Engouement des visiteurs nationaux pour les thermes de Zelfana

Ghardaïa

Malgré une conjoncture économique difficile induite par la pandémie du coronavirus, un engouement des visiteurs et voyagistes nationaux sur les thermes de Zelfana (70 km de Ghardaïa) est constaté depuis le début des vacances scolaires.

Nichée dans les méandres de la Hamada et les dunes de sable, à la croisée des chemins menant vers Ouargla et l’extrême sud, cet espace thermale est un site de convivialité, d’ombrage et de détente pour les populations de la wilaya de Ghardaïa et des régions avoisinantes. Réputée pour ses vertus curatives, les eaux thermales de Zelfana, de par leur minéralisation, leur température et leur débit, sont convoitées en cette période printanière par des centaines de visiteurs issus de différentes régions du pays pour se ressourcer et se détendre au contact d’une eau limpide assurant une remise en forme. Toutefois, cette station thermale à l’état traditionnel peine à absorber et à contenir un afflux de visiteurs, quasi-inexistant avant les vacances scolaires. Les visiteurs venus en groupes ou individuellement s’attroupent dans les ruelles de Zelfana et forment des queues interminables devant les quelques douches et bains existants. Devenu un phénomène sociétal, selon le président de l’Assemblée populaire communale (P-APC) de Zelfana, Omar Belghouchi, la destination attire une population croissante à la recherche de cure et de mise en forme durant les vacances d’hiver et de printemps spécialement.

La situation actuelle de cette station thermale, qui se présente sous forme de hammam, douche et bassins, ne reflète ni la richesse ni la diversité de ses atouts, en raison d’un manque flagrant d’infrastructures et d’équipements spécifiques pour un véritable thermalisme médicalisé, a-t-il précisé. Avec une capacité d’hébergement estimé à 2.500 lits, selon les services de la commune, cette localité thermale est loin de répondre aux exigences des curistes et visiteurs, bien que de nombreux citoyens profitent de l’afflux des curistes pour louer leurs logements et autres garages. L’eau thermale de Zelfana, dont la température est de 41,5 degrés et aux vertus avérées, a été à l’origine de l’apparition et la prospérité de cette localité depuis l’apparition du premier forage en 1947. «Une affluence conséquente estimée à plus de 300.000 curistes est constatée annuellement dans cette petite station thermale qui compte uniquement neuf petits hôtels et bungalows, d’une capacité globale ne dépassant guère 1.000 lits et 6 piscines», a souligné M. Belghouchi.

Les habitations des citoyens et les centres de repos des travailleurs de plusieurs entreprises publiques, viennent renforcer les capacités d’accueil insuffisantes, a-t-il relevé. Zelfana a connu durant l’année 2020 une crise asphyxiante liée aux restrictions à la mobilité des personnes et aux mesures drastiques de confinement prises par les autorités publiques pour la lutte contre la Covid-19, ayant entrainé un arrêt total de l’activité touristique et la fermeture des établissements opérant dans l’hébergement, la restauration et le transport. Pour un gérant de dortoir et douche à Zelfana, Lamine Benkhelifa, une reprise timide est observée en cette période de vacances scolaires, suite à l’autorisation d’ouverture des douches individuelles et structures d’hébergement. Pour de nombreux médecins, le thermalisme constitue une autre réponse à de nouveaux enjeux de santé publique, il constitue au même titre que la phytothérapie et l’acupuncture, un traitement médical. Ils estiment que le thermalisme connaît une phase de croissance modérée depuis une dizaine d’années, en introduisant les cures thermales comme soin médical et thérapie, mais que l’absence de médecins spécialisés en la matière freine son développement. Insistant sur le rôle du tourisme national dans la dynamique du développement durable de la région de Zelfana, le président de l’APC pense que le thermalisme constitue «un palliatif et un soutien au maintien de l’industrie touristique en période de crise».

R.R