«Il faut passer à la phase d’application et d’exécution du plan de relance économique»

Adel Bensaci, président de CNCPME :

Plus de 51.000 postes d’emploi ont été perdus suite à la fermeture des usines de montage de véhicules, a révélé, avant-hier le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, El Hachemi Djaaboub.

A ce sujet, le président du Conseil National Consultatif de la Petite et la Moyenne Entreprise (Cncpme), Adel Bensaci, a souligné hier lors de son intervention sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, que «si on veut récupérer ces emplois, il faut redémarrer au plus vite». Outre le traitement des dossiers des nouveaux demandeurs de construction automobile qui a été déjà enclenché, M. Bensaci a indiqué qu’«il y a des constructeurs automobiles qui ont reçu l’autorisation de relancer leur ligne de montage afin de solder tous les encours de fabrication et de permettre de lever la pression sur la demande des véhicules». C’est une démarche très intéressante, poursuit-il, en ajoutant qu’il faut continuer et accélérer le processus. Dans ce sens, il a rappelé que la société algérienne à fortement été impacté par un taux de chômage qui a été induit non seulement par la crise sanitaire mais précédemment par la baisse des cours du pétrole en 2014.
Cette dernière a provoqué une véritable crise économique profonde qui a commencé à avoir ses effets, poursuit-il, à partir de 2017 notamment par une crise de liquidité et une baisse de la demande publique qui a été une véritable «hécatombe» pour les entreprises. Sur le plan de relance économique qui «tarde à se concrétiser sur le terrain» celui-ci, a indiqué que «beaucoup de chefs d’entreprises sont, aujourd’hui, dans l’attente d’une véritable application de ces plans d’action et des propositions», en invitant le gouvernement à passer, immédiatement, à la phase d’application et d’exécution du plan de relance économique. Cela fait plusieurs mois qu’on en parle de ce plan de relance, dit-il, et d’un certain nombre d’actions qu’on devrait mettre en place, et jusqu’à maintenait, «rien n’est vu sur le terrain», regrette l’invité. Selon lui, notre pays se trouve dans une phase critique où réellement on n’a plus le temps de tout raser et de recommencer à zéro.
«L’Algérie dispose de plusieurs filières et les problématiques ne sont pas les mêmes, il faudrait qu’on puisse développer par filière pour pouvoir vraiment donner un point exact», ajoute-t-il. Évoquant les entreprises en difficultés, M. Bensaci a indiqué que la meilleure façon d’aider ces entreprises est de leur donner du travail et non pas de la subvention. «Les subventions sont là pour protéger les couches les plus défavorisées», précise-t-il dans ce sens. Il est important, aujourd’hui, de développer la demande interne et de la satisfaire par une production locale, dit-il au passage. S’agissant de la mise à niveau des entreprises, l’intervenant a fait état de la présence d’une agence de développement industriel chargée de cette tâche. A ce propos, il a souligné que l’une des causes de l’échec de la mise à niveau «c’est le manque de visibilité et la croissance économique pour une entreprise».
Pour lui, l’accompagnement devrait se faire en fonction des spécificités et des besoins. Autrement dit, ne pas faire dans le volume. «Il faut sélectionner un certain nombre de champions nationaux et les accompagner vers l’excellence pour qu’ils puissent, non seulement satisfaire les besoins du marché interne, mais aller très rapidement vers l’exportation», explique-t-il. Il faut aller vers l’efficacité plutôt que vers le volume, dit-il, «les autres vont automatiquement suivre», conclut l’intervenant.
Manel Z.