Vers l’amnistie fiscale pour tenter d’absorber l’argent de l’informel !

La CAPC dévoile ses 62 propositions pour réussir le Plan de relance économique

La Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC) veut investir en faveur d’un nouvel environnement d’affaires et profiter en parallèle de la situation sanitaire et économique du pays pour soutenir l’investissement et l’emploi.

Ainsi, inventer en collaboration avec les autorités, un nouveau modèle économique axé sur la liberté d’entreprendre, loin de la dépendance et des verrous bureaucratiques. L’objectif majeur est de lutter efficacement contre la délinquance financière et la prolifération du marché noir hors du contrôle qui ont anesthésié l’économie nationale depuis des années. Les opérateurs économiques privés adoptent un discours plus au moins optimiste et veulent s’impliquer dans la nouvelle opportunité que leur offre l’Etat. Dans cette perspective, la CAPC propose une feuille de route en 62 axes, basés particulièrement sur les valeurs de l’investissement, de la production, mais aussi sur l’assainissement de l’économie nationale à travers l’application à nouveau d’un programme de l’amnistie fiscale, l’emploi et l’économie circulaire.
L’objectif serait, notamment, de soutenir la relance durable des secteurs productifs et libérer toutes les potentialités existantes et exploitables et remettre de l’ordre dans le secteur économique, à l’agonie. La crise du Covid-19 n’a fait qu’aggraver une situation déjà désastreuse. La CAPC veut relever ce défi et se prépare d’ores et déjà à affronter les ravages à venir des conséquences de la crise du Coronavirus, du dispositif du confinement et surtout de la fermeture des frontières qui dure depuis une année. Le président de la CAPC, Samy Agli, est revenu lors de son passage sur les ondes de la radio nationale, hier, sur les grandes lignes de sa stratégie et a déroulé le plan de priorités de son organisation pour accompagner les pouvoirs publics dans la concrétisation des objectifs de la relance économique, loin de tous les complexes administratifs et réglementaires. «Pour passer à la réalisation des 62 propositions, il faut une rupture réelle et une grande volonté politique pour concrétiser des solutions qui versent dans l’intérêt collectif et l’intérêt de la souveraineté économique du pays», a-t-il indiqué. A commencer par l’assainissement de l’environnement économique et la libération de l’acte d’investir, indispensables pour l’épanouissement économique, loin du marché parallèle et la bureaucratie lourde.
Il suggère l’amnistie fiscale «en taxant à 1 % les montants déclarés, dans le cadre de la réduction du champ de l’informel dans l’économie nationale». Pour lui, il est temps de régulariser la situation des contribuables qui travaillent dans l’informel, devenu des fraudeurs actifs au fil du temps, impactant à des niveaux différents l’économie nationale. Étant donné que l’Algérie s’apprête à réformer en profondeur son secteur financier et bancaire, l’amnistie fiscale semble être une bonne idée et la solution pour inciter le contribuable à effectuer ses obligations fiscales et mettre un terme au paiement par «cash». L’amnistie fiscale sera accompagnée par «un plan global d’intégration de l’informel dans la sphère économique légale créatrice d’emplois et de richesses», a expliqué M. Agli. Cette option encourage, entre autres, l’accélération de la transition de l’informel vers le formel. Rappelant que l’Algérie avait appliqué, en 2015, un programme d’amnistie fiscale qui a permis de renflouer les caisses de l’Etat, mais qui a été critiqué par plusieurs experts, à l’époque. La CAPC espère une meilleure application de ce programme, en cas de validation.
D’autre part, l’invité a tenté, lors de son intervention, de démontrer la valeur ajoutée des propositions de son organisation, à travers lesquelles, elle ambitionne «de réaliser 8 à 10% de taux de croissance», mettant l’accent sur l’impératif de soutien de l’investissement et la libération des projets et de l’acte d’investir, à travers le territoire national. Sans aucune embûche administrative. Abordant cette question, M. Agli a évoqué l’impératif de «s’inspirer de la Loi fondamentale dans toute réflexion future pour élaborer des solutions à l’objet d’acter la liberté d’investir qui est un Droit constitutionnel. On doit aussi s’inspirer des réussites de nos champions économiques», a-t-il souligné, proposant la classification des champions économiques les plus productifs (sur 100), les plus rentables et performants. Le président de la CAPC estime que le secteur économique n’est plus monopolisé par les entreprises publiques et le Président Tebboune a «bien été clair sur la question». Ce complexe public/privé n’est plus un obstacle, mais un avantage dont il faut tirer profit par l’association des efforts. Par ailleurs, il estime qu’«il faut encadrer cette liste claire de liberté à l’investissement surtout là où on ne peut pas aller investir».
Samira Takharboucht