La riposte à la multi-crise sanitaire, économique et énergétique évoquée

L’APPO tient son 40ème Sommet

Les prix du pétrole sont en forte hausse depuis plusieurs jours.  Ils ont dépassé la barre des 70 dollars au cours de la semaine écoulée, soutenus par les prévisions favorables pour la demande par l’Opep et le maintien du volume de production actuel des pays Opep+, excepté, la Russie et le Kazakhstan.
C’est dans ce contexte, toutefois incertain, que les pays membres de l’Organisation africaine des pays producteurs de pétrole (APPO) ont tenu les travaux de la 40ème réunion du Conseil des ministres, jeudi dernier, par visioconférence, pour examiner une étude sur «l’avenir de l’industrie pétrolière et gazière en Afrique».
Une occasion pour évaluer l’évolution de la situation énergétique et économique des pays africains producteurs des hydrocarbures, lourdement, impactés par la crise sanitaire de la Covid-19, couplée aux nouvelles stratégies des multinationales qui s’orientent de plus en plus vers le développement des énergies renouvelables.  Les pays africains dépendants des revenus des hydrocarbures doivent intégrer, rapidement, ce projet dans leur plan de développement des énergies.  Le renouvelable constitue un enjeu majeur.  Pour relever ce défi, les pays membres de cette organisation s’accordent, néanmoins, sur l’impératif de consolider la coopération et la coordination pour développer le secteur de l’industrie pétrolière et gazière et du renouvelable. L’un n’empêche pas l’autre. Ceci encouragerait la diversification des sources de financements, des revenus et surtout de la production.L’APPO s’est fixée depuis sa création l’objectif «de la promotion de la coordination des politiques et stratégies commerciales des pays membres par des échanges d’informations en vue de mieux gérer leurs ressources non renouvelables et de tirer profit de leur exportation, des revenus équitables ainsi que l’étude des moyens permettant d’apporter une assistance aux pays africains importateurs nets de pétrole en vue de la satisfaction de leurs besoins en énergie». Egalement, «promouvoir les initiatives communes en matière de politique et de stratégie de gestion dans tous les domaines de l’industrie pétrolière (amont et aval) en vue de permettre aux pays membres de tirer profit des activités d’exploitation de pétrole».Cette année, l’Organisation intergouvernementale qui compte 15 pays membres (l’Algérie, l’Angola, le Bénin, le Cameroun, le Congo, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Niger, le Nigeria, le Tchad, la République Démocratique du Congo, l’Egypte, la Guinée Equatoriale, la Libye, l’Afrique du Sud, et trois pays observateurs à savoir le Soudan, le Ghana et la Mauritanie) se réunit dans un contexte sanitaire, économique et social particulier. Elle a procédé lors de cette rencontre à «l’évaluation des activités de l’organisation, ainsi que d’autres questions organisationnelles».  En plus de la riposte à la crise du coronavirus, les pays membres sont contraints de revoir leur stratégie locale de développement énergétique et intensifier les efforts de recherches et d’exploitation des énergies fossiles, tout en valorisant le potentiel du renouvelable, en pleine croissance.  L’Afrique devra profiter de l’ouverture de la ZLECAf, entre autres, pour  renforcer les échanges commerciaux et la coopération régionale.
Samira Takharboucht