«Le Rapport de Benjamin Stora ne constitue pas une réponse à la complexité de nos relations»

Jean-Paul Lecoq, député français et membre du Parti communiste français (PCF) :

Le député français et membre du Parti communiste français (PCF), Jean-Paul Lecoq, est revenu sur le Rapport de Benjamin Stora sur les mémoires de la colonisation et de la Guerre d’Algérie. «Si le Rapport de Benjamin Stora est très intéressant, il ne constitue pas en tant que tel, une réponse à la complexité de nos relations.

Beaucoup de Français, et, je pense, d’Algériens attendent une excuse globale et définitive de la part de la France», a-t-il indiqué. S’exprimant dans un entretien, exclusif, au journal électronique «La Patrie News», M. Lecoq a estimé que les relations entre la France et l’Algérie sont très complexes, mais doivent être remises à plat une bonne fois pour toutes. «Nombre de Français et d’Algériens sont en attente d’une excuse globale et définitive de la part de la France», a-t-il dit, déplorant, au passage, la politique des petits pas menée par le Président français, Emmanuel Macron, sur la question mémorielle en Algérie. Ce pas, a-t-il poursuivi, permettrait d’avancer enfin ensemble, de se réconcilier et de construire une relation saine, tournée vers le futur, mais qui n’ignorerait plus les blessures et les séquelles du passé. «La réconciliation franche ne pourra être faite qu’à cette condition. Eu égard à ce passé fait de pans entiers liés à la torture, aux disparitions forcées, aux crimes contre l’humanité et massacres, la page est impossible à tourner», a considéré le député de la Seine-Maritime, rappelant qu’en 132 ans de présence coloniale en Algérie, la France a fait subir aux Algériens les pires supplices. Interrogé sur la reconnaissance de la responsabilité de la France dans l’assassinat de l’avocat Ali Boumendjel en 1957, le député de la Seine-Maritime a qualifié la stratégie du Président Macron sur la question mémorielle en Algérie de politique des petits pas ; aucune remise en question globale, aucune excuse concernant toute la colonisation française en Algérie, mais des gestes localisés et précis sur telle ou telle affaire. Certes, ces gestes sont importants pour l’apaisement des relations algéro-françaises, mais au fond, ce que je redoute, c’est que tant que l’on ne remet pas en cause la colonisation et ses effets de manière globale, on sous-entend qu’il y a eu du positif dans la colonisation, ce que les communistes ont toujours refusé de croire. En tant qu’anti-impérialistes, les communistes ont toujours refusé la colonisation d’un pays par un autre, et c’est aussi l’une des racines de mon engagement pour l’autodétermination et la liberté du peuple sahraoui», a poursuivi ce membre du Parti communiste français

Rabah Mokhtari