Le Représentant du Front Polisario en Europe accuse le CICR d’apporter une caution au Maroc

Sahara occidental/Vote des diplomates israéliens dans les pays arabes

Les diplomates israéliens aux Émirats arabes unis et au Maroc ont voté pour la première fois jeudi 18 mars 2021 depuis les missions diplomatiques nouvellement ouvertes, alors que les émissaires israéliens à l’étranger ont ouvert le processus électoral par leur vote anticipé pour les élections du 23 mars. «Pour la première fois, le chef d’une mission de représentation dans un pays arabe vote en l’honneur de l’État d’Israël», a déclaré Ilan Sztulman Starosta, chef du consulat israélien à Dubaï, aux médias hébreux.

Le vote devait également avoir lieu pour la première fois à Bahreïn et à Abou Dhabi. Israël a établi des relations diplomatiques avec les Émirats arabes unis, le Maroc et Bahreïn, ainsi qu’avec le Soudan et le Bhoutan, depuis les dernières élections nationales en mars 2020. Le Comité central des élections a publié une vidéo du vote qui a eu lieu dans la capitale marocaine de Rabat. Le vote des diplomates a également eu lieu jeudi en Jordanie, en Serbie, aux États-Unis, au Japon et au Vietnam. Le Comité central des élections a déclaré que quelque 4.000 personnes avaient le droit de voter dans 99 bureaux de représentation à travers le monde. Le vote anticipé des diplomates et du personnel israéliens des ambassades du pays à l’étranger a commencé mercredi soir, l’envoyé en Nouvelle-Zélande ayant mis le premier bulletin dans l’urne.
Le Représentant du Front Polisario en Europe et à l’UE dénonce la visite effectuée par une délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans les territoires du Sahara occidental sous administration marocaine, sans l’en avoir informé. «Une volonté de conforter la position du Maroc», estime-t-il dans un entretien accordé à l’agence russe. Vendredi 12 mars, la presse marocaine a annoncé une visite en cours d’une délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) sur le territoire du Sahara occidental, sous l’autorité du Maroc. Après une condamnation le jour même de la part de la Commission nationale sahraouie des droits de l’homme (CONASADH), qui a reproché à la délégation du CICR de s’être rendue dans ces territoires sans en informer la direction du Front Polisario, ce dernier a indiqué lundi 15 mars dans un communiqué que non seulement il n’a pas été consulté, mais que la mission du CICR était en totale contradiction avec les principes fondamentaux de l’ONG.
Le représentant du Front Polisario en Europe et au sein de l’Union européenne, Oubi Bouchraya Bachir, accuse le CICR d’apporter une caution à la colonisation marocaine. Alors que le Maroc accuse le Front Polisario et l’Algérie de manquer aux droits des réfugiés sahraouis dans les camps de Tindouf (Sud-Ouest de l’Algérie), M. Bouchraya Bachir se demande «pourquoi la délégation du CICR ne s’est pas rendue dans les prisons marocaines où sont détenus illégalement des militants de la cause sahraouie?». «Alors que cette ONG sait pertinemment que l’Assemblée générale de l’Onu a reconnu en 1979, le territoire du Sahara occidental comme non autonome et que le Front Polisario était le représentant légitime du peuple sahraoui, elle ne s’est embarrassée d’aucune gêne pour se rendre dans ces territoires en la compagnie exclusive de représentants du Croissant-Rouge marocain (CRM), et ce sans en informer la direction sahraouie», déplore-t-il.
«Cette manière d’agir est en totale contradiction avec les principes fondamentaux de cette institution, à savoir, impartialité, neutralité et indépendance». Dans le même sens, le Représentant du Front Polisario à l’UE rappelle que la visite du CRM dans ces territoires occupés est illégale et constate que le «CICR ne s’est pas du tout inquiété du sort des victimes de l’actuelle répression des forces armées depuis le 13 novembre 2020». La délégation de cette ONG internationale n’a même pas évoqué la nécessité de participer à la recherche des centaines de civils et militaires sahraouis disparus depuis le début du conflit en 1975. Elle veut détourner les yeux des crimes contre l’humanité commis contre les Sahraouis.
Oki Faouzi