La hausse de la demande ne «sera pas en mesure de compenser la chute des prix»

L’Opep reste prudente sur ses prévisions

Depuis 2016, l’Algérie est engagée dans la course pour soutenir le marché pétrolier et contribue fortement et efficacement à résoudre la crise pétrolière, aggravée par les querelles constantes entre Moscou et Ryad. Durant la même année, le groupe informel Opep+ est parvenu à un compromis sur la réduction du volume de production de l’or noir, fixé à 32 millions b/j, à l’époque. L’Accord d’Alger a été adopté à l’unanimité et a aidé à endiguer la chute des cours du pétrole et à soutenir la demande.

Depuis, les pays membres de cette Alliance s’engagent, sans aucune ambigüité, pour soutenir le prix du pétrole qui, aujourd’hui, a trouvé un certain équilibre, dans un contexte incertain et instable. Cet équilibre est soutenu, particulièrement, par les engagements pris depuis 2020 par l’Opep+, à ce jour. Dans son dernier rapport mensuel, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), publiés jeudi, a indiqué que «la production algérienne de pétrole a atteint 878.000 barils en février 2021 contre 874.000 barils par jours en janvier dernier, alors que les cours du Sahara Blend, le brut de référence algérien, ont atteint 62,38 dollars le baril en février 2021, contre 55,08 dollars en janvier dernier, en hausse de 7,30 dollars (+13,3%)». Concernant la demande mondiale de pétrole qui est en nette amélioration depuis plus de deux mois, après le début de la campagne vaccinale anti-Covid-19, l’Opep reste optimiste quant à la reprise de la demande.
«La demande devrait se redresser en 2021, et passer de 5,9 millions de barils par jour (mbj) pour s’établir à 96,3 mbj», selon la même source qui adopte, toutefois, une conduite prudente quant à l’évolution du marché pétrolier mondial et de l’investissement. «Cependant, la croissance de la demande cette année ne sera pas en mesure de compenser la chute enregistrée en 2020, alors que mobilité devrait rester réduite tout au long de l’année en cours », a noté l’Organisation, pointant le contexte sanitaire et économique actuel. «Les impacts des développements liés au Covid-19 restent incertains, la poursuite d’une politique mondiale responsable est l’affaire de tous les acteurs du marché, y compris les efforts entrepris par l’Opep et les producteurs non membres de l’Organisation participants de la DoC, continuera d’être cruciale au cours des prochains mois pour ramener les marchés à des conditions plus stables», a relevé le même document.
Commentant la forte augmentation des prix du pétrole, l’Organisation estime que «cette progression intervient dans un contexte d’une progression générale des prix du brut, soutenus notamment par des hypothèses optimistes sur le resserrement des fondamentaux de l’offre et de la demande, et renforcés par la crise énergétique liée aux conditions météorologiques aux Etats-Unis qui a provoqué une forte baisse de la production pétrolière», ajoutant que «l’anticipation d’un retour rapide à la normalité antérieure au Covid-19, l’amélioration de la situation du Covid-19 dans certains pays ainsi que la baisse des cas d’infection dans les principales économies et des signes encourageants de progrès dans le déploiement de la vaccination ont fourni un soutien supplémentaire», souligne le rapport.
Samira Takharboucht