesantes au niveau de l’ONU.
Elles ont réussi a jouer un grand rôle dans la marginalisation de la cause en accordant un temps précieux au Maroc pour acheter le silence des pays devant les crimes commis contre les Sahraouis dans les villes occupées, au sud du Maroc et dans les universités du Royaume. La reprise de la lutte armée a toutefois déjoué les plans de l’occupant et a permis à la cause nationale de revenir sur le devant à la faveur de l’écho médiatique qu’à connu la question sahraouie, a ajouté le même intervenant. Mettant en avant la position constante de l’Algérie en appui à la cause légitime du Sahara occidental, M. Hammadi El Nasri a soutenu que cette position «n’est point étrange pour la Mecque des révolutionnaires, l’Algérie qui est restée fidèle aux principes de la Glorieuse révolution de Novembre».

La RASD, un Etat fort de ses institutions et déterminé à faire face à l’occupation marocaine
La République arabe sahraouie démocratique (RASD) est un Etat fort de ses institutions et déterminé à faire face à l’occupation marocaine jusqu’au parachèvement du processus de libération, a affirmé vendredi le ministre de l’Information, Porte-parole officiel du Gouvernement sahraoui, Hamada Selma Eddaf. Le peuple sahraoui est déterminé, aujourd’hui, et plus que jamais, à «parachever sa souveraineté sur l’ensemble de ses territoires, notamment après la reprise de la lutte armée le 13 novembre dernier », suite à l’agression militaire marocaine inique contre les manifestants sahraouis à El-Guerguerat, à l’extrême Sud-Ouest du Sahara occidental, a indiqué dans une déclaration à l’APS, M. Selma, la veille des festivités commémoratives du 45e anniversaire de la proclamation de la RASD.
Evoquant la reprise de la lutte armée, le responsable sahraoui a affirmé que cette décision est intervenue « après 29 années d’attente, au cours desquelles, le peuple sahraoui a donné à la Communauté internationale, une occasion de faire sortir pacifiquement l’occupant marocain de son pays, après 16 années de guerre farouche». Aujourd’hui, poursuit M. Selma, «face à la passivité des Nations Unies et aux diktats étrangers entravant le règlement pacifique, venant notamment de la France membre au sein du Conseil de sécurité, le peuple sahraoui s’est vu dans l’obligation de disposer par lui-même de son devenir». Ainsi, depuis le 13 novembre à ce jour, l’APLS s’acquitte, au quotidien, de son devoir pour imposer à l’occupant de sortir de ses terres spoliées, a affirmé M. Selma. La lutte armée se poursuit dans le cadre de nombreux acquis dont l’état de démoralisation que vivent les soldats marocains ainsi que les cas de désertion enregistrés, a rappelé M. Selma.
Il a également mis en avant les répercussions de la guerre déclenchée contre le citoyen marocain particulièrement le niveau de services publics (éducation, santé, etc.) ayant suscité la colère des citoyens qui ont organisé des protestations à travers plusieurs villes. La proclamation de la République sahraouie était nécessaire pour combler le vide juridique qu’avait laissé l’Espagne qui n’a pas assumé sa responsabilité historique envers les territoires qu’elle occupait, a estimé le responsable. A cette occasion M. Selma a adressé un message à la communauté internationale rappelant que «la cause sahraouie demeure une question de décolonisation. La légalité internationale stipule de permettre au peuple sahraoui d’accéder à son droit à l’autodétermination». «Le règlement du conflit au Sahara occidental ne saurait aboutir qu’à travers une position internationale ferme amenant l’Etat de l’occupation à respecter la légalité internationale», a-t-il souligné, réitérant «la disposition du peuple sahraoui à consentir davantage de sacrifices pour arracher sa liberté et parachever sa souveraineté sur tout le territoire».

De nouvelles attaques sur les sites de retranchement des soldats de l’occupation marocaine
Des unités de l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) ont lancé de nouvelles attaques contre les positions de l’armée d’occupation marocaine tout au long du mur de sable, selon le communiqué militaire 107 rendu public vendredi par le ministère sahraoui de la Défense. Le communiqué rapporté par l’Agence de presse sahraouie (SPS) fait état de bombardements effectués ,jeudi 25 février, par les unités de l’APLS ciblant des «sites et des positions de retranchement des forces de l’ennemi dans la zone Agararat Laahdid relevant du secteur de Farsia». Les attaques ont ciblé aussi les points de rassemblement des soldats de l’occupant dans les zones Rouss Fadrat Laghrab et Rouss Fadrat El Aouch (secteur de Hauza).
Un bombardement intense a pris pour cible les forces d’occupation dans la zone Mehibess, secteur Atwisgui, selon la même source. Le vendredi 26 février, les unités de l’APLS ont pilonné des sites de retranchement de l’ennemi dans les zones Gsaibat Lakzaah et Lamsamir (secteur Atwisgui). Dans le secteur de Mahbes, les bombardements ont ciblé les soldats de l’occupation marocaine retranchés dans les régions d’Ouled Blal, Rous Sabti, et Laked. Les attaques de l’APLS se poursuivent contre les positions de retranchement des forces de l’occupant marocain postées le long du mur de la honte, a conclu le communiqué.
R. I.